Que personne d’entre vous n’ait à
souffrir comme meurtrier, voleur, malfaiteur ou comme agitateur. Mais si c’est
comme chrétien, qu’il n’ait pas de honte, et qu’il rende gloire à Dieu pour ce
nom-là. Cela ne s’invente pas, cela ne se prévoit pas : c’est juste la
finale de la seconde lecture de ce septième dimanche de Pâques, le premier où
nous pouvons enfin à nouveau nous réunir pour célébrer l’eucharistie publiquement,
même si c’est en nombre restreint.
Cette parole de la première lettre
de Pierre invite le croyant chrétien au bien d’abord : il dit clairement
qu’un disciple de Jésus Christ ne peut être ni meurtrier, ni voleur, ni malfaiteur,
ni agitateur. Et c’est une chose dont nous devons être convaincus. Notre attachement
au Christ, mort et ressuscité, nous destine au bien, pour nous-mêmes (nous
sommes faits pour la vie éternelle) et pour les autres. En effet, au moment de
notre baptême, ce sacrement qui fait de nous des frères du Christ et des
enfants du Père éternel, nous avons renoncé au Mal sous toutes ses formes. Nous
avons renoncé à en être à l’origine, nous avons renoncé à y participer et à le
répandre. Quand se Mal se loge dans un organisme microscopique, il nous faut
donc accepter les conditions qui sont celles de notre célébration aujourd’hui,
et qui seront celles de nos célébrations pour les temps à venir. C’est cela
aussi, ne pas participer au Mal et au fait que le Mal se répande.
Mais cette parole de Pierre est
aussi une parole qui nous invite au courage. Notre appartenance au Christ peut
déranger ; notre appartenance au Christ peut être cause de persécution (le
Mal dans sa manifestation la plus forte) ou à minima cause de vexation. Nous
avons pu vivre l’interdiction prolongée du culte public alors que la vie
économique, sociale, scolaire, reprenait peu à peu comme une vexation, un
manque de confiance à tout le moins, pour ne pas dire qu’on nous prenait pour
des irresponsables, voire des idiots incapables de gérer la difficulté. Pierre
nous dit que la honte ne doit pas être de notre côté dans ces cas-là. La honte
doit toujours être du côté des persécuteurs, des vexateurs, des gens qui se
font de nous des idées fausses et qui projettent sur nous leurs propres peurs. Ce
courage nous invite à une grande responsabilité ; nous devrons être
exigeants avec nous-mêmes que ce soit en venant à l’église pour l’eucharistie,
ou pendant l’eucharistie, ou à la fin de celle-ci. Nous devrons être irréprochables
pour que le caractère vexatoire des mesures que l’on voulait nous imposer
apparaisse publiquement. Vivre sa foi, dans le respect de Dieu et dans le respect
des autres, ne transmet pas de maladie. Et si la maladie a pu progresser
rapidement dans notre région à l’occasion d’un rassemblement évangélique, c’était
d’abord parce que ceux qui nous gouvernent n’avaient pris ni la mesure du
phénomène COVID au sérieux, ni les mesures élémentaires de protection que nous devons
respecter aujourd’hui. Il faudrait voir à ne pas mettre dans les chaussons de
nos frères évangéliques ce qui relevait d’abord de mesures sanitaires longtemps
décriés comme inutiles et maintenant imposées par la force. Cela aurait pu
arriver chez nous si c’est un catholique qui avait été malade ; mais cela
aurait pu arriver aussi lors d’une séance de cinéma ou lors d’une rencontre
sportive, si un cinéphile, ou un sportif avait été malade. Cela aurait pu
arriver partout parce qu’on nous avait expliqué sur tous les tons que notre vie
ne devait pas s’arrêter à cause d’une « grippette » !
Cet épisode de notre vie nous rappelle
ce que le temps pascal proclame : avec le Ressuscité, nous avons sans
cesse à passer de la mort à la vie ; et ce passage prend plusieurs
visages. Aujourd’hui, il nous est rappelé que passer des difficultés à l’allégresse
fait partie de ces passages de la mort à la vie. Nous avons souffert de ne
pouvoir nous rencontrer au moment même où nous célébrions le cœur de notre foi ;
cette difficulté, moyennant quelques précautions élémentaires, est aujourd’hui
surmontée. Sachons en rendre grâce à Dieu ! Que soit aussi surmontée la peur que certains
ont su instillée. Sachons puiser dans notre foi le courage de vivre. Et sachons
retrouver surtout la fierté de notre nom de chrétiens en veillant à construire
des communautés plus fortes encore. Nous risquons de connaître d’autres
épreuves comme celle-ci dans l’avenir. Souvenons-nous toujours que le
Ressuscité nous a ouvert le passage vers la Vie en plénitude. Avec lui, soyons
toujours prêts à passer des difficultés à l’allégresse : il veille sur
nous, il veut notre vie, il veut notre joie. Ce ne sont pas nos assemblées
restreintes qui nous les enlèveront, bien au contraire. Réjouissons-nous,
afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera. Amen.
(Arcabas, Le messager de la joie, source internet).
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