Aujourd’hui,
il n’y a pas que la couleur liturgique qui change, aujourd’hui, nous changeons
d’année liturgique. Nous pourrions échanger des vœux, comme nous le ferons dans
la nuit du passage à la nouvelle année civile. Mais nous ferons bien mieux de
prendre un peu de hauteur pour nous interroger : que nous apportera-t-elle,
cette année nouvelle ? Qu’attendons-nous de ce nouvel éclairage sur Jésus
que nous procurera la liturgie en général et saint Luc en particulier ?
Changeons-nous simplement d’auteur évangélique pour réentendre les mêmes
histoires, assister une fois de plus à la naissance de Jésus, à son ministère
en Galilée, à l’opposition grandissante des chefs des prêtres, à sa mort en croix,
à l’annonce de sa résurrection pour finir avec le don de l’Esprit Saint et
divers enseignements de Jésus pour nous faire remarquer qu’il nous faut encore
faire des efforts ?
Commencer
une nouvelle année en liturgie, c’est commencer un nouveau parcours. Nous
allons nous mettre à l’école de saint Luc et découvrir ce que lui a
appris de Jésus, de Dieu, et ce qu’il a cru indispensable de transmettre aux
générations suivantes. Nous allons, avec lui, relire notre héritage, pour y
puiser une connaissance renouvelée de Jésus, un approfondissement de notre foi
et, je l’espère, des raisons nouvelles d’être croyants, c’est-à-dire d’accorder
foi et confiance à celui dont l’Eglise dit qu’il est venu pour sauver tous les
hommes. C’est une manière très concrète de rester éveillé, comme Jésus lui-même
nous le demande dans l’évangile de ce premier dimanche d’Avent. Autrement dit,
nous sommes invités à ne pas nous endormir sur nos connaissances, invités à ne
pas croire que, parce que cela fait maintenant quelques années que nous faisons
route avec les évangélistes, nous savons tout sur tout, et que Jésus n’a plus
de secret pour nous. Le Christ se révèle peu à peu à celui qui veut vraiment le
connaître, et il se révèle d’abord à nous dans le quotidien de notre vie.
Alors, à moins que notre quotidien de ce 01er décembre 2018 soit
absolument identique à notre quotidien du 01er décembre 2017, le
Christ se révèlera à nous différemment. Ne serait-ce que parce que nous avons
changé durant cette année écoulée !
L’invitation
à rester éveillé que le Christ nous adresse est aussi une invitation à la
vigilance. Il s’agit de ne pas nous tromper sur Dieu et de ne pas nous tromper
sur les signes éventuels que nous croyons discerner dans les catastrophes
naturelles ou à cause humaine, telle une guerre ou des actes terroristes. Dieu
ne se cache pas dans la violence ; Dieu ne se montre pas dans la violence.
Celui dont nous attendons la venue est prince de la paix. Celui dont nous
attendons la venue est lumière pour le monde, c’est à dire qu’il agit dans la
clarté et qu’il fait vivre en pleine lumière. Il n’y a pas de honte à avoir,
pas de motif de nous cacher, ni de lui, ni des autres. Ce que promet celui dont
nous préparons la venue, c’est une ère de paix, un monde de justice. La
promesse livrée par Jérémie deviendra effective en Jésus Christ. Rester
éveillé, c’est rester dans cette lumière qu’il vient apporter. Seul celui qui
s’endort s’enfonce dans les ténèbres de la nuit ; celui qui reste éveillé
guète l’aurore d’un jour nouveau. Ce jour nouveau, pour le croyant, c’est le jour
de Dieu, le jour où tout sera en pleine lumière, le jour où le Mal sera
définitivement vaincu.
Pour
parvenir à ce jour, pour vivre dans la clarté de Dieu, il nous faut réentendre
les enseignements de Paul aux chrétiens de Thessalonique. Vivre dans la clarté
est un don à demander à Dieu lui-même : « Que le Seigneur vous
donne un amour de plus en plus intense et débordant… Que le Seigneur affermisse
vos cœurs, les rendant irréprochables en sainteté… » Ne rêvons pas d’y
arriver tout seul. La lumière véritable, la seule lumière, c’est le Christ !
A ceux qui sont perdus, à ceux qui doutent, à ceux qui ne savent plus à qui se
confier, est annoncée la venue d’un Sauveur, d’un Messie, lumière pour éclairer
tout homme venant en ce monde. Une issue existe ; une espérance est
possible. Pour la découvrir, il faut accepter que le Christ lui-même nous
éclaire de sa Parole.
Cette
année que nous commençons avec saint Luc veut éclairer notre foi, notre
connaissance du Christ d’une manière nouvelle. Ce que nous entendrons tout au
long de cette année, c’est une bonne nouvelle pour aujourd’hui. Ce n’est pas
une simple évocation de ce que Jésus a fait un jour, mais bien le récit de ce
que Jésus peut faire pour nous, ici et maintenant. Il est et sera notre
lumière ; en marchant à sa lumière, nous ne risquons ni de nous tromper
sur Dieu, ni de nous tromper sur le Christ, ni de nous tromper sur
l’homme ! Laissons-nous éclairer par le Christ ! Laissons-nous
enseigner par lui ! Et nos vies changeront. Je le crois vraiment. Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire