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vendredi 16 août 2019

20ème dimanche ordinaire C - 18 août 2019

Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre lutte contre le péché.







            Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’auteur de la lettre aux Hébreux n’a pas son pareil pour encourager ses lecteurs. Vous avez un problème avec le péché ? Non, mais rassurez-vous ce n’est rien ; vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte. Bien, ça, c’est dit. Et maintenant, on en fait quoi ? On relit, et on tâche de bien comprendre. 

            Commençons par préciser que le péché dont parle l’auteur de la lettre n’est pas uniquement ce que nous entendons par là communément aujourd’hui. Il ne s’agit pas uniquement de notre péché personnel (encore qu’on pourrait l’entendre ainsi) ; il s’agit surtout de ce péché que subissent les premières communautés croyantes, à savoir la persécution, la confiscation des biens, le dénigrement… Être chrétien, à l’époque n’avait rien de reposant. La nouvelle communauté croyante a vite rencontré l’hostilité et la persécution à des degrés divers. Il fallait un certain courage, et devant les attaques de l’Ennemi (le Péché), certains pouvaient se décourager, voire renoncer pour une vie plus confortable, plus calme. Dans ce combat pour garder la foi au milieu des difficultés quotidiennes dues à un monde hostile au Christ, l’auteur invite à garder les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Il nous demande de ne pas perdre de vue Jésus, souvent confronté à l’hostilité au point de finir en croix. Lui a affronté le péché jusqu’au sang, puisque dans l’acte même de sa mort, c’est le Péché qu’il affronte. Et il insiste : Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement.

            Cela peut sembler presque trop simple, dit comme cela, mais c’est d’une puissance étonnante en matière de vie spirituelle. Notre foi ne repose pas sur de grandes idées ; notre foi, ce ne sont pas quelques règles morales à mettre en pratique ; notre foi, c’est Jésus, mort et ressuscité, et seulement lui. Garder Jésus au cœur, savoir qu’il nous accompagne au quotidien, nous souvenir qu’il a donné sa vie pour nous : voilà de quoi affronter la vie et ses difficultés, puisque nous proclamons que Jésus, loin d’avoir été vaincu par la Mort et le Péché, a signé sur la croix sa plus belle victoire. Si la victoire du Diable, c’est de faire croire aux hommes qu’il n’existe pas, la victoire du Christ, c’était de lui faire croire, au Diable, que sur la croix, Jésus avait perdu, que son histoire était finie, alors qu’en fait tout commençait ici. Sa vie publique n’était qu’un échauffement dans ce grand combat contre le Mal, et sa mort en croix, librement acceptée, devenait le lieu même de sa victoire. La croix ne le retiendra pas, pas plus que la tombe. Il est ressuscité et désormais les hommes peuvent avoir la certitude que le Mal, la Mort et le Péché n’auront plus jamais le dernier mot. La victoire de Jésus est tellement éclatante qu’elle est déjà notre victoire si le Christ partage notre vie, si nous laissons au Christ une place dans notre vie. 

            La difficulté, me semble-t-il, pour nous, ce n’est pas tant de comprendre la foi chrétienne, mais plutôt d’en faire l’expérience. Tant que nous n’expérimentons pas dans notre vie la puissance de la victoire du Christ, nous aurons du mal à comprendre son impact pour nous. Combien de gens aujourd’hui renoncent à la foi parce qu’ils ont l’impression, non seulement que cela ne change rien à rien, mais pire que cela complique les choses. Comme le dit Jésus dans l’Evangile, la foi des uns peut compliquer la vie de famille : entre ceux qui regrettent que les plus jeunes ne croient en rien et ceux qui pensent que tout ça, ce sont des histoires de grand-mère, combien de familles sont divisées à cause de la foi. Je me souviens de ces parents qui étaient venus me voir parce que leur fille de 8 ans demandait soudainement le baptême. Ils ne comprenaient pas, affirmant qu’ils « avaient tout fait pour que cela n’arrive pas ». Mais il a fallu la grand-mère dont la jeune enfant était proche et qui n’arrêtait pas de le « bourrer le crâne » avec ses histoires. Deux ans de lutte familiale avant que les parents ne rendent les armes et acceptent ce baptême auquel leur fille tenait de plus en plus. Ce n’est pas pour rien qu’il est déconseillé de parler, outre politique et argent, de religion lors des grands repas de famille, si on veut que tout se passe bien ! Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division.

            Faire l’expérience du Christ, c’est la clé de la foi. Faire l’expérience du Christ, personnellement, c’est la clé de la lutte contre le péché. Ne vous demandez pas pourquoi vous retombez toujours dans le même péché, si vous ne vous êtes pas assurés que c’est bien le Christ qui est au cœur de votre vie. Ne vous demandez pas pourquoi le Mal semble avoir fait de vous sa proie si le Christ n’est pas au cœur de votre vie. Pas uniquement dans la tête, de manière intellectuelle ; ni seulement sur les lèvres, au moment de la prière ; mais bien au cœur, là où se fondent toutes les grandes décisions de la vie humaine. Cela ne veut pas dire que celui qui a le Christ au cœur ne sera pas soumis au Mal ; le Diable n’aime pas ceux qui suivent le Christ. Mais celui qui suit le Christ, celui qui l’a accueilli dans sa vie, au plus profond, celui-là a un combattant hors pair avec lui, celui-là sait que la victoire est possible puisque le Christ a déjà vaincu le Mal. 

            Dans le Pain de l’Eucharistie que nous allons partager, nous accueillerons le Christ, nous accueillerons sa force, nous accueillerons sa vie, nous accueillerons sa victoire, du moins si nous croyons que c’est bien lui que nous recevons par l’Hostie consacrée. Si ce n’est que le Pain de l’amitié que nous partageons, il ne se passera rien ; si c’est le Christ que nous recevons, tout changera dans notre vie, le Péché aura un adversaire à sa mesure, et nous, une part à la victoire du Christ. Gardons les yeux fixés sur le Christ ; il nous gardera dans la paume de sa main jusqu’au jour où il nous accueillera dans la joie de son Royaume. Amen.




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