Un enfant nous est né, un fils nous a été donné !
L’annonce a retenti dès la lecture du prophète Isaïe : Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Dans une Eglise que certains disent remplie de pédo-criminel, il fallait oser une telle annonce ! Sans compter sur le fait que c’est cet enfant, ce fils donné qui va rétablir le droit et la justice. Nous pouvons alors vraiment nous réjouir de cette naissance, car c’est en se plaçant sous le règne de cet Enfant nouveau-né, que l’Eglise trouvera ( ou retrouvera) son salut.
Le gros mot est lâché : trouver notre salut. En fait, il serait plus juste de dire qu’avec cet Enfant, nous accueillons notre salut, c'est-à-dire que nous reconnaissons que nous avons besoin d’être sauvés. Il nous faut bien comprendre que toute cette histoire est d’abord un don, un don de Dieu. Hors lui, pas de salut possible ! Paul le dit bien à son ami Tite : La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Quelle que soit l’histoire de celui qui est touché par la grâce, il sera sauvé. Cela n’excuse rien, mais cela engage à vivre désormais selon ce que la même grâce propose : renoncer à l’impiété et aux convoitises du monde, vivre dans le temps présent de manière raisonnable, avec justice et piété dans l’attente de la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ. Cet enfant nouveau-né est bien celui que Dieu envoie pour le salut de tous les hommes. Cet enfant nouveau-né est celui qu’il nous faut accueillir maintenant et suivre chaque jour de notre vie. Sans doute certains l’avaient-ils oublié ! Le fait que Dieu lui-même entre dans le monde comme un humain, en se faisant enfant, le fait qu’il ne soit visité en premier que par des bergers, des marginaux, ces faits donc nous rappellent que ce sont les petits, les faibles, les exclus qui nous évangélisent et nous renvoient sans cesse à notre devoir de croyants : protéger celui qui est faible, venir en aide à celui qui est dépossédé de lui-même. Dieu qui se fait enfant, le Tout-Puissant qui se fait le tout-faible : voilà un trésor que nous devons chérir et qui doit sans cesse nous redire où est notre mission. Dieu qui se fait enfant, le Tout-Puissant qui se fait le tout-faible : voilà qui doit nous faire comprendre que l’Eglise, le peuple que Dieu rassemble autour de son Christ, ne peut être qu’un lieu de sureté pour les tout-petits, les tout-faibles. Le scandale des abus de toutes sortes qui ont eu lieu dans l’Eglise modifie notre approche de cette fête de Noël et remet de l’ordre dans nos priorités. Si Dieu se fait enfant, si le Tout-Puissant se fait le tout-faible, alors ceux qui croient en lui, quelle que soit leur place dans l’Eglise, doivent avoir à cœur le respect et la protection de tous les petits, de tous les faibles dont Dieu lui-même s’est fait proche en ce soir de Noël.
Oui, un enfant nous est né, un
fils nous a été donné ! Ne boudons pas notre joie ce soir. Retrouvons le
goût de la fête devant ce Dieu qui se fait tout-petit pour que nous puissions
devenir tout-grand en amour, tout grand en respect, tout grand en attention
donné à celui qui en a le plus besoin. Car il s’est donné pour nous afin de nous
racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son
peuple, un peuple ardent à faire le bien. Que ce soit là notre désir le
plus grand ; que ce soit là notre unique manière de montrer que nous croyons
en Christ, Dieu devenu enfant pour nous sauver. Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire