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vendredi 25 avril 2014

02ème dimanche de Pâques A - 27 avril 2014

Un dimanche pour redire notre foi.




C’est un jour important et un moment important de votre vie de jeunes chrétiens qui nous rassemblent aujourd’hui, en cette chapelle du collège Saint André. Dans un instant, vous allez faire profession de foi devant vos familles rassemblées. Vous allez redire, comme nous l’avons tous fait au cours de la nuit pascale, votre attachement à Dieu, Père, Fils et Esprit Saint et votre désir de rejeter hors de votre vie tout ce qui est mal, tout ce qui conduit au Mal. Une dernière fois, je voudrais réfléchir avec vous et pour vous le sens de cette célébration bien française. 
 
Pourquoi faire profession de foi ? Vous avez, pour la plupart, été baptisés lorsque vous étiez tout-petits. Vous n’avez donc pas eu votre mot à dire. Vos parents, parce qu’ils ont toujours voulu vous donner le meilleur et parce qu’ils souhaitent le meilleur pour vous, ont fait le choix de demander pour vous le baptême. Ils vous introduisaient ainsi dans l’Eglise, la grande famille des chrétiens. Vous y avez grandi dès lors, sans forcément y faire très attention. Vous avez peu à peu découvert qui était Dieu pour nous, qui était Jésus et ce qu’il a fait pour nous ; peut-être même vous a-t-on déjà parlé de l’Esprit Saint que vous recevrez en plénitude au moment de votre confirmation. Il est important ainsi d’approfondir la connaissance de notre foi, de mieux comprendre Dieu et ce qu’il attend de chacun de nous. Mais il est important aussi de ne pas en rester à une dimension intellectuelle de la foi. Ce que vous avez découvert, ce que vous avez appris de Dieu, de Jésus, de l’Esprit Saint, il faut le faire vôtre. Cela ne peut rester extérieur à vous-mêmes si vous prenez votre foi au sérieux. En clair, si vous pensez que Dieu a quelque chose à vous apporter, il faut le dire, il faut le célébrer. Il en va de Dieu comme de nos relations humaines : il est bon de savoir que l’on a des amis ; il est bon aussi quelquefois de leur montrer et de leur témoigner concrètement des signes de cette amitié, par des gestes, par des mots. Sinon, nous n’aurions de nos amitiés qu’une vue intellectuelle, lointaine. Nous prenons donc un temps, dans notre vie de chrétiens, pour dire personnellement et publiquement, que nous voulons bien suivre Jésus et vivre de sa Parole. En faisant ainsi, vous lui témoignerez votre amitié, votre proximité et votre reconnaissance pour tout ce qu’il a déjà fait pour vous. 
 
Comment faire profession de foi ? En disant de manière claire que vous croyez en Dieu tel que l’Eglise catholique, apostolique, romaine le présente. Je vous interrogerai donc tout à l’heure collectivement, en vous demandant si vous renoncez tous au Mal et si vous croyez tous en Dieu le Père qui a envoyé son Fils pour nous sauver et qui nous fait vivre par son Esprit Saint. Mais vous répondrez chacun personnellement : Je renonce, et je crois, parce que la réponse ne peut être que personnelle même au sein de la communauté. Personne ne peut croire à ma place, et je ne peux croire à la place de personne d’autre. Bien que nous soyons en communauté, chacun répond pour lui-même. C’est toute la grandeur et la beauté de l’Eglise qui me prend dans sa famille sans nier mon individualité, ni ma liberté. Il est nécessaire que chaque croyant fasse un jour cette expérience que, pris dans une famille croyante, il a la possibilité de croire ou de ne pas croire à son tour ; et s’il fait le choix de croire, il doit le  dire pour lui-même, devant les autres. Il affirme ainsi qu’il est prêt à être un membre à part entière de cette famille ; et cette famille, en l’écoutant, reconnaît bien son individualité. Pour trouver notre place dans la famille croyante, il est important de pouvoir dire un jour : je crois, non plus parce que vous croyez, mais parce que j’ai découvert, j’ai mesuré l’importance de cet acte et je le dis. 
 
Nous pouvons donc faire profession de foi parce que nous avons découvert et mesuré, au moins en partie, l’importance de Dieu, de Jésus, de son Esprit Saint dans notre vie. Nous pouvons faire profession de foi parce que nous avons rencontré le Christ. Nous avons fait l’expérience de sa présence dans notre vie, de son soutien dans les moments difficiles et surtout de la joie qu’il y a à être son ami. Parce qu’il a quelque chose à m’apporter. Il me fait grandir, il me fait entrer dans une plus grande intimité avec Dieu son Père ; il fait de chacun un frère, une sœur, nous invitant tous à une vie plus belle, plus riche, parce que partagée. Il n’y a pas de profession de foi possible sans cette rencontre du Ressuscité. Cette rencontre se fait aujourd’hui par des témoins, et en premier lieu par l’Eglise elle-même, qui a mission de porter le Christ au monde. Il me faut donc trouver ma place dans cette Eglise pour grandir encore dans la foi et pour prendre aussi ma part dans l’annonce des merveilles que Dieu fait pour nous. En faisant profession de foi, vous rendez un peu à l’Eglise ce qu’elle vous a donné, et vous attestez qu’elle ne prêche pas en vain, que son message peut encore toucher le cœur des hommes de notre temps puisqu’il a su toucher le vôtre. Si vous-mêmes êtes enrichis de la foi de l’Eglise, l’Eglise se trouve enrichie de votre propre foi, qui peu à peu arrive à maturité. C’est toujours, pour moi, prêtre, un grand moment de joie et d’espérance, quand j’entends des jeunes répondre favorablement aux questions rituelles : renoncez-vous au Mal ? Croyez-vous en Dieu ? C’est, pour moi, un moment fort de ma vie  de prêtre, et mon sacerdoce s’en trouve renforcé, et je vous remercie déjà du témoignage de foi que vous nous donnerez dans un instant. 
 
Vous allez donc faire profession de foi ; et c’est bien ! Mais n’oubliez pas qu’il y a une vie après. Faire profession de foi, ce n’est pas seulement dire des mots, c’est aussi s’engager dans un art de vivre, l’art de vivre en chrétien. La première lecture nous montre les premiers croyants fidèles à écouter l’enseignement des Apôtres, à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières… Ils vivaient ensemble, et ils mettaient tout en commun. C’est sans doute un tableau idyllique, mais il est possible de vivre une telle fraternité, une attention à l’autre, un vrai partage et une vie religieuse à la hauteur de l’amour que Dieu nous porte. Les premiers croyants n’opposent pas la vie religieuse et la vie en société. Leur participation à la prière de l’Eglise et à la fraction du pain (comprenons bien qu’il s’agit de l’eucharistie), les renvoie à cette vie fraternelle qui peut nous faire envie aujourd’hui. Leurs prières et leurs célébrations nourrissent leur désir de vivre en frère, et leur fraternité vécue nourrit leur prière. L’un n’exclut pas l’autre ; au contraire, l’un appelle l’autre, et vice versa. Je ne peux donc que vous encourager à développer cette même fidélité au rassemblement dominical et à la vie fraternelle : ce sont les deux composantes de l’art de vivre selon l’esprit du Christ lui-même, lui qui était autant attentif aux hommes et aux femmes qu’il rencontrait et pour lesquels il a donné sa vie, qu’il était présent à Dieu qu’il appelait Père et dont il a fait en toute chose la volonté. 
 
Quant à nous, chrétiens de plus longue date, accueillons la profession de foi de ces jeunes comme le signe d’une foi toujours vivante et comme un appel à renouveler notre propre témoignage. L’Eglise a besoin de chacun de nous pour porter au monde l’Evangile du Christ ; et le monde a besoin, plus que jamais, de croyants convaincus et convaincants, capable de rendre le cœur des hommes meilleurs par la puissance du nom de Jésus. Laissons-nous tous rencontrer par le Christ pour être ses témoins authentiques ; nous aiderons ainsi notre monde à aimer celui qu’il n’a pas vu, et à croire en celui qu’il ne voit pas encore. Amen.
 
(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)

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