Les
croyants doivent-ils rester entre eux ? La Bonne Nouvelle est-elle
réservée à la caste des amis de Jésus ? Qu’en est-il des autres, de ceux
qui n’ont pas connu Jésus, ne l’ont pas entendu, ne l’ont pas suivi ? A
ces questions, la jeune communauté apporte une réponse claire, que nous avons
encore à mettre en pratique aujourd’hui. Ce dimanche nous est donné pour que
nous nous ouvrions aux autres.
A
une époque où les religions sont remises en cause, où l’idée même de Dieu est
renvoyée aux sphères de la vie privée, cette ouverture peut faire craindre. Elle
peut faire craindre les opposants à la religion, car l’ouverture pratiquée par
les croyants pourrait attirer et séduire du monde. Elle peut faire craindre les
croyants eux-mêmes, car ils seraient dépossédés d’une espèce d’exclusivité sur
la personne et le message de Jésus. Rien n’est jamais simple quand il s’agit d’aller
vers l’autre. Pourtant, Jésus y invite ses amis et disciples ; et aujourd’hui,
le pape François nous invite sans cesse à aller aux périphéries pour y annoncer
le Christ, pour partager une Bonne Nouvelle qui se veut pour tous les hommes. A
qui veut entendre le message de Jésus, on ne demande pas s’il a été baptisé, s’il
s’est d’abord confessé… Le message de Jésus est pour tous ; l’appartenance
à la communauté suivra puisque c’est la Parole de Jésus qui doit toucher les cœurs
pour les convertir. Il nous faut garder les choses dans le bon ordre.
Le
pape François décline à l’envie ce qu’il entend par « aller aux périphéries ».
Il ne s’agit pas de se perdre, mais de rendre Jésus présent là où les hommes ne
l’attendent pas, ne l’attendent plus. Il s’agit bien de porter le souci de
tous, qu’ils soient de notre clan ou pas. La famille des enfants de Dieu ne
connaît pas de limite. L’ouverture aux autres suppose donc de bien connaître sa
foi pour pouvoir la présenter, avec
respect et douceur : il nous faut rendre
compte de l’espérance qui est en nous, et non nous comporter en douanier de la foi pour qui les
autres ne sont jamais assez en règle, à qui il manque toujours quelque chose :
un papier, une attitude, une célébration, une réunion, et que sais-je encore ?
Regardez
dans les Actes des Apôtres. Le diacre Philippe, arrivant en Samarie, touche les
gens : les foules, d’un seul cœur, s’attachaient
à ce que disait Philippe. Des guérisons sont réalisées, les démons sont
chassés… et les Apôtres viennent comme confirmer l’œuvre de Philippe, en transmettant
le don de l’Esprit Saint à ceux qui ont reçu le baptême au nom de Jésus seulement.
La communauté, par l’intermédiaire de Pierre et Jean, accueillent ceux qui ont
fait le choix du Christ. Comment ne pas penser à l’œuvre d’un Paul, qui ne
tardera pas à aller à la rencontre des peuples pour leur parler de Jésus,
fonder des communautés aux limites de l’empire romain. Quand Dieu révèle sa
Parole, de grandes choses sont possibles.
Nous
voyons, dans le livre des Actes, que Pierre et Jean ne se contentent pas de
vérifier la rectitude de la foi des Samaritains : ils viennent transmettre
le don de l’Esprit Saint. Dieu lui-même semble confirmer ce que croient les
Samaritains. Et voilà introduit le
troisième de la Trinité, celui dont souvent nous ne savons que faire et qui pourtant
a toute son importance : l’Esprit Saint. Il est celui qui est pour toujours avec les croyants. Il est
celui qui nous instruit de la vérité tout entière, puisqu’il est Esprit de vérité. Il ne faut jamais
oublier, ni sous-estimer la force de l’Esprit Saint. Il rend possible le
passage du disciple qui s’enferme, par peur des autres, au disciple qui se met
en route, témoigne et convertit les cœurs. Il est celui qui nous permet de
tenir dans la fidélité au Christ.
Puisse
Dieu nous accorder en ce dimanche la grâce de cette ouverture nécessaire à
celui qui est différent de moi, qui croit peut-être autrement que moi, mais qui,
comme moi, cherche la lumière de la vérité. Que son Esprit Saint nous pousse
aux périphéries de notre monde afin que tous puissent véritablement entendre
parler de Dieu, de son œuvre d’amour pour chaque homme, en particulier ceux qui
ne se croient pas dignes de lui, dignes de son amour, dignes de son pardon. Que
notre seul souci soit de porter au monde les merveilles de l’amour du Christ pour
les hommes. Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)
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