Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 2 mars 2019

08ème dimanche ordinaire C - 03 mars 2019

Que notre cœur demeure en Dieu !





            A trois jours de l’entrée en Carême, il me faut bien reconnaître que les lectures de ce dimanche nous entraînent déjà à vivre ce temps particulier de l’Eglise. Que ce soit la lecture du livre de Ben Sirac le Sage, ou Paul dans sa première lettre aux Corinthiens, ou encore Jésus dans ce passage de l’évangile de Luc, tout nous tourne déjà vers l’intérieur de nous, vers notre cœur. Tout se joue là, dans cet organe que nous avons consacré à l’amour, mais que la bible consacre à tout autre chose. Jésus nous le fait comprendre quand il affirme que ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. 

            Jésus se situe ainsi parfaitement dans la ligne de Ben Sirac qui prévient : Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé, c’est alors qu’on pourra le juger. Que pourrons-nous juger alors ? Ce qu’il y a dans son cœur ! Car, pour l’homme biblique, le cœur n’est pas d’abord le siège des sentiments, mais des décisions. Oui, l’homme qui se laisse façonner par la Parole de Dieu réfléchit avec son cœur. C’est encore Ben Sirac le Sage qui nous le rappelle dans un autre passage de son livre, au chapitre 17 : Aux humains, [Dieu a donné] un cœur pour réfléchir. Cela peut paraître surprenant à l’homme moderne qui a assigné cette tâche au cerveau, quand il accepte que ce ne soit pas un organe situé bien plus bas qui réfléchisse pour lui. Le projet de Dieu était bien que l’homme utilise son cœur pour réfléchir et donc pour décider aussi. Autrement dit, c’est au plus intime de lui que l’homme doit prendre les grandes décisions de sa vie. Et il peut le faire là, parce que dans le projet de Dieu, c’est aussi là que Dieu parle en cœur à cœur avec l’homme. C’est là que l’homme connaît Dieu. Il nous faut ici convoquer le prophète Jérémie qui affirme au chapitre 31 de son livre : Mais voici quelle sera l’Alliance que je conclurai avec la maison d’Israël quand ces jours-là seront passés – oracle du Seigneur. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître le Seigneur ! » Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Nous qui accueillons par l’Eucharistie le Christ Sauveur au cœur même de notre vie, nous qui croyons qu’en Jésus venu en notre chair, Dieu a établi sa demeure en nous, nous devrions mieux que d’autres comprendre cette approche du cœur de l’homme comme lieu de nos décisions.

            En effet, si Dieu habite en nous, comme l’affirme Jérémie, alors notre cœur est à lui, notre cœur est le siège de sa demeure. Toutes nos décisions, prises là où Dieu habite en nous, devraient donc être marquées du sceau de sa parole, et rien de mauvais ne devrait sortir de notre bouche. Jésus a bien raison d’affirmer alors que l’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon. Forcément, puisque Dieu y demeure. En même temps, Jésus nous dit que l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais, parce qu’il n’a pas laissé à Dieu la place qui lui revient. Chasse Dieu de ta vie, et ton cœur sera rempli par le Mal, parce que les bons sentiments que tu peux y mettre, s’ils ne sont pas défendus par Dieu, ne tiendront pas quand viendront les temps difficiles ou l’adversité. Ils cèderont le pas au Mal qui s’installera là. Plus rien de bon ne pourra sortir de toi. Le temps du Carême qui approche va être l’occasion de replonger dans notre cœur et de vérifier qui y habite : l’esprit de Dieu ou l’esprit du Mal ?

            Nous comprenons alors mieux et l’importance de revenir sans cesse à la source de notre baptême, et l’importance de l’eucharistie fréquente. Par le baptême, nous devenons fils de Dieu. Dieu nous adopte comme sien, il établit sa demeure en nos vies singulières et uniques. Il restaure en nous son image et sa ressemblance que le péché originel a dégradée. Par l’eucharistie, il vient nous donner le pain des forts, la nourriture qui nous rend capable de résister au Mal, quotidiennement. Il nous faut vivre de la grâce de ces sacrements pour que Dieu puisse prendre toute la place qui lui revient dans notre cœur, et que le Mal n’ait plus de prise sur nous. L’eucharistie fréquente vient comme revigorer notre baptême et redire que nous voulons que Dieu soit le maître et le guide de notre vie. Ce qui est visé, c’est la réalisation en nous de la parole de l’Ecriture que Paul rappelle aux chrétiens de Corinthe : La mort a été engloutie dans la victoire. Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où est-il ton aiguillon ? Il nous rappelle ainsi que nous sommes destinés à la vie, à la vie en plénitude qui n’existe qu’en Dieu seul. Nous pouvons faire nôtre alors l’appel de Paul : Frères bien-aimés, soyez inébranlables, prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue.

            Dès maintenant, sans perdre de temps, pour vivre dans trois jours un début de Carême efficace, redisons à Dieu notre désir de le voir habiter en nous. Invitons-le chez nous, pour qu’un jour, il puisse nous inviter chez lui. Que notre cœur demeure à Dieu ; que notre cœur demeure en Dieu. Amen.  

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire