Homélie donnée en l'église de Dalhunden (67).
Pour suivre le Christ, il faut apprendre le langage de la croix.
Pouvait-il en être autrement ? Aurions-nous pu connaître le salut sans la mort du Christ en croix ? En ce vendredi saint, la question est légitime. Aujourd'hui, dans le silence, dans le rejet total, Jésus meurt en croix. Il va au bout de sa mission en offrant sa vie pour nos vies. Quel prix à payer pour que nous puissions vivre !
Pour suivre le Christ, il faut apprendre le langage de la croix.
Pouvait-il en être autrement ? Aurions-nous pu connaître le salut sans la mort du Christ en croix ? En ce vendredi saint, la question est légitime. Aujourd'hui, dans le silence, dans le rejet total, Jésus meurt en croix. Il va au bout de sa mission en offrant sa vie pour nos vies. Quel prix à payer pour que nous puissions vivre !
Jésus aurait-il pu éviter la croix ? Cela semble difficile à croire tant l'hostilité était grande. Les chefs des prêtres attendaient ce moment, ne reculant devant rien, pas même un procès falsifié, pas même une collusion avec l'ennemi romain pour obtenir ce qu'ils espéraient : la disparition pure et simple de ce prêcheur gênant qui sans cesse les rappelait à la vraie Loi de Dieu. Comme eux-mêmes ne pouvaient pas le mettre à mort, il fallait en passer par l'autorité romaine qui crucifiait ses délinquants. Politiquement, la croix était inévitable.
Jésus aurait-il pu éviter la croix ? Cela semble difficile à croire lorsque l'on reprend les actes et les paroles de Jésus surtout. Il avait annoncé sa mort par trois fois à ses disciples. Il les a invités à prendre eux-aussi leur croix pour marcher à sa suite. La croix était dès lors l'horizon de sa vie. Il fallait que s'accomplissent les Ecritures. Il fallait que Jésus aille jusque là pour affronter la mort elle-même. Sur la croix, c'est Dieu qui meurt. Sur la croix, la mort semble triompher. Sur la croix, l'Adversaire semble victorieux. Mais nous savons bien que tout cela n'est qu'illusion, comme es t toujours illusion l'oeuvre du Mauvais.
Cette croix, nous allons dans un instant la vénérer, non pour dire notre attrait du Mal, non pour dire notre désir de violence, mais pour réaffirmer qu'elle est pour nous, par delà la mort du Christ, le symbole de la vie, le signe qui nous vaut le salut. Vénérer la croix, c'est dire notre reconnaissance à Celui qu'elle porte, le Christ notre Sauveur. Vénérer la croix, c'est affirmer notre espérance : par delà la mort, nous espérons une vie avec Dieu. Vénérer la croix, c'est redire notre foi : ce Jésus, qui a donné sa vie pour nous aujourd'hui, nous le reconnaissons comme Christ et Sauveur. Vénérer la croix, c'est donner du sens à notre charité : nous aussi, à l'exemple du Christ, nous devons accepter de donner notre vie par amour de nos frères et soeurs en humanité. Vénérer la croix, c'est apprendre comment vivre mieux nos relations humaines, en ne rejetant, ni ne condamnant personne comme cela fut fait pour Jésus. Vénérer la croix, c'est dire déjà notre certitude qu'un jour, la mort elle-même n'existera plus. Vénérer la croix, c'est croire que nous pouvons résister au Mal et que rien, pas même la mort, ne pourra nous séparer de Dieu.
Le langage de la croix est infini ; il est langage d'amour, de paix et de pardon reçu. Pour suivre le Christ en ce vendredi saint, il nous faut apprendre ce langage si particulier et voir derrière les apparences de mort, le monde de paix, de fraternité et de bonheur véritable que la croix inaugure. Nous avons le droit de garder le silence aujourd'hui, en signe de deuil. Mais il nous faudra espérer, tenir bon dans la foi, pour parvenir au matin de Pâques. Jésus, en mourant, nous a tout donné, nous ouvrant ainsi un avenir insoupçonné avec Dieu. Mais avant de s'offrir, il nous a donné sa parole : Je serai avec vous, tous les jours, jusqu'à la fin des temps. La croix n'abolit pas cette promesse, elle l'accomplit. Veillons donc et préparons-nous à accueillir tous les dons que Dieu nous fait par ce don du Fils unique. De son côté ouvert ont jailli l'eau et le sang, signe d'un avenir, signe d'une vie à découvrir. Amen.
(En illustration, Croix du cimetière joyeux de Sapinta, Roumanie, Photo de l'auteur du blog)
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