De commencement en commencement...
(Source internet : ICONOGRAPHIE CHRÉTIENNE: LA NATIVITÉ DE NOTRE-SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST (har22201.blogspot.com)
Comme la nuit laisse place au jour, le merveilleux laisse la place à la réflexion, à l’approfondissement de ce que nous avons vécu au cœur de notre nuit : la naissance d’un Sauveur, la naissance du Sauveur attendu depuis des siècles. La relation de la naissance de Jésus, située historiquement, cède la place à une réflexion profonde sur le sens de cette venue.
La réflexion de Jean nous ramène au commencement, quand il n’y avait encore rien, quand il n’y avait que Dieu, l’Esprit et le Verbe de Dieu. Autant dire que la fête de Noël, qui nous fait célébrer le Verbe fait chair, s’inscrit dans ce commencement, ce projet initial de Dieu. C’est même un seul et même projet. Au commencement, par son Verbe, Dieu crée le monde ; au commencement de la venue du Verbe dans la chair, Dieu recrée le monde. Noël est bien la fête d’un nouveau commencement. Quelque chose de neuf advient dans cette incarnation du Verbe de Dieu dans notre chair. Ce qui est neuf, ce n’est pas que Dieu parle ; cela, nous le savions, puisque c’est par sa parole que tout fût créé : le Verbe (la Parole) était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. Ce qui peut être nouveau, c’est la manière dont Dieu parle. Au commencement de la création, nous pourrions dire que Dieu commande : Que la lumière soit, et la lumière fut, dit sobrement le texte biblique. Avec ce nouveau commencement de l’incarnation, Dieu ne commande plus, Dieu se propose à l’homme, Dieu prend le risque de l’homme, le risque que l’homme l’écoute… ou pas ! Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Et Dieu ne se fâche pas ; il ne menace même pas ceux qui ne l’ont pas reçu.
Avec ce nouveau commencement, Dieu tourne son regard vers ceux qui l’ont reçu et il les récompense : à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ce commencement de l’incarnation marque le commencement de notre salut : nous sommes déjà, par cette incarnation du Verbe de Dieu mit à sa hauteur : nous aussi, nous sommes nés de Dieu. Le Verbe fait chair nous rend capables de Dieu, capables de l’accueillir, capables de l’écouter, capables de le suivre, capables de l’aimer, capables de le faire aimer. Le Verbe fait chair habite parmi nous. Quand Dieu vient dans le monde en Jésus, sa Parole faite chair, il ne vient pas pour commander en maître, il vient entrer en alliance nouvelle avec nous. Entendons-nous cette parole que Dieu nous adresse ? Laissons-nous cette parole retentir en nous ? Suivons-nous cette Parole dans tous les aspects de notre vie ? Notre rencontre avec le Verbe fait chair marque-t-elle un nouveau commencement pour nous, pour notre vie ?
Une conséquence de cette nouvelle manière que Dieu a de nous parler, c’est que, puisqu’il ne commande plus, nous n’avons plus à obéir ; s’il se propose à nous, nous avons à écouter. Et l’attitude n’est plus la même, et le rapport n’est plus le même. Je deviens responsable d’une part de mon salut. Rassurez-vous : c’est toujours Dieu qui nous sauve, mais j’ai à désirer ce salut, à l’accueillir. Quand Dieu ne commande plus mais se propose, j’ai à choisir de devenir son ami, ou son fils pour parler comme Jean. Personne n’est obligé de croire ; personne n’est obligé de suivre ; personne n’est obligé d’écouter. Mais si je fais le choix de croire, si je fais le choix de suivre, si je fais le choix d’écouter, alors je dois accepter les conséquences de ce choix. Soit je prends la proposition du salut faite par Dieu au sérieux, et je vis en conséquence, soit je laisse cette proposition à d’autres. L’Alliance que Dieu me propose oblige Dieu envers moi et m’oblige envers Dieu. Nous sommes égaux, Dieu à ma hauteur et moi à la hauteur de Dieu. Puisque Dieu nous prend au sérieux, prenons Dieu au sérieux à notre tour.
Et le Verbe s’est fait chair, il
a habité parmi nous. Cette forme passée du verbe " habiter " n’est pas un passé
dépassé ; c’est un passé qui se renouvelle de génération en génération, de
telle sorte que nous pouvons dire qu’aujourd’hui le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous, comprenons : il est venu chez nous, il est
venu s’installer dans nos vies. Puisse ce désir de Dieu de nous rencontrer être
source de notre joie profonde ; puisse ce désir devenir nôtre et nous
habiterons chez Dieu aussi sûrs qu’il a habité et habite encore au milieu des
hommes. Amen.
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