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samedi 16 mars 2019

02ème dimanche de Carême C - 17 mars 2019

Et nous, quand verrons-nous Jésus transfiguré ?




Il y a des moments où je regrette de n’avoir pas vécu à la même époque que Pierre, Jacques et Jean. Et même des moments où je regrette même de n’avoir pas été l’un d’eux. Imaginez : être choisi par Jésus pour vivre un moment unique comme celui de la transfiguration ! Quelle chance ! Comment ne pas sentir sa foi en Jésus être renforcée ? Comment ne pas redescendre de la montagne heureux et fort ? Mais bon, vous comme moi, c’est en 2019 que nous vivons et cet épisode est loin maintenant. Nous en gardons le souvenir par les évangélistes qui ont rapporté ce que ces trois-là leur ont confié plus tard. Alors, sommes-nous définitivement privés de voir la gloire de Dieu de notre vivant ? 

Certains affirmeront : ça va venir, mais plus tard, sous-entendant que cette expérience est unique et ne se fera pour nous que par-delà la mort. Selon eux, nous ne pouvons pas, ici-bas, contempler la gloire de Dieu. S’il est vrai que nous ne connaîtrons Dieu parfaitement que lorsque nous serons appelés à vivre pleinement auprès de lui, il n’est pas vrai de dire ou de croire qu’une expérience comme celle que font Pierre, Jacques et Jean n’est pas pour nous, dès ici et maintenant. Au contraire, il n’y a pas de meilleur moment, ni de meilleur lieu que celui où nous sommes, pour vivre justement la même expérience. 

A chaque eucharistie, en effet, Jésus nous emmène, comme jadis Pierre, Jacques et Jean, sur la montagne, pour prier, c'est-à-dire pour faire une rencontre avec Dieu. L’espace sacré du chœur est ce lieu de la montagne où Dieu se révèle à nous dans sa parole lue et commentée ; il se révèle à nous également dans le pain et le vin de l’Eucharistie où sa gloire se donne en partage pour notre salut. Nous y sommes invités par le Christ, pour prier. Non pas pour faire nos dévotions personnelles, mais pour prier de la prière même de Jésus, la prière de l’Eglise qui s’unit au Christ pour rendre à Dieu la gloire qui lui revient. Au cours de la messe, nous rencontrons Dieu, seul et en Eglise. Quelquefois nous sommes comme Pierre, Jacques et Jean, accablés de sommeil, ne comprenant pas bien ce qui se passe ; mais quelquefois, nous sommes aussi comme Pierre et ses compagnons, résistant pour rester éveillé, et comprenant que quelque chose d’extraordinaire et de grandiose se joue ici. 

Oui, ici et maintenant, nous pouvons contempler la gloire du Christ ; oui, ici et maintenant, nous pouvons rencontrer Dieu lui-même qui nous redit comme jadis : celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! Et lorsque nous prenons à cœur d’écouter cette parole, nous pouvons nous sentir transportés, proches de Dieu lui-même. N’avez-vous jamais eu chaud au cœur en entendant telle parole d’Evangile qui vous rejoignait particulièrement dans votre existence ? N’avez-vous jamais eu l’envie de prolonger ce cœur à cœur avec Dieu alors que tous quittaient l’église pour s’en retourner chez eux ? Je ne dis pas que cela se produit à chaque fois, mais de temps en temps, quand je suis bien disposé, bien attentif, quand je me laisse guider par le Christ lui-même ; alors sa parole me touche, alors sa parole me concerne, alors sa parole me convertit.

Oui, comme je comprends Pierre qui veut prolonger ce moment à contempler la gloire de Dieu ! Comme je comprends son envie de rester là, en dressant des tentes : on est si bien auprès de Dieu. Mais nous le savons, la gloire de Dieu nous est révélée pour que nous en témoignions. Les disciples devaient garder le silence parce que cette expérience ne prendra sa pleine force qu’après Pâques, quand le Ressuscité se manifestera pour raffermir ses disciples. Au moment de la Transfiguration, ils ont un avant-goût de ce que sera la gloire du Christ, après son passage par la croix et son retour vers le Père. Mais nous qui vivons en 2019, nous n’avons pas à nous taire ; au contraire, il nous faut témoigner de ce Jésus, mort et ressuscité pour notre vie, mort et ressuscité pour la vie du monde. Comment ne pas partager ce que nos cœurs croient, ce que nos yeux voient de la gloire du Christ à l’œuvre dans notre monde. Je veux bien admettre qu’en ces temps qui sont les nôtres, où des révélations sordides succèdent à d’autres toutes aussi sordides, nous ayons du mal à contempler cette gloire ; mais je veux admettre aussi que le péché de quelques-uns ne saurait ternir la fidélité des autres, bien plus nombreux. L’Eglise reste sainte quand bien même les pécheurs y seraient les plus nombreux. 

En sortant de cette église, nous ne serons peut-être pas tous transportés par ce qui aura été vécu ici, mais tous, nous pourrons avoir la certitude que Dieu lui-même nous a approchés, qu’il nous a parlés et qu’il nous a nourris. De tous, il a fait des citoyens des cieux appelés à une vie plus grande, plus belle. Puissions-nous ne pas être accablés de sommeil, mais garder au cœur ce que nous aurons vu et entendu, en fidèles ouvriers de l’Evangile. Amen.


(Dessin de Coolus, Le lapin bleu, Blog en lien)



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