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samedi 8 avril 2023

Vigiles de Pâques - 08 avril 2023

 Jésus, le Christ, le Ressuscité.



(Tableau de Sieger KÖDER, Marie Madeleine au tombeau)



        Le propre de la célébration de la veillée pascale, c’est de nous inviter à une longue liturgie de la Parole, comprise comme une relecture lente et profonde de l’histoire de l’humanité avec Dieu. Je regrette personnellement que nous n’ayons pas l’habitude de relire la totalité des sept lectures de la Première Alliance prévues en cette nuit très sainte. Elles veulent nous permettre d’entrer dans l’attente du Messie du Dieu et dans la compréhension de qui est celui qui doit venir. Nous avons laissé Jésus au tombeau après l’office de la Passion. Nous sommes entrés dans un grand silence, et cette veillée veut nous permettre de comprendre que Jésus, le Serviteur, le Crucifié est bien, malgré les apparences, le Messie attendu, et que son histoire ne peut s’arrêter là, au fond du tombeau où nous l’avions déposé. 

Nous n’avons lu que trois extraits de la Première Alliance, mais ils nous ont permis de sentir que quelque chose s’est joué depuis la nuit des origines jusqu’à nos jours : quelque chose qui allait changer la vie des hommes, quelque chose qui allait changer notre vie. Cette chose, c’est que Dieu s’intéresse à la vie des hommes. Non seulement il est notre Créateur, celui qui nous a appelés à la vie, mais il est encore celui qui porte quotidiennement le souci de nous, le souci de chacun de nous. Quand les ténèbres de l’oppression, de la violence et de l’injustice nous écrasent, il intervient, comme il l’a fait jadis par Moïse. Il est le Dieu libérateur, le Dieu qui veut notre salut, le Dieu qui veut notre bonheur. Avec le psalmiste, nous avons raison de proclamer : Ma force et mon chant, c’est le Seigneur : il est pour moi le salut. Quand les ténèbres de l’oubli, de la méchanceté et de l’indifférence nous enveloppent, il est celui qui nous éclaire, celui qui nous appelle auprès de lui, celui qui nous pardonne ; Isaïe nous l’a rappelé. Avec le psalmiste, nous avons eu raison de chanter : Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Quand les ténèbres de la mort et du péché ont envahi notre vie, il est celui qui nous a envoyé son Fils Jésus. Paul, dans sa belle lettre aux Romains, nous a redit sa foi, notre foi : Jésus n’est pas mort en vain, sa mise au tombeau ne signifie pas la fin de son histoire. En fait, nous dit Paul, il est mort pour notre vie. Et le baptême que nous recevons est notre participation à sa mort et à sa résurrection. En Jésus, mort et ressuscité, notre vie est transformée. Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ. Si nous comprenons bien, cela doit changer quelque chose à notre vie d’avoir été baptisé.  

Regardez ces femmes qui, de bon matin, se rendent au tombeau de Jésus. Elles assistent à un événement non ordinaire : L’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assis dessus. Vous comprendrez qu’elles soient craintives. Et pourtant, une fois reçu l’annonce de la résurrection, elles repartent, vite, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Le traumatisme de la crucifixion laisse place à la joie. Elles ne seront jamais plus les mêmes. Et nous, devant l’annonce du tombeau vide et le témoignage des femmes, que vivons-nous intérieurement ? Cette résurrection de Jésus, c’est juste une belle histoire ou le cœur absolu de notre foi et donc de notre vie ? Vivons-nous en ressuscités, en hommes et en femmes libérées de la mort et du péché ? Vivons-nous en hommes et en femmes qui ont obtenu la vie éternelle par le Christ ? Pour le dire encore autrement, ça change quoi, à ma vie, que Jésus soit ressuscité des morts ? Et si je ne sais pas dire ce que cela change, est-ce qu’au moins j’ai de la reconnaissance pour cette vie éternelle qui m’est offerte sans que je n’aie rien fait pour la mériter ? Vivre une vie de ressuscité à la suite du Christ, c’est respecter la vie, toute vie ; c’est avoir le souci des autres, de tout autre ; c’est refuser le mal sous toutes ses formes ; c’est vivre dans l’esprit de l’enseignement du Christ à jamais vivant. Je ne peux pas être disciple du Ressuscité et collaborer à ce qui conduit l’humanité vers sa perte ; je ne peux pas être disciple du Ressuscité et refuser de voir en tout humain un frère ou une sœur à aimer ; je ne peux pas être disciple du Ressuscité et répandre le mal autour de moi. Je ne peux pas être disciple du Ressuscité et vivre comme si je n’étais pas déjà ressuscité, partageant la vie même de Dieu avec tous ceux et celles qu’il met sur ma route.  

La joie de cette nuit vient de l’annonce d’une bonne nouvelle : Christ est ressuscité. Cette bonne nouvelle est à partager. Les femmes revenues du tombeau s’empressent de le faire. Mais cette joie n’est pas la joie d’un instant ; elle est la joie de toute une vie, la joie de notre vie. Le meilleur moyen d’annoncer cette joie n’est pas juste de la redire, mais de la vivre : puisque le Christ est ressuscité, vivons comme des ressuscités, et nous verrons le monde devenir meilleur. Ça commence aujourd’hui ; ça commence avec chacun de nous. Amen.

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