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samedi 29 juin 2019

13ème dimanche ordinaire C - 30 juin 2019

Toute la Loi est accomplie dans l'amour.






Je ne sais pas si c’est l’âge qui m’y pousse ou une meilleure compréhension des évangiles que je commente depuis vingt-sept années maintenant, mais je suis de plus en plus convaincu de ce que Paul affirme, à la suite de Jésus, quand il dit : Toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout est là, tout est dit. Paul, après Jésus, n’est pas le seul à poser cette affirmation. L’évangéliste Jean la reprendra, à sa manière, dans sa formule désormais célèbre : Dieu est amour. Nous ne nous en sortirons pas si nous ne comprenons pas cette évidence. 


Une fois l’évidence posée, il me faut alors admettre qu’elle peut ne plus être simple à comprendre : entre ceux qui utilisent le nom de Dieu pour détruire et tuer, et ceux qui ont utilisé ce nom pour abuser d’un pouvoir qu’ils n’avaient pas, l’image même de Dieu se trouve gravement affaiblie. Ce qu’il faut des années à comprendre peut s’effondrer en un instant, quand éclate le scandale. Pourtant, plus que jamais il nous faut tenir cette affirmation. Dieu ne peut pas être autre chose qu’amour ; et vivre selon les principes de sa foi ne peut se faire que dans l’amour. Tout ce qui n’est pas amour, n’est pas Dieu. Tout ce qui n’apporte pas plus d’amour, ne vient pas de Dieu. Tout ce qui n’est pas marqué du sceau de l’amour est à refuser parce que contraire à Dieu. Il faudra bien que cela rentre dans nos têtes de mules. Paul est très clair à ce sujet, lui qui poursuit aussitôt en disant : Si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde : vous allez vous détruire les uns les autres. Les conflits, petits ou grands, viennent tous de là, d’un manque d’amour ! 


Quel remède propose alors Paul ? Parce que c’est une chose de poser un diagnostic, c’en est une autre de proposer le bon remède. En bon médecin des âmes, Paul répond : la vie sous la conduite de l’Esprit Saint ! C’est vite dit, sans doute, mais c’est vrai. L’Esprit Saint, faut-il le rappeler ici, nous l’avons tous reçu au jour de notre baptême. C’est la présence de Dieu à notre vie aujourd’hui. C’est la force de Dieu qui nous est donnée et qui nous rend capable de vivre selon notre foi. C’est Dieu avec nous. Une fois que nous avons goûté à l’amour de Dieu, une fois que nous avons compris que cet amour nous est offert pour que nous en vivions, l’Esprit nous donne d’en vivre. Comment, ayant goûté le meilleur (l’amour de Dieu pour nous, révélé en Jésus, mort et ressuscité), pourrions-nous nous contenter du médiocre (un ersatz d’amour qui ne pense qu’à profiter et à abuser) ? C’est juste impossible !


Pour profiter pleinement de ce remède, il nous faut comprendre aussi que vivre selon foi et vivre selon des règles morales, ce sont deux choses différentes. Vivre selon le Christ, c’est vivre de la liberté qu’il nous offre. La première liberté, c’est celle de ne pas se laisser conduire par ses pulsions. Les règles morales ne nous font pas vivre libres : elles enferment notre vie dans des catégories (le juste et l’injuste, le bien et le mal…), mais sans nous en libérer. Elles peuvent même exciter l’envie de transgression, juste pour voir. En un sens, elles nous sécurisent en nous indiquant ce qui est bon ou pas ; alors que Jésus, le Christ, par son invitation à aimer l’autre, déverrouille les portes qui nous séparent des autres ; il nous invite au risque de l’autre. Il nous invite à la confiance réciproque, à essayer et à ne pas désespérer, ni de nous, ni de l’autre, si l’essai n’est pas transformé. Aime, toujours et encore, comme tu t’aimes, comme tu voudrais être aimé. Aime et sois libre ! Là est la certitude que Dieu t’accompagne chaque jour, dans chacun de tes actes, dans chacune de tes décisions. 


Puisque nous sommes rassemblés pour célébrer l’eucharistie, nous devons nous rappeler que ce sacrement est le signe efficace de l’amour de Dieu pour nous. Là dans le pain et le vin partagés, il s’est donné lui-même, entièrement, par amour. Là est le signe de notre salut, c’est-à-dire le signe du désir de Dieu de nous savoir avec lui, toujours. Là, sur l’autel, sera la source même de l’amour que nous sommes invités à vivre en mémoire de Jésus qui nous a aimés jusqu’à la mort sur la croix. La juxtaposition, au soir du jeudi Saint, de l’institution de l’eucharistie et du lavement des pieds, nous redit avec force que vivre notre foi, ce n’est pas seulement prier et communier, mais aussi, en même temps, aimer tout homme comme un frère en Christ. C’est le même amour qui est à l’œuvre ; c’est le même amour qui est à vivre dans ces deux formes. 


Laissons-nous transformer par l’Esprit Saint, réellement : qu’il nous donne d’accueillir l’amour que Dieu nous porte ; qu’il nous rende capables de le rendre à Dieu à travers l’amour que nous saurons manifester à nos frères et sœurs en humanité. Par l’Esprit Saint, apprenons à aimer toujours mieux, pour vivre toujours mieux, pour être toujours plus libre. Amen.




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