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samedi 1 juin 2019

7ème dimanche de Pâques C - 02 juin 2019

La Bonne Nouvelle de l'Apocalypse.





Avec ce septième dimanche de Pâques, nous terminons la méditation du livre de l’Apocalypse. Nous en avons entendu les derniers versets nous annoncer le retour du Christ, commencement et fin de toutes choses. Il vient récapituler l’Histoire des hommes, la mener à son achèvement. 


Si vous avez pris le temps, durant ce temps de Pâques, de lire la totalité de ce livre, vous aurez compris que cet achèvement est en fait un commencement. Le commencement de la communion retrouvée entre l’homme et Dieu, le commencement de ce que l’histoire des hommes n’aurait jamais dû cesser d’être s’il n’y avait pas eu la chute d’Adam et d’Eve, nos premiers parents ; le commencement de ce que notre propre histoire personnelle avec Dieu aurait dû être depuis notre baptême, quand Dieu nous a rachetés à grand prix, nous faisant participer à la mort et à la résurrection du Christ. Le commencement d’une vie dans laquelle l’homme et Dieu partagent une même vision, le commencement d’une vie où projet de Dieu et projet de l’homme ne font qu’un. Ce livre nous rappelle alors que notre vie a un sens, qu’elle est orientée vers ce jour où, comme jadis au jardin de la Genèse, nous verrons Dieu face à face. Notre vie est destinée à être libre de toute entrave du Mal, libre de toute entrave de la Mort. Notre vie n’est vraiment la Vie, qu’ancrée en Dieu. 


Si vous avez été attentifs à cette lecture de l’Apocalypse, vous aurez remarqué que ce retour du Christ s’accompagne d’une béatitude : Heureux ceux qui lavent leurs vêtements [dans le sang de l’Agneau, comme le rapportait la vision entendue au quatrième dimanche de Pâques] : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie. Nous pourrions dire que la boucle est bouclée, pour peu que nous nous souvenions de la parole prononcée par Dieu au moment de la chute de nos premiers parents : Voilà que l’homme est devenu l’un de nous par la connaissance du bien et du mal ! Maintenant, ne permettons pas qu’il avance la main, qu’il ne cueille aussi le fruit de l’arbre de vie, qu’il en mange et vive éternellement. Ce qui était interdit à l’homme lui devient possible, pour peu qu’il ait passé la grande épreuve avec le Christ, pour peu qu’il ait passé avec lui la mort. L’homme, sauvé par le Christ, est fait pour la vie, pour la vie en plénitude. Voilà l’heureuse nouvelle dont les chrétiens sont dépositaires ; voilà l’heureuse nouvelle que nous devons découvrir par l’écoute de la Parole et transmettre au monde. Dans un monde secoué, en crise, il n’est rien de plus urgent à faire découvrir pour rendre aux hommes une espérance. Dans un monde en proie à la violence, il n’est rien de plus urgent à proclamer : l’homme n’est pas fait pour la mort, il est fait pour la vie avec Dieu. Il n’y a pas d’autre issue possible si nous ne voulons pas nous abimer dans des guerres sans fin. Il s’agit bien de retrouver le goût de la grandeur de l’homme ; il s’agit bien de retrouver le goût de la fraternité que Caïn avait supprimé en tuant son frère Abel ; il s’agit de retrouver le goût de l’éternité. 


Nous pouvons comprendre alors que le livre de l’Apocalypse n’était définitivement pas donné pour nous faire peur, mais pour réveiller notre conscience de ce que nous sommes réellement : nous sommes des hommes et des femmes désirés par Dieu, pour vivre avec lui. Oui, Dieu a voulu avoir besoin de nous ; Dieu nous a voulu, en sa bonté, comme partenaires d’une alliance éternelle, pour une vie de bonheur et de sainteté. Devant la connaissance d’un tel projet, nous pouvons entendre l’Esprit et l’Epouse (autrement dit l’Eglise) dire au Christ : Viens ! Et nous pouvons entendre la nécessité pour nous de dire pareillement au Christ : Viens ! Comment, devant la promesse d’un tel bonheur, ne pas vouloir qu’il s’accomplisse ? Comment, devant la promesse d’un tel bonheur, ne pas vouloir hâter cette venue en appelant du fond du cœur : Viens !? Pour que ce désir devienne réalité en nous, il nous faut nous ouvrir à l’Esprit Saint : c’est lui qui poussera avec nous ce cri de notre désir : Viens ! 


Nous mesurons bien alors la profondeur et la réalité du désir de Dieu que nous vivions avec lui, puisque non seulement il nous a envoyé son Fils et l’a livré pour notre salut ; mais maintenant que son Fils s’en est retourné partager la gloire de son Père, il nous donne l’Esprit Saint, celui qui nous fait tout comprendre, celui qui nous permet de dire à Dieu : Abba ! Père, celui qui, avec l’Eglise, dit au Christ : Viens ! Comment exprimer mieux que notre vie vient de Dieu, qu’elle est pour Dieu, qu’elle est en Dieu ? Saint Paul l’a rappelé jadis aux chrétiens de Rome : Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. Quand les hommes aiment Dieu : aimes-tu suffisamment Dieu pour désir son retour ? Que cette semaine qui nous sépare de la Pentecôte soit pour nous l’occasion de demander une présence renouvelée de l’Esprit au cœur même de notre vie, pour que nous puissions dire en vérité : Viens, Seigneur Jésus ! Viens ! Amen.

(Icône de Armia El Katcha, St Jean à Patmos)


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