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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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samedi 24 avril 2010

Saint Jour de Pâques - 04 avril 2010

Homélie donnée en l'église de Dalhunden (67).



Pour suivre le Christ, il nous faut passer la mort !





Nous n'aurons qu'un signe et la foi des premiers Apôtres pour continuer à suivre Jésus, malgré les événements de la Passion, malgré sa mort en croix. Juste un signe : un tombeau vide, des linges pliés. Rien de plus ! Pas de vision de la résurrection au moment même où elle se déroulait ; pas d'apparition aujourd'hui, de ce même Jésus, dont nous disons qu'il est ressuscité. Non, rien d'autre qu'un tombeau vide. La mort elle-même ne peut pas nous aider, elle qui n'a pas su retenir celui qu'elle a eu tant de mal à attraper ! Tant pis pour tous les cartésiens, tant pis pour tous les maniaques de la preuve ! Pas d'autres indices que ce tombeau vide. Pas d'autres témoins que ces femmes qui ont vu la pierre déjà roulée, et Pierre & Jean qui sont allés vérifier les dires des femmes.





De ce tombeau vide, que pouvons-nous dire ? Si nous étions à Jérusalem, nous pourrions le décrire : sa hauteur, sa profondeur, sa largeur. Mais après ? Cela nous informerait-il sur l'absence du corps ? Non. Nous pourrions, pour peu qu'elle existe encore, estimer le poids de la pierre qui a été roulée. Mais après ? En saurions-nous plus sur ce qui est arrivé dans la nuit ? Non. Nous serions toujours devant ce tombeau désespérément vide. Il faut donc voir au-delà du signe. Il nous faut donc voir au-delà de la mort. Désormais, Jésus n'est pluys au milieu des morts. Désormais, pour suivre Jésus, il nous faudra passer la mort, laisser la mort à ceux qui ne veulent plus, ne veulent pas être des vivants. Ce tombeau vide nous dit que celui qui était mort ne l'est plus. Par quel hasard, par quel miracle ? Qu'importe finalement : ce qui compte, c'est qu'il est vivant ! Ce qui compte désormais, c'est ce qu'en disent ceux qui l'ont suivi les premiers, ceux qui l'ont accompagné avant, ceux qui l'ont entendu quand il prêchait. Au-delà de la mort, il n'y a que ces témoins-là pour nous dire quelle est notre foi.



Ce tombeau vide et ces quelques témoins nous disent donc que, si Jésus n'est plus dans ce tombeau, c'est qu'il est vivant. Que voulez ? Si un assoiffé n'est plus au bar, c'est qu'il n'a plus soif ! Et donc, si un mort n'est plus dans son tombeau, c'est qu'il n'est plus mort ! Et si les hommes n'ont pas d'explication valable, autant se tourner vers Dieu. Et la réponse de Dieu, c'est Pierre qui nous la donne dans la première lecture entendue : Ce Jésus que Dieu a consacré par l'Esprit, ce Jésus qui a passé parmi nous en faisant le bien, ce Jésus dont on peut dire que Dieu était avec lui, ce Jésus que vous avez mis à mort sur une croix, ce Jésus, Dieu l'a ressuscité ! Le Dieu de la vie, le Dieu des vivants, a repris Jésus auprès de lui. Celui qui était mort par notre faute est vivant par la grâce de Dieu ! De ce procès au goût amer du vendredi saint où Dieu semblait absent, il est sorti une parole assourdissante de Dieu lui-même. Ce procès qui a condamné un innocent, Dieu l'a condamné. Les accusateurs se voyant renvoyés, leur sanction ne tient plus. Celui qu'ils ont condamnés à mort, Dieu l'a rendu à la vie. Voilà la puissance extraordinaire de Dieu dévoilée à tous !





Ce tombeau vide, s'il est le signe de la résurrection de Jésus, nous dit encore bien plus. Il nous dit que si nous aussi nous passons la mort avec Jésus, et bien avec lui, nous revivrons ! Morts avec le Christ, nous dit Paul, nous sommes ressuscités avec lui ! Ce signe et ces témoignages des premiers Apôtres nous concernent donc à double titre. Ils nous concernent d'abord à cause de ce qu'ils nous disent de Jésus : il est vivant ! Mais ils nous concernent aussi à cause de ce qu'ils nous disent de nous-mêmes : votre vie n'est plus limitée par la mort ! Désormais, par-delà la mort, il y a votre vie si vous suivez Jésus jusqu'au bout ! Pâques, ce n'est pas qu'une bonne nouvelle pour Jésus (tu vas pouvoir sortir de ton tombeau) ; Pâques, c'est une bonne nouvelle pour nous tous. Nous sommes dès maintenant vivants pour Dieu avec le Christ ressuscité. Identifiés à lui par notre baptême, nous pouvons désormais vivre comme lui d'une vie qui ne finira jamais et qui nous introduira dans la gloire de Dieu. Paul va encore plus loin quand il nous dit : le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. Ne vous contentez pas d'un métro-boulot-dodo. Il y a plus que ça dans la vie ! Ne vous contentez pas de consommer idiot. Il y a plus que ça dans la vie ! Levez les yeux ; regardez vers Dieu. Là est votre avenir, là est votre salut. Et pour que nous ne mourions pas d'une élongation du cou à force de regarder trop haut, Dieu se révèle en chaque homme. Pour regarder Dieu, il suffit de regarder le frère. La résurrection de Jésus ne nous fige pas les yeux levés au ciel ; elle nous renvoie dans notre quotidien, comme ces femmes qui sont allées voir les Apôtres après un tour au tombeau. Cette bonne nouvelle se partage, cette bonne nouvelle se vit. Vivons ici-bas pour arriver là-haut un jour ; vivons ici-bas comme si nous étions déjà, là-haut ! Nous avons part dès aujourd'hui à la résurrection du Christ ; vivons donc dès aujourd'hui comme le Christ ressuscité. Suivons-le par delà la mort et nous partagerons tout de sa vie et de sa victoire. Alléluia !





(En illustration, Icône de la descente aux enfers, réalisée par Hélène IANKOFF pour l'ambon de l'église de Holtzheim, Photo de l'auteur du blog)

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