Empressement et joie.
Voilà, encore trois dodos et nous fêterons Noël, la venue en notre chair du Rédempteur que Dieu a promis. Les bredele sont prêts, les cadeaux emballés, le sapin dressé et décoré. Avons-nous tout prévu ? A ceux qui s’interrogent, l’évangile indique encore deux ingrédients pour une fête de la Nativité réussie : l’empressement et la joie.
L’empressement, comme celui de Marie qui se met en route pour visiter sa cousine Elisabeth, la femme âgée tombée enceinte après une vie à espérer un enfant. La plus jeune, Marie, va se mettre au service de la plus âgée. Sans doute n’y a-t-il là rien d’extraordinaire, mais il se trouve que Marie est enceinte elle-aussi. L’ange Gabriel est venu lui annoncer qu’elle serait la mère du Sauveur. Cet empressement de Marie doit devenir nôtre. Il traduit notre volonté de faire connaître la nouvelle : la naissance de Jésus n’est pas juste pour nous. Il traduit notre désir de mieux servir les autres en les soulageant, en les aidant. Pas demain ; pas quand j’aurai le temps ; pas quand je n’aurai plus rien d’autre à faire. Non, l’esprit de service est nécessairement empressé ; le service n’attend pas ! En lisant ou en entendant cette page d’évangile, nous sentons bien que l’empressement de Marie n’est pas contraint et forcé ; elle fait le choix d’aller sans délai se mettre au service de sa cousine dont elle a appris qu’elle en était à son sixième mois. Sommes-nous empressés à porter le Sauveur au monde ? Sommes-nous empressés à servir ?
La joie. C’est l’esprit même de Noël, une fête joyeuse autour de l’Enfant nouveau-né. Pas une joie superficielle qui s’évanouira quand les sapins seront démontés et rangés. Non, une vraie joie profonde, ancrée en nous, qui nous donne de l’espérance dans un monde difficile et sombre. Une joie qui n’est pas forcée, mais réelle, parce que nous saurons, au soir de Noël, que la joie de la naissance de cet Enfant Dieu changera le monde à jamais. Une joie qui nous ouvre à l’avenir et nous entraîne à changer le monde, notre petit monde, pour que le grand monde puisse devenir meilleur. C’est la joie de Marie qu’elle exprimera dans le Magnificat ; c’est la joie d’Elisabeth et de son enfant à naître, Jean le Baptiste, qui a tressailli d’allégresse dans le sein de sa mère. Le vieux monde, qui a tant attendu le Messie, se réjouit de voir son espérance récompensée. Celui qui était attendu, est venu en Jésus. Il n’est pas encore né que déjà le monde se réjouit. Suis-je heureux de cette naissance, ou mon Noël ne sera-t-il qu’une tradition transmise en famille ? Suis-je heureux de cette naissance, où mon Noël ne sera-t-il qu’une évocation d’un passé dépassé, sans réelle prise sur ma vie ? La joie de Noël, ce n’est pas un « youpi, tout va bien, je vais bien ! », mais une joie qui me permet de tenir dans les moments difficiles, une joie qui transcende les épreuves de ma vie et me permet de tenir ferme dans la foi. Quoi qu’il m’arrive, je sais que désormais Dieu est avec moi en Jésus son Fils. C’est cette joie qu’exprime le prophète Michée quand il annonce que de Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, sortira celui qui doit gouverner Israël. C’est la joie, comme dit Michée, de se savoir en sécurité, car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre, et lui-même, il sera la paix !
Encore un peu de temps, et nous accueillerons celui que Michée annonce. Encore un peu de temps, et nous verrons de nos yeux celui qui fait, par avance, tressaillir Jean le Baptiste dans le sein de sa mère. Encore un peu de temps, et nos ciels lourds s’éclaireront d’une lumière nouvelle. Avec empressement, préparons-nous à cette naissance ; avec empressement, préparons-nous à cette joie que nul ne pourra nous ravir. Le Seigneur vient ; il l’a promis. Tout est en place, les temps sont favorables ; il ne manque que notre empressement et notre joie à l’accueillir pour que notre monde puisse commencer à devenir meilleur. Puissent ces quelques jours nous permettre d’entrer vraiment dans la joie et la paix de Noël. Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire