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samedi 22 août 2015

21ème dimanche ordinaire B - 23 août 2015

L'heure de vérité : ceux qui partent et ceux qui restent.




Nous terminons notre incursion dans l’évangile de Jean au moment de l’heure de vérité. Les tensions entre Jésus et la foule, développées les semaines passées, parviennent à un sommet. Nous sommes à l’heure de vérité ; il y a ceux qui partent et qui cessent d’accompagner Jésus et il y a ceux qui restent, les Douze. De cinq mille hommes au moment de la multiplication des pains à Douze aujourd’hui, la chute est rude. Comment en est-on arrivé là ? 
 
Il y a d’abord la rudesse des paroles de Jésus. Non qu’il soit méchant avec la foule, mais nous avons vu comment, lentement, la foule ne comprenait plus Jésus. Ses paroles ne passent pas. La réflexion faite par certains est significative : cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? La réponse a déjà été donnée par Jésus : personne ne peut venir à moi si cela ne lui est donné par le Père. Il faut donc accepter la parole de Jésus comme étant donnée par le Père ; ainsi seulement nous pouvons nous approcher de Jésus et comprendre en vérité que cette parole, pour rude qu’elle soit, est esprit et vie
 
Il y a ensuite la personne de Jésus lui-même. Nous avons vu, dans les semaines passées, que la foule croyait connaître Jésus parce qu’elle connaît sa parenté et ses origines. Mais c’est oublier que Jésus n’est pas que vrai homme. Jésus est Dieu, né de Dieu, comme nous le disons lorsque nous proclamons notre foi. Si la parole de Jésus choque, sa personnalité ne laisse pas indifférent non plus. Pour certains, il outrepasse ses droits. C’est donc bien sur sa personne qu’il nous faut nous prononcer. Nous en sommes arrivés à cette question cruciale : pour ou contre Jésus ? 
 
D’ailleurs, les Apôtres, et Simon Pierre en particulier, ne s’y trompent pas. Quand Jésus les interroge : Voulez-vous partir vous aussi ?, la réponse de Pierre jaillit, lumineuse : A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. Tout ce que la foule n’a pas compris, il le reprend, en affirmant la foi des Douze. Les Apôtres croient que la parole de Jésus est plus qu’une parole d’homme. Les Apôtres croient et savent qui est Jésus en vérité. C’est bien dans un acte de foi que tous pourront, comme les Apôtres, accorder leur juste importance aux paroles de Jésus. C’est bien dans un acte de foi que tous pourront, comme les Apôtres, reconnaître en Jésus Dieu fait homme. 
 
Ce n’est donc pas surprenant qu’au cœur de la rencontre des croyants le dimanche, après avoir entendu la Parole de Dieu et avant de nous approcher de la table eucharistique, il y ait la proclamation de la foi, l’acte par lequel les disciples se reconnaissent entre eux, et reconnaissent appartenir au même Père, à la suite du Fils unique, dans la communion de l'Esprit Saint. En affirmant notre foi, nous reconnaissons que la parole entendue est bien Parole de vie éternelle et nous reconnaissons déjà la présence du Christ, vers qui le Père nous attire, et qui, en retour, nous montre le chemin vers le Père. En nous invitant à sa table, il nous partage le pain de sa parole et le pain de vie, son propre corps livré et rompu pour le salut du monde. 
 
A la question de Jésus à ses disciples : voulez-vous partir vous aussi ?, il nous faut répondre chaque semaine. En venant au repas de l’eucharistie, nous reprenons l’affirmation de foi de Pierre ; en nous abstenant de venir, nous faisons comme la foule : nous partons, nous aussi. Le choix nous appartient ; il est à refaire chaque dimanche parce que chaque dimanche Dieu nous invite. Amen.
 
 

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