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samedi 2 mai 2020

4ème dimanche de Pâques A - 03 mai 2020

Avec le Ressuscité, passer de l'inquiétude à la sérénité.







            Nous l’avons compris dès le matin de Pâques : les disciples de Jésus, bien qu’avertis trois fois par le Maître de ce qui allait lui arriver, étaient plutôt troublés ; ils vivaient dans la peur, confinés chez eux. La mort de Jésus les a plongés dans l’inquiétude. Qu’allaient-ils devenir ? Les chefs des prêtres les rechercheraient-ils ? Au fil des apparitions et des rencontres avec Jésus, nous constatons que, petit à petit, ces mêmes disciples passent de l’inquiétude à la sérénité, pour ne pas dire à un certain courage. C’est un passage que tout disciple doit vivre à la suite de Jésus, mort et ressuscité. et cela plus particulièrement aux jours où nous sommes. 

            Ce n’est un scoop pour personne : la période que nous vivons est anxiogène. C’est un fait. Et la communication hasardeuse de ceux qui nous gouvernent, comme de ceux de l’opposition, alliant savamment mensonge et demi-vérité, n’aide pas à lutter contre cet état de fait. L’inquiétude est réelle, perceptible et compréhensible ; la liste des morts s’allongeant, la perspective d’un vaccin n’étant pas pour demain, un déconfinement qui risque de tourner à la déconfiture : rien ne nous sera épargné ; rien n’est vraiment fait pour nous rassurer. Nous découvrons ce que c’est que d’être gouverné par la peur et la répression qui l’accompagne toujours !  

           Dans ce contexte si particulier, les lectures que la liturgie propose en ce dimanche résonne de manière toute particulière. Elles nous invitent toutes à quitter la peur pour reconnaître celui qui est notre unique pasteur : Jésus, celui-là qui était mort et qui maintenant est vivant, ayant affronté la mort et l’ayant vaincue. Voyez Pierre lui-même qui se tient sans crainte devant les foules assemblées à Jérusalem pour la Pentecôte et qui les invite à la conversion au nom de Jésus. Entendez son assurance toute nouvelle quand il proclame : Que toute la maison d’Israël le sache avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. Je ne suis pas sûr que nous mesurions bien l’audace qu’il lui a fallu pour oser ce discours. Entendez aussi le psaume 22 par lequel nous répondons à ce passage des Actes : Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer… Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi ; ton bâton me guide et me rassure. Entendez Pierre encore dans sa première lettre, nous réconforter en affirmant : Par ses blessures [celles du Christ], nous sommes guéris. Car vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes. Entendez enfin Jésus lui-même, dans l’évangile de Jean, quand il dit : Moi, je suis la Porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé… Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. 

            Il y a un horizon à notre vie, même et surtout en ce temps de crise, et cet horizon est heureux, toujours. Il y a une vie après cette crise, et elle sera nécessairement différente, comme doit être différente la vie des disciples du Christ. Nous savons depuis longtemps la force de l’espérance ; nous savons depuis longtemps le renouveau qu’apporte la solidarité ; nous savons depuis longtemps la persistance de l’amour de Dieu pour nous, amour que nous devons transpirer et transmettre de manière virale. Pouvez-vous imaginer le monde dans lequel nous vivrions si nous avions su transmettre l’amour du Christ aussi vite que ce virus se transmet aujourd’hui ? Quelle heureuse contagion que la contagion de l’amour ! Quelle heureuse contagion que la contagion de l’espérance qui est la nôtre ! Quelle heureuse contagion que celle de la foi qui nous fait vivre ! Il est dommage que ceux qui nous gouvernent ne l’aient pas encore compris. Ils auraient moins joué sur nos peurs ; ils nous auraient ouvert un avenir. 

            Quand l’avenir se résume pour les uns au grand capital et pour les autres à la révolution, peut-être faut-il faire réentendre cette voix du Christ qui nous dit qu’il est la porte de notre vie, la porte de notre avenir. Avec lui, pas de crainte ; avec lui, pas de mensonge, ni de demi-vérité ; avec lui pas d’autre révolution que celle de l’amour et de la vie. Avec le Ressuscité, nous pouvons passer de l’inquiétude à la sérénité, car il a réellement vaincu toutes nos peurs ; même la mort, avec lui, nous conduit à plus de vie, à la vie véritable, à la vie en abondance. C’est à cette vie que nous nous préparons ; c’est cette vie que nous devons vivre et faire vivre, dès maintenant. Amen.



(Tableau d'Arcabas, La résurrection, source internet)


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