Des prêtres qui se suicident parce
qu’ils n’en peuvent plus, surchargés qu’ils sont de travail… c’est une réalité
dans l’Eglise de France, et une grande souffrance. Certes, il y a bien des
laïcs qui s’engagent à leurs côtés. Et c’est bien. Mais il n’en reste pas moins
vrai que l’immense majorité des baptisés ne fait rien, si ce n’est consommer sa
foi selon son appétit. Et, en la matière, l’appétit n’est pas bien grand :
un baptême par-ci, un mariage par-là, des funérailles aussi ; pour
beaucoup, c’est déjà pas mal, voire trop ! Sommes-nous fidèles à l’Eglise ?
Sommes-nous fidèles à notre baptême ?
Observons les premières
communautés. Elles sont structurées et organisées autour des Douze. Mais bien
vite, à mesure que la communauté des croyants s’agrandit et s’ouvre à d’autres,
des difficultés apparaissent. Elles sont aussi d’ordre organisationnel. Les Douze
ont conscience qu’ils ne peuvent tout faire, tout gérer, tout surveiller. Ils
ont conscience surtout que, s’ils faisaient tout et se mêlaient de tout, l’essentiel
pouvait en pâtir. Ils vont recentrer leur ministère sur la Parole de Dieu, et
confier une partie de l’organisation aux diacres. Et voilà que la communauté s’organise :
d’autres trouvent une place, leur place, celle à laquelle Dieu les appelle.
L’Apôtre Pierre va plus loin encore
dans sa première lettre. Il rappelle à chaque croyant qu’il est une pierre vivante qui sert à construire le
Temple spirituel. S’appuyant sur le Christ, la pierre vivante, la pierre angulaire, chaque croyant peut, et
doit, construire l’Eglise. Un croyant qui manque, c’est un trou dans l’Eglise ;
un croyant qui s’abstient, et c’est un projet qu’on ne peut plus réaliser. Si pour
chaque baptisé absent un dimanche nous retirions une pierre de l’église
bâtiment, combien d’églises pourraient encore tenir debout ?
Nous sommes donc tous, prêtres et
laïcs, les pierres vivantes de notre
Eglise. Nous avons chacun à trouver notre place, notre place à tenir, faisant
seulement mais totalement ce qui nous revient. Plutôt que d’avoir des
communautés dans lesquelles peu font tout, nous pourrions avoir des communautés
dans lesquelles tous feraient un peu. Les ministres de l’Eglise se recentraient
sur l’essentiel : la Parole de Dieu serait ainsi mieux annoncée, la
charité mieux servie. L’Eglise en sortirait grandie. Et tous les hommes
verraient les merveilles de celui qui
nous appelle à passer des ténèbres à son admirable lumière ! Il suffirait que chacun prenne ce dimanche pour trouver sa place dans
l’Eglise. Nous pourrions essayer. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)
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