Jean le Baptiste, le prophète passeur.
Qui es-tu ? Je peux
comprendre, devant la personnalité et l’œuvre de Jean le Baptiste, que certains
s’interrogent, sans doute avec crainte. L’insistance de ceux qu’ils envoient
vers Jean pour obtenir une réponse à leurs questions, prouvent qu’ils n’ont pas
la conscience tranquille. S’il est Elie qui est revenu, ou le Prophète attendu,
comment se fait-il que les prêtres et les lévites ne l’aient pas reconnu ?
S’il est Elie qui est revenu, ou le Prophète attendu, nul doute qu’il ne doit
pas être très content. Ça pourrait chauffer pour leur matricule !
Qui es-tu ? Que dis-tu sur toi-même ? Voilà Jean le Baptiste mis en demeure de « communiquer », non pas sur son œuvre, mais sur sa personne. Il redit à peu près ce que nous avions déjà découvert dimanche dernier : Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur ! Entendez bien ce qu’il dit : Je suis la voix de celui qui crie. Il est le porte-parole d’un autre. Il n’est pas celui qui crie, il en est juste la voix. Jean le Baptiste se révèle un passeur. Ce n’est pas lui qui compte, mais celui dont il est la voix et qui vient derrière lui. Ce qu’il dit, il ne le dit pas de lui-même ; ce qu’il fait, baptiser, un autre, celui qui vient derrière lui, le fera aussi, différemment. Jean ne s’attribue rien ; Jean ne revendique rien. Il fait, pour un autre, au nom d’un autre. Il révèle un autre. Cet autre, c’est celui dont parle le prophète Isaïe dans la première lecture. Isaïe n’annonce pas Jean le Baptiste dans ce passage, mais il annonce bien un messie à venir. Et pour Jean, celui dont parle Isaïe et celui dont il est la voix ne font qu’un.
Pour nous, chrétiens, c’est bien Jésus qui est envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs la délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Il suffit de relire les évangiles et la longue liste des signes posés par Jésus, et la non moins longue liste de tous ses discours, pour faire le parallèle entre le serviteur annoncé par Isaïe et Jésus. Jean le Baptiste, le passeur de Dieu, indique le chemin qui mène à Jésus. C’est pour cela qu’il est une figure incontournable de notre temps de l’Avent. Revenir vers Jean le Baptiste nous permettra de repartir sur le bon chemin, ce chemin que nous aurons aplani pour le Messie attendu. Ne soyons pas comme ceux qui s’interrogent sur Jean au lieu d’écouter ce qu’il dit ; ne soyons pas comme ceux qui l’interrogent et qui le regardent lui, alors qu’il renvoie vers un autre. La mission de Jean le Baptiste est importante ; mais plus important sera le Messie et son œuvre. Venons vers Jean, convertissons-nous à sa parole, et nous pourrons reconnaître avec lui, en Jésus, le Messie attendu.
Le hasard du calendrier fait que, cette année, nous
sommes déjà dans la toute dernière semaine de notre Avent. Il nous faut hâter
notre préparation, il nous faut hâter notre compréhension du message
prophétique pour ne pas rater la venue de Celui qui vient au nom du Seigneur.
Relisons les prophètes, entendons bien Jean le Baptiste, et plutôt que de nous
interroger sur lui, découvrons Celui dont il est la voix qui se fait entendre,
et la voie qui conduit au plus grand, au Christ, dont nous sommes tous indignes
de défaire la courroie de sa sandale. Ne soyons pas comme imbécile à regarder le doigt ou la personne de Jean
le Baptiste alors que tout en lui nous oriente et nous montre le Christ. C’est
lui que nous attendons, c’est lui que nous accueillerons. Amen.
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