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mercredi 25 décembre 2024

Messe du jour de Noël - 25 décembre 2024

 Quatre messes pour entrer dans le mystère de l'incarnation.




(Jean RESTOUT, L'adoration des bergers, 1761, Cathédrale St Louis de Versailles, Source L'Adoration des bergers - une douce Nativité à voir à Versailles - Diocèse de Versailles)




Quelqu’un a-t-il déjà pris le temps de lire tous les évangiles proposés pour la célébration de Noël ? Les habitués de Noël connaissent l’évangile de Luc, proclamé lors de la messe de la nuit, vous savez, l’histoire de Marie et Joseph, jetés sur les routes de Galilée et de Judée à la faveur d’un recensement. Marie est enceinte ; arrivent les jours où elle doit enfanter et ils ne trouvent de place nulle part. L’histoire se poursuit avec l’annonce faites aux bergers de cette naissance, par des anges qui chantent la gloire de Dieu. Les plus attentifs connaitront encore l’évangile du jour de Noël que je viens de proclamer : le prologue de l’Evangile de Jean. Un texte philosophique et spirituel qui nous parle du Verbe de Dieu, c'est-à-dire de sa Parole faite chair en Jésus. Mais il y a encore deux autres évangiles possibles.

En fait, la liturgie prévoit une première messe, dite de la veille au soir, célébrée en principe le 24 décembre. L’Eglise nous fait entendre le commencement de l’Evangile de Matthieu. Il comprend la longue généalogie de Jésus et l’annonce faite à Joseph, que tout le monde semblait avoir oublié, jusqu’à ce qu’il décide de la renvoyer en secret. Avec cette généalogie, Matthieu nous dit que Jésus, le Fils unique de Dieu, ne joue pas à l’homme. Il se fait réellement homme, assumant cette longue histoire de Dieu avec les hommes qui trouvent son origine dans la foi d’Abraham. Cette longue histoire, trois fois quatorze générations, n’a pas toujours été une histoire sainte. Matthieu ne cache rien des périodes sombres, des meurtres, des rivalités, des drames qui la traversent. Mais il nous fait comprendre qu’avec Jésus, quelque chose de neuf commence et qui amènera le monde à la perfection voulue par Dieu, à l’origine. La naissance de Jésus marque la fin de la troisième série de quatorze générations. Mais la fin de quelque chose est toujours le commencement de quelque chose d’autre. En entrant dans le monde, Jésus inaugure quelque chose de neuf, dont le point culminant sera la Nouvelle Alliance scellée par le sang de la croix. C’est cette Nouvelle Alliance que nous célébrons en chaque eucharistie et qui nous procure le Salut. Joseph, qui va entrer à son tour dans le projet de Dieu, est le comme le signe que ce monde nouveau est possible dès lors que l’homme accepte de changer de perspective et d’entrer dans la manière de voir et de faire de Dieu. 

Vient alors la messe de la nuit dont j’ai déjà rappelé l’évangile. Ce qui est marquant, c’est la parole des anges aux bergers : Ne craignez pas !  N’ayez pas peur de Dieu ; il vient à votre rencontre, il vient vous sauver. Ce qui est demandé aux hommes, c’est un acte de confiance. Dieu n’est pas l’empêcheur de vivre, toujours à surveiller, à comptabiliser surtout nos actions mauvaises pour nous les rappeler un jour. Non, Dieu est celui qui nous offre son Fils, le Sauveur. Il nous appartient de le découvrir et de le suivre, certes, mais tout nous est offert en Jésus : l’amour immense de Dieu pour chacun, sa miséricorde sans limite, sa patience à toute épreuve, et sa joie réelle quand un pécheur se convertit. Noël est aussi une invitation à changer de regard sur Dieu, à ne plus nous tromper sur Dieu. Et pour nous montrer que nous n’avons pas à avoir peur de lui, il se fait enfant. Qui a réellement peur d’un nouveau-né ?

Suit alors la messe la plus oubliée sans doute, la messe dite de l’aurore, du lever du jour. Elle nous fait entendre la suite de l’évangile de Luc, c'est-à-dire à la visite des bergers à la crèche. La nouvelle des anges les a bouleversés et ils décident d’aller voir la réalité du message. Et déjà, devant Marie et Joseph sans doute un peu étonnés, ils racontent ce qu’ils ont vu et entendu. Et ils le disent à tous ceux qu’ils rencontrent si bien que tous ceux qui les entendirent s’étonnaient de ce que racontaient les bergers. La nouvelle de la naissance du Fils de Dieu est et doit rester un sujet d’étonnement, sans quoi elle risque bien de se transformer en fable et faribole. Et cette naissance doit nous mener, comme les bergers, à glorifier et louer Dieu. Comment ne pas être reconnaissant pour ce Salut offert ? Comment ne pas être reconnaissant pour tout ce que Jésus va faire pour nous ?

La série des messes de Noël s’achève avec la messe du jour et ce prologue de Jean. Nous avons définitivement quitté le côté merveilleux de la naissance de Jésus. Jean nous fait prendre de la hauteur en nous invitant à comprendre que Jésus est la Parole même (le Verbe) de Dieu. Écouter Jésus, c’est écouter Dieu ! quand le Tout-Autre, l’Au-delà de tout, se fait tout proche à travers un enfant, c’est sa Parole qui parvient jusqu’à nous, en toute simplicité, oserais-je dire ! Tu veux savoir ce que Dieu dit aux hommes ? Ecoute Jésus ! Tu veux comprendre ce que Dieu attend de toi ? Ecoute Jésus ! Tu veux y voir clair dans ta vie ? Ecoute Jésus ! Il est la vraie Lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Ce que ce prologue nous rappelle aussi, c’est que certains ont bien compris le message des anges quand ils disaient aux bergers : Ne craignez pas !  Ils n’ont tellement pas peur de Dieu, qu’ils ne l’écoutent pas et ne l’accueillent pas ! Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Cela peut nous sembler triste, mais c’est ainsi. Dieu ne s’impose pas ; il se propose à nous en Jésus, sa Parole vivante. Et ceux qui le reçoivent, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Comme le précise Jean, ils sont nés de Dieu.  Nous sommes nés de Dieu ! Mesurons-nous bien ce qu’affirme ainsi ce prologue ? Nous sommes nés de Dieu ; nous sommes comme Jésus, nous sommes les frères et sœurs de cette Parole vivante ; et nous sommes en Jésus, fils et filles du Dieu vivant qui a envoyé son Fils pour nous sauver. Merveille de l’incarnation ! Dieu se fait homme pour que l’homme puisse devenir Dieu ! Dieu se fait homme pour que l’homme puisse retrouver l’image et la ressemblance de Dieu, selon lesquelles il a été créé, au commencement du monde. 

Vous mesurez le chemin parcouru en quatre messes, toutes différentes, toutes importantes pour nous faire entrer peu à peu dans ce grand mystère qui est scandale pour les uns, folie pour d’autres, mais réalité pour nous qui avons fait le choix de suivre et d’écouter Jésus. Que les célébrations de Noël ravivent notre foi et notre conscience d’être, dès maintenant, fils et filles de Dieu, en Jésus, Verbe de Dieu fait chair. Amen. 


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