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mercredi 28 mai 2025

Ascension de notre Seigneur - 29 mai 2025

 Pâques, l'expérience d'un avenir possible. 




(L'Ascension, Andréa della Robbia, Terre cuite, vers 1495)



 

            Quarante jours ! Quarante jours que nous vivons de la joie pascale et que nous comprenons mieux la force de cet événement radicalement nouveau ! Et nous voici au jour de l’Ascension qui nous fait célébrer le retour du Christ, victorieux de la mort, auprès de son Père. Un événement qui marque à la fois une continuité et une rupture.

             Du point de vue de la vie de Jésus, l’Ascension est la continuité normale du mystère de Pâques. En fait, on peut dire que c’est un seul et même mystère. Après sa mort et sa résurrection, la demeure de Jésus ne peut plus être terrestre ; sa divinité ayant été pleinement révélée dans sa victoire sur la mort, sa place est désormais à la droite de Dieu, cette droite à laquelle il avait renoncé en venant dans le monde. S’étant abaissé en devenant homme, il est élevé au-dessus de tout, retrouvant la place qui était la sienne depuis toujours. Le Fils de l’homme, pour reprendre un des titres que les évangélistes attribuent à Jésus, est le Fils de Dieu. Et c’est bien l’événement de Pâques qui nous révèle cela.

             La rupture opérée par l’Ascension nous concerne, nous. Avec le retour du Christ auprès de son Père, nous ne le verrons plus avec nos yeux de chair. Le Christ est soustrait à [nos] yeux, pour reprendre l’expression du livre des Actes des Apôtres. Il ne nous reste de Jésus que sa Parole, le témoignage des Apôtres, l’eucharistie célébrée en mémoire de lui, et bientôt la venue du Défenseur, de l’Esprit Saint, que Jésus a promis d’envoyer quand il serait de retour chez son Père. Nous devons donc apprendre à vivre cette absence physique de Jésus en aiguisant le regard de notre foi qui nous le rend présent dans sa Parole et dans le Pain et le Vin partagés. Jésus est là, au milieu de nous dès lors que deux ou trois sont réunis en son nom. Jésus est là, dans sa Parole proclamée, expliquée et vécue par la communauté croyante. Jésus est là, dans le pain consacré et rompu, signe de sa présence éternelle et réelle à nos côtés. Avec son départ d’au milieu de nous, il nous faut désormais reconnaître sa présence dans sa Parole, dans les sacrements et dans le frère qu’il met sur notre route. Nous ne sommes pas orphelins ; nous devons juste apprendre à regarder autrement, à regarder mieux, pour découvrir Jésus et son visage dans celles et ceux qui croisent notre route. Nous sommes tous, les uns pour les autres, des Christo-phores, des porteurs du Christ au cœur de ce monde.

            Cette continuité et cette rupture que nous fait vivre l’Ascension, nous la vivons au cœur même de notre existence lorsque nous faisons le choix de devenir disciples du Christ et que nous recevons le baptême. Continuité parce que notre vie ne change pas ; c’est la vie que nous avons reçue de nos parents qui s’ouvre à quelque chose de neuf, à la présence de Dieu dans cette unique et même vie. Nous ne recevons pas une nouvelle vie, mais notre vie devient vie nouvelle, plus grande, plus accomplie parce que désormais, par le baptême, Dieu y est présent, Dieu y est reconnu. Par le baptême, Dieu est chez lui en étant présent en nous. Nous continuons notre vie, mais avec Dieu et son Christ, présents en nous par l’Esprit. Mais notre baptême est aussi une rupture parce que, ayant choisis Dieu, nous avons renoncé au Mal, nous avons rompu avec l’esprit du monde. Nous vivons dans le monde sans être du monde, selon l’enseignement de Jésus dans l’évangile de Jean. Nous vivons dans le monde, tel qu’il est, à notre époque que nous n’avons pas choisie. Mais nous ne partageons pas l’esprit du monde quand celui-ci s’oppose à Dieu ; nous ne partageons pas l’esprit du monde quand celui-ci s’oppose à la Vie ; nous ne partageons pas l’esprit du monde quand celui-ci s’oppose à le Vérité ; nous ne partageons pas l’esprit du monde quand celui-ci réduit l’homme à une simple donnée économique, voire à une variable d’ajustement. L’homme, tout homme, a la grandeur même de Dieu puisque le Christ s’est livré, non pas seulement pour ses disciples, mais pour toute l’humanité qui désormais peut partager la grandeur de Dieu. En ce sens, Pâques est l’expérience d’un avenir possible. Au plus sombre de notre vie est révélée la grandeur de l’humanité créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Le Christ, en se livrant pour notre salut, nous ouvre à cet avenir désormais possible pour chacun d’une vie auprès du Père, là où le Christ entre aujourd’hui justement.

             Il est particulièrement heureux que Marcel soit baptisé au cours de cette eucharistie en jour solennel. Il nous permet d’être témoins de cette continuité et de cette rupture qu’instaure l’Ascension de Jésus. Au cœur de notre rassemblement, il sera reconnu pour ce qu’il est depuis sa naissance : fils de Dieu. Et nous redirons ensemble, avec ses parents, parrain et marraine, que nous voulons vivre loin du mal et que nous voulons être pour lui et avec lui témoins qu’une vie libérée du mal est possible. Cette rupture est fondatrice de ce nouveau monde que le Christ inaugure dans sa mort et sa résurrection et que nous avons à rendre présent ici-bas déjà. Notre vie auprès du Père, c’est ici-bas que nous la commençons. Un monde libéré du mal et tourné vers Dieu, c’est ici-bas que nous le construisons. Entre rupture et continuité, notre avenir est possible, l’Ascension qui nous rassemble nous le confirme. Amen.

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