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samedi 24 août 2019

21ème dimanche ordinaire C - 25 août 2019

Un avantage, mais sans aucune garantie !






Un avantage mais sans aucune garantie : ainsi pourrait-on résumer la position du chrétien vis-à-vis du salut. C’est en tout cas ce qui ressort, me semble-t-il, de l’évangile de ce dimanche. 

Tout commence, comme souvent, par une question adressée à Jésus : Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? A l’écouter ainsi, elle me fait penser à une question d’enfants : « maîtresse, qui aura droit à ? », en espérant, de la part de celui qui la pose, qu’il sera l’heureux bénéficiaire de la chose. Je suis persuadé que ce quelqu’un qui interroge Jésus s’attend à s’entendre répondre : ne t’en fais pas, tu le seras. De même que nous, entendant l’évangile et mesurant tous les efforts que nous faisons, espérons bien être de ceux qui seront sauvés. Enfin, ne sommes-nous pas venu à l’église, chaque dimanche, pour cela ? Pour nous assurer une place au paradis ? Il suffit d’écouter les parents qui demandent le baptême pour leurs enfants sans forcément qu’ils aillent très souvent à l’église : s’ils leur arrivent quelque chose, ils iront au paradis. Et voilà le baptême relégué au rang d’assurance vie ouvrant droit à l’éternité auprès de Dieu. Comme les choses seraient simples s’il en était ainsi ! 

A écouter la réponse de Jésus, il nous faut cependant vite déchanter. D’abord parce que Jésus ne répond pas à la question qui lui est posée. Aucun nombre n’est donné ; aucun « Ne t’en fait pas » n’est entendu. Mais une série d’affirmations qui sèment le doute : Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite… Beaucoup chercheront à entrer mais n’y parviendront pas… Je ne sais pas d’où vous êtes… Il y aura des pleurs et des grincements de dents quand vous verrez tous les prophètes dans le royaume et que vous-mêmes vous serez jetés dehors… Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. Et là tout le monde se met à transpirer parce que personne n’aime être le dernier, n’est-ce pas ! Peut-être comprenez-vous mieux maintenant pourquoi j’ai dit en ouverture d’homélie : un avantage mais sans aucune garantie ! 

Un avantage, le baptême en est forcément un : il nous fait fils de Dieu et nous le sommes, comme le dit le Rituel du baptême des petits enfants. Avec le baptême, nous avons toutes les cartes en main : nous avons le Père qui nous dit son amour, le Fils qui nous ouvre le chemin, l’Esprit Saint qui nous permet de comprendre et, dans certains cas, la Vierge Marie pour nous mener toujours plus vers son Fils. Sans oublier que nous sommes membres de l’Eglise, le peuple que Dieu appelle, guide, et fait grandir par ses sacrements. Manque-t-il quelque chose ? Dites-le nous vite pour que nous complétions nos atouts ! A bien écouter Jésus, il manque l’humilité et la justice : deux choses qui ne se reçoivent pas, mais qui se pratiquent. Parce que le baptême n’est pas un moment de notre vie, il est toute notre vie ; il ouvre à un art de vivre conforme à notre foi. Et cet art de vivre, Jésus le décline en creux dans sa réponse à ce quelqu’un qui l’interroge. Cet art de vivre commence par l’humilité (Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite) qui nous évite de nous gonfler d’orgueil devant les autres ; l’humilité qui nous met à notre juste place face à Dieu qui sauve ; l’humilité qui fait que je ne revendique rien pour moi-même, mais qui me place en vérité à la suite du Christ, chemin vers le salut. Cet art de vivre consiste aussi à pratiquer la justice (éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice), à ne rien faire de mal, à ne rien dire de mal, à ne pas soutenir silencieusement le mal. 

Si le baptême est un avantage sur la route qui mène au salut, il n’est en aucun cas la garantie d’y parvenir. Le baptisé qui n’est pas humble, le baptisé qui commet l’injustice, s’entendra dire : Je ne sais pas d’où tu es ; éloigne-toi de moi ! Cette page d’évangile qui peut nous paraître sévère est encore une fois une page d’avertissement, une page qui invite à la conversion, à retrouver l’art de vivre qui correspond à celui qui a été reçu dans l’Eglise par le baptême. Elle est une invitation à une certaine sobriété, à nous débarrasser de ce qui nous grossit et à rejeter définitivement le mal hors de notre vie. Elle est une invitation à prendre au sérieux l’aujourd’hui de notre vie et à inscrire notre foi dans cet aujourd’hui. Il est vrai de croire que Dieu sauve tous les hommes en Jésus Christ, mort et ressuscité ; mais il est vrai aussi de croire que dès aujourd’hui, par ma foi et ma vie accordée à ma foi, je participe à mon salut. Dieu ne me sauvera pas malgré moi. Dieu ne me sauvera pas si je me complais dans l’injustice et l’orgueil. Rendons toute justice à Dieu en reconnaissant son désir de salut pour nous ; mais n’ayons pas l’orgueil de croire que parce que nous sommes chrétiens, catholiques de surcroît, nous sommes déjà sauvés. 

Soyons les premiers à désirer le salut, parce que c’est une bonne chose que de désirer ce que Dieu désire pour nous ; mais ne soyons pas les derniers à marcher humblement avec notre Dieu, ni les derniers à pratiquer la justice envers tous nos frères. Ces derniers là resteront éternellement les derniers, sauf au jour où le Christ appellera à la joie du Royaume. Ils seront alors les premiers à être jetés dehors. Nous voilà au moins tous prévenus : avec la foi, nous avons reçu un énorme avantage, mais absolument aucune garantie. Amen.

(L'image de notre paroisse n° 212, août-septembre 2004)


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