Cela
devait bien arriver ; c’était dans la logique de Pâques et pourtant, ce
jour a un je-ne-sais-quoi de paradoxal. Jésus s’en va, nous ne le verrons
plus comme les disciples l’ont vu ; c’est désormais une certitude.
Nous pouvons légitimement en ressentir quelque tristesse. Mais en même temps,
comment ne pas nous réjouir de ce départ, puisqu’il marque le retour vers le
Père de ce Fils qui a accompli en tout sa parole et son dessein d’amour ?
Avec ce retour, c’est notre chemin vers Dieu qui s’ouvre. Ce jour de
l’Ascension nous est donné pour que nous entrions dans une espérance. Une
triple espérance même.
Première
espérance : le Christ ne nous abandonne pas ! Il s’en va vers son
Père, mais il reste avec nous : je
suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. C’est bien la
promesse qu’il fait à ses disciples dans l’évangile de cette fête. Il part,
mais il est en chacun de nous. Ce Dieu qui s’est incarné reste présent au cœur
de ces amis qu’il envoie faire des
disciples : baptisez-les, apprenez-leur à garder mes commandements. Dans
la prolongation de son œuvre de salut par les disciples, c’est bien Jésus qui
continuera d’être à l’œuvre. C’est bien sa parole qui doit être enseignée, ses
commandements qui doivent être gardés. Rien n’est fini de l’histoire de
Jésus : tout commence, au contraire ! Et avec quelle puissance !
Jésus n’est plus seul à enseigner, Jésus n’est plus seul à parcourir les routes
humaines pour inviter à la conversion : ces disciples vont prendre le
relais, portant chacun en lui la présence du Ressuscité. Avec cet envoi en
mission, c’est le Christ qui est démultiplié, c’est son œuvre qui se répand plus
vite, plus loin. Tous les hommes pourront avoir accès à sa Parole, tant que les
disciples resteront fidèles à la mission reçue au moment même où Jésus s’en va
vers son Père !
Deuxième
espérance : Jésus non seulement ne nous abandonne pas, mais en plus il nous
envoie quelqu’un, à sa place : l’Esprit Saint ! C’est lui qui donnera
aux disciples, à travers le temps et l’espace, la force d’accomplir en tout la
mission reçue de Jésus : vous allez
recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous
serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux
extrémités de la terre. Ce don de l’Esprit Saint est un cadeau de Dieu à
accueillir. Selon l’enseignement de Jésus lui-même, cet Esprit nous enseignera
tout, nous permettra de mieux comprendre la vie et l’œuvre de Jésus ; il
nous donnera la force de témoigner et sera notre Défenseur dans les épreuves.
Nous pouvons nous appuyer sur cet Esprit
pour grandir dans la foi, affermir notre espérance et rendre active
notre charité. Cette promesse n’est pas
vaine ; elle n’est pas une simple consolation au moment du départ. Elle
est la garantie de la présence de Jésus au milieu de nous en tout temps et pour
tous les temps.
Troisième
espérance : Jésus non seulement ne nous abandonne pas et nous donne son
Esprit, mais il nous assure en plus de son retour. Il l’avait déjà dit à ses
Apôtres avant sa mort : Je pars vous
préparer une place et je reviendrai vous prendre avec moi. Cette promesse
est faite à nouveau par ces hommes en blanc qui apparaissent aux disciples
après le départ de Jésus : Jésus,
qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous
l’avez vu s’en aller vers le ciel. C’est sans doute la plus grande
espérance que nous avons à vivre. Elle tend notre foi vers l’accomplissement
des temps, vers ce jour où Dieu sera tout
en tous. Elle nous maintient en éveil permanent dans la foi : qui
voudrait s’endormir au risque de rater ce retour promis et attendu ? Elle
rend active notre charité puisque servir le frère, c’est servir le Christ et le
rendre ainsi présent un peu plus à notre monde.
Heureux
sommes-nous de vivre ce jour ! Heureux sommes-nous d’entrer dans cette
espérance que le Christ reviendra. Il ne
nous appartient pas de connaître les délais et les dates que le Père a fixés
dans sa liberté souveraine. Mais il nous appartient de vivre cette
espérance, de la transmettre autour de nous, avec la force de l'Esprit Saint, afin que le monde lui-même prépare
et hâte ce retour. C’est quand l’humanité sera prête à le reconnaître qu’il
reviendra dans sa gloire. Puisse toute notre vie être tendue vers ce jour béni.
Amen.
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)
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