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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 12 juin 2010

11ème dimanche ordinaire C - 13 juin 2010



Homélie donnée en la chapelle du Carmel de Marienthal à l'occasion d'une messe pour les défunts de la famille.





Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi. Il faut sans aucun doute une grande foi, une longue expérience et une belle relation à Dieu pour, comme Paul, poser pareille affirmation. Elle est pourtant réalité, pour chacun de nous, dès que l'eau du baptême a coulé sur nous et que nous avons été identifiés à lui. Je voudrais, avec vous, essayer de mieux en comprendre le sens.


C'est le Christ qui vit en moi. Chaque baptisé peut donc oser cette affirmation, puisqu'il a accueilli le Christ au coeur même de sa vie. Mieux encore, il a été accueilli par le Christ. Recevant le Christ, nous sommes reçus par lui, comme un frère, comme une soeur, comme co-héritiers de la grâce de Dieu. Nous vivons du Christ parce que le Christ vit en nous. Et lorsque nous communions, n'est-ce pas encore cette union intime au Christ qui se joue ? La fête du Corps et du Sang du Christ que nous célébrions dimanche dernier nous le redisait avec force. Nous pouvons en être convaincus : en Jésus, Dieu ne nous laisse pas seul. Par l'incarnation de son Fils, il ne s'est pas contenté de rejoindre l'humanité, en général ; il nous rejoint chacun, en particulier, là où nous en sommes de notre vie, de notre foi, pour nous attirer à sa suite et nous faire progresser vers ce Royaume où nous sommes tous attendus, vers ce Royaume où les défunts de nos familles, pour qui nous offrons cette eucharistie, vivent désormais.

C'est le Christ qui vit en moi. Cette affirmation n'est pas pour l'au-delà, quand nous verrons Dieu face-à-face, à notre tour. Elle est pour aujourd'hui, pour ici et maintenant. Et pourtant, nous savons bien, parce que la vie nous l'apprend chaque jour, qu'il y a encore du chemin à parcourir. Il y a des jours sombres dans notre vie, des jours desquels le Christ semble curieusement absent. Et, à y regarder de près, ce sont toujours les jours les plus difficiles. Le Christ ne serait-il là que quand il fait soleil dans nos vies ?

C'est le Christ qui vit en moi. Une parole de foi à ne pas oublier dans les jours gris. Une parole de foi qui doit se vérifier surtout dans ces jours-là. Peut-être connaissez-vous ce poème d'Ademar de Borros qui nous parle d'un homme regardant sa vie comme des traces de pas dans le sable. Il en vient à remarquer deux traces de pas, côte à côte, la sienne et celle de Dieu ; et à certains moment, plus qu'une seule trace, marquée plus profondément dans le sol. Le poète remarque bien vite que cette trace unique, s'enfonçant lourdement dans le sol, correspond justement aux jours les plus difficiles de sa vie. Il se tourne alors vers Dieu pour l'interroger : Pourquoi, dans les jours difficiles, n'y a-t-il plus qu'une seule trace ? Où étais-tu quand j'avais besoin de toi ? Pourquoi me laisser seul avec mon fardeau ? Et Dieu de lui répondre : Mon fils, les jours où tu ne vois qu'une seule trace, plus profonde, je te portais sur mes épaules ! Dieu est présent, toujours, au coeur de la vie de celui qui lui fait confiance. Dieu est présent, toujours, au coeur de notre vie, et si nous ne le voyons plus marcher à côté de nous, peut-être devrions-nous vérifier si ce n'est pas lui qui nous porte, et qui porte avec nous notre fardeau.

C'est le Christ qui vit en moi. Ayant accueilli le Christ au coeur même de notre vie au jour de notre baptême, nous pouvons être certain de sa présence définitive au coeur de notre vie. Il est l'ami fidèle qui jamais ne reprend sa parole. Il est celui qui a donné sa vie pour nous, sur la croix. C'est lui qui nous rend juste ; c'est lui qui nous sauve ; c'est lui qui veille sur nous ; c'est lui qui nous accueille toujours. Nous n'avons pas d'autre effort à faire que d'accueillir sans cesse la grâce qu'il nous fait. Nous n'avons pas d'autre effort à faire que de désirer vivre toujours plus de lui. Comme le lapin bleu sur le dessin de votre feuille, vous pourrez toujours retrouver sa trace en vous, entendre le coeur de Dieu qui bat en vous. En écoutant bien, en aimant mieux celles et ceux qu'il place sur votre route, vous finirez par entendre votre coeur battre au rythme du coeur de Dieu, et comme Paul, vous pourrez dire : Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi.

(Dessin de Coolus, site du lapin bleu. Si vous ne l'avez pas encore consulté, dépêchez-vous !)

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