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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







dimanche 29 juillet 2012

17ème dimanche ordinaire B - 29 juillet 2012

Et si tout n'était qu'une question de partage ?




C’est une histoire simple, presque banale, qui nous est présentée aujourd’hui. De grandes foules suivent Jésus ; elles l’écoutent attentivement. Elles sont tellement prises par ce qu’il dit qu’elles en oublient l’essentiel : l’homme a besoin de manger. Et même si de fins esprits disent que ces foules « boivent les paroles du Christ », il n’en demeure pas moins vrai que cela ne nourrit pas physiquement un homme. Viendra le moment où la faim de vraie nourriture terrestre se fera sentir. Et les belles paroles ne suffisent plus alors pour rassasier le ventre qui crie.

C’est une histoire simple, presque banale, mais qui se répète au long de l’histoire de l’humanité. Prenez le brave prophète Elisée. Il y avait une famine dans le pays, nous dit sobrement l’auteur du second livre des Rois. Les hommes avaient faim et ne trouvaient rien. Et voilà qu’un anonyme vient porter au prophète vingt pains et un sac de grain frais. Pour cent personnes. Devant la question logique du serviteur - qu’est-ce cela pour tant de monde ? - le prophète dit simplement sa confiance en Dieu. Distribue pour qu’ils mangent, car le Seigneur a dit : On mangera et il en restera. 

C’est la même histoire qui se reproduit des siècles plus tard. Ce n’est plus le prophète Elisée, mais un certain Jésus, que chacun prend pour un grand prophète. Des foules nombreuses le suivent. Elles boivent ses paroles, mais personne ne semble avoir songé à la nourriture terrestre. Jésus voit cette foule, il sait qu’il ne peut la laisser ainsi. Comment faire pour que chacun ait un morceau de pain ?, interroge Philippe. Il a vu la grande foule, il connaît sans doute le prix du pain et constate rapidement que cela coûterait une fortune de nourrir tout ce monde. Comment d’ailleurs ont-ils pu ainsi s’éloigner de chez eux sans prendre le moindre casse-croûte ? Inimaginable. Heureusement, une maman a pensé à son gamin. Heureusement qu’elles sont là, les mamans. Elle aura glissé cinq pains et deux poissons à son jeune garçon. Remarquez, l’histoire ne le dit pas : mais rien n’empêche de le penser ! Il ne manque plus qu’une courte prière de Jésus et tous mangent à leur faim : il y a même des restes ! 

Avez-vous compris en quoi cette histoire est simple ? Qui a fait le plus pour ces gens ? Quel a été le geste déterminant dans cette histoire ? Comment ces foules ont-elles pu ainsi manger alors que la situation était catastrophique ? A quoi sont dus ces deux miracles ?

Dans les deux histoires, une présence est déterminante : celle d’un homme de Dieu. Elisée pour la première, homme envoyé par Dieu pour guider son peuple. Jésus, homme-Dieu venu entraîner le peuple sur un chemin de vie dans la deuxième. Mais cela est-il suffisant ? Suffit-il qu’il y ait un homme de Dieu pour que, sur-le-champ, les obstacles soient levés ? Autrement dit, suffit-il de crier vers Dieu dans un moment difficile pour que, comme par magie, les choses changent ? Vous savez bien que non. La parole d’Elisée, la prière de Jésus sont efficaces parce que, au départ, il y a un geste d’amour, un geste de partage ! 

Quelqu’un qui donne vingt pains et un sac de grain et voilà que le miracle peut avoir lieu. Une maman qui pense à glisser cinq pains et deux poissons à son rejeton, un jeune homme qui accepte de les donner, et voilà que le miracle a lieu. Le miracle, ce n’est pas la force de la prière dans ce cas précis : le miracle, c’est que quelqu’un, totalement anonyme, a accepté de donner le peu qu’il avait alors qu’il en aurait bien eu besoin pour lui tout seul. Quelqu’un a accepté de donner et tous ont pu recevoir. Là est sans doute le miracle !

Vingt pains et un sac de grain ; cinq pains et deux poissons. Seul l’amour pouvait les partager. L’amour de ceux qui les ont donnés, multiplié par l’amour de Dieu qui intervient dès lors qu’un seul lui laisse de la place, et tous sont rassasiés. Ce qui semblait impossible est devenu possible grâce à l’amour immense de Dieu, grâce à l’amour tout simple d’un anonyme qui accepte de ne pas garder pour lui ce qu’il avait. Seul l’amour partagé peut faire des miracles lorsqu’il est multiplié par l’immense amour de Dieu. Un seul petit geste humain de partage suffit pour que Dieu intervienne et en augmente le résultat.

Comme il avait raison celui qui a écrit : Dieu seul peut donner la foi, mais tu peux donner ton témoignage. Dieu seul peut infuser l’espérance, mais tu peux rendre confiance à ton frère. Dieu seul peut donner l’amour, mais tu peux apprendre à l’autre à aimer. Dieu seul peut donner la paix, mais tu peux semer l’union. Dieu seul peut donner la joie, mais tu peux sourire à tous. Dieu seul peut donner la force, mais tu peux soutenir un découragé. Dieu seul peut faire des miracles, mais tu peux être celui qui apporte les cinq pains et les deux poissons. Dieu seul peut faire ce qui paraît impossible, mais tu pourras faire le possible. Dieu seul se suffit à lui-même, mais il a préféré compter sur toi.

Apprenons à nous mettre au service de tous et Dieu posera encore les signes nécessaires pour réaliser, à travers nous, un monde un plus beau, plus juste et plus humain. Il pourrait le faire sans nous, c’est vrai ; mais pourquoi ne pas l’y aider un peu ? AMEN.

(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Couleurs d'Evangile, éd. Siloé)

vendredi 20 juillet 2012

16ème dimanche ordinaire B - 22 juillet 2012

Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu !



C’est frustrant, n’est-ce pas ! Nous assistions dimanche dernier au départ des Apôtres en mission, et peut-être, comme moi, vous attendiez-vous à les voir à l’œuvre ! Nous avons quelquefois tant de difficultés dans notre propre mission de chrétien, qu’il aurait été bon de savoir comment eux, les plus proches de Jésus, se sont débrouillés. Et bien, nous n’en saurons rien ! C’est le privilège de l’envoyeur seul que de recevoir le rapport des envoyés. Nous pouvons toutefois conclure de ce retour que la mission fut belle et fatigante, Jésus invitant ses Apôtres au repos : Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu.

On pourrait croire, un peu vite, que c’est là un évangile de circonstance. Nous avons entamé la deuxième moitié du mois de juillet : la France est officiellement en vacances pour quelques temps ; répond-t-elle, comme les disciples, à l’appel du Seigneur à se reposer ? Je n’en suis pas sûr, Jésus n’invitant pas ses disciples à s’étendre au bord de mer pour prendre quelque couleur. Il les invite au repos, certes, mais à l’écart, dans un endroit désert. Autant dire qu’il les invite à se reposer en Dieu.

Pourtant, cet évangile reste, pour nous qui sommes venus ce matin, un évangile de circonstance ; ne sommes-nous pas venus justement, à l’écart du bruit de la ville, pour nous reposer dans le Seigneur ? Ne sommes-nous pas venus, à l’invitation de Jésus, confier à Dieu notre semaine, la vie de nos proches qui n’ont pas pu ou su venir ? L’invitation de Jésus aux disciples est une invitation à chaque disciple, donc à nous, à prendre du temps pour nous reposer à l’écart des autres, à l’écart de l’agitation de notre quotidien, fut-il spirituel, pour nous reposer en Dieu. Pour écouter Dieu nous parler au cœur, pour l’entendre nous encourager à la fidélité au Christ, pour l’entendre nous encourager à la persévérance dans la prière et au courage dans la mission.

Oui, notre eucharistie dominicale est chaque semaine une oasis à l’écart, propice au repos en Dieu, propice à reprendre des forces pour affronter à nouveau ce quotidien souvent fatigant. Ce signe du dimanche ne devrait pas être négociable pour le croyant. Il est aussi essentiel à notre survie spirituelle que peuvent l’être l’eau et le pain à notre vie quotidienne. A une époque où ce signe est remis en question sous prétexte qu’on ne peut empêcher les gens de travailler s’ils en ont envie, il faudrait que la voix des chrétiens s’élèvent pour faire entendre qu’on ne peut empêcher les gens de se reposer et vivre autre chose que des rapports économiques, des rapports laborieux. Il y a une vie après le travail et elle est tout aussi importante, sinon plus, que le travail. Il ne s’agit pas seulement de prendre la défense de notre temps de rassemblement autour de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie ; il s’agit de dessiner un projet de civilisation où l’homme ne vaut pas uniquement par ce qu’il produit, mais qu’il a de la valeur pour ce qu’il est : un être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et cela vaut plus que le travail qu’il effectue ; et cela vaut plus que l’argent qu’il permet de gagner.

Venez à l’écart et reposez-vous un peu ! Il y a tant de bon sens dans cette affirmation de Jésus, que l’on a du mal à comprendre que certains puissent ne pas y adhérer. Pour le croyant, ce temps hebdomadaire est une nécessité. Nous sommes des hommes et des femmes que la parole de Dieu a bouleversés un jour au point de transformer radicalement leur art de vivre ; nous sommes des hommes et des femmes que l’Eucharistie nourrit vraiment, nous permettant ainsi de tenir notre place dans l’Eglise et dans le monde. Notre mise à l’écart, chaque dimanche, pour ce temps de rencontre avec notre Dieu, nous est nécessaire pour ne pas devenir des intoxiqués du travail, du rendement à tout prix. Ce temps nous est nécessaire pour être, dans notre monde, signe de cet autre monde que Dieu veut construire pour le bonheur de tous. Les foules affamées d’une parole vraie existent encore comme au temps de Jésus ; mais si nous ne faisons plus signe par notre mise à l’écart chaque dimanche, comment ces foules parviendront-elles à Jésus ? Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup les reconnurent. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. Ces quelques hommes, dans leur barque avec Jésus, ont transporté les foules jusqu’au Christ. Comment pourrions-nous faire de même si nous sommes détournés de ce Christ, si nous ne le portons plus en nous et si nous ne nous laissons plus inviter par lui à le rejoindre, à l’écart, près de celui qu’il appelle son Père et notre Père ?

Il nous faut préserver cette oasis offerte chaque dimanche parce qu’elle nous permet de repartir plus fort dans notre quotidien. Il nous faut préserver cette oasis du dimanche pour nous et pour nos frères et sœurs qui n’ont plus ni courage, ni voix, ni raison de la défendre. Il ne s’agit pas que de nous ; il s’agit du monde que nous voulons voir se dessiner pour nos enfants et pour les enfants de nos enfants. Eux aussi doivent avoir, demain, à l’invitation du Christ, le droit et la possibilité de venir dans un endroit désert pour se reposer un peu. Amen.

(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)

vendredi 13 juillet 2012

15ème dimanche ordinaire B - 15 juillet 2012

Jésus envoie en mission.



Un dimanche curieux que celui-ci.
Alors que tout le monde ne pense que vacances et voyages, voilà que la liturgie nous rappelle de manière forte et précise que Dieu nous appelle et qu’il nous envoie. Comme s’il n’y avait pas de repos dans l’annonce de la Bonne Nouvelle. Jusqu’à présent, Jésus s’occupait de cette annonce : maintenant, il partage sa tâche, il étend son pouvoir sur les forces du Mal à ses disciples. Il les envoie, deux par deux. Et les consignes sont plutôt strictes : ils n’ont droit qu’à un bâton et à une paire de sandales. En fait juste ce qu’il faut pour bien marcher, pour signifier que la foi est un chemin à emprunter et à suivre tout au long de sa vie.

En envoyant ainsi ses disciples, tous issus d’autres corps de métier, Jésus rejoint ainsi la pratique même de Dieu qui consiste à envoyer qui il veut, comme il veut, quand il veut, où il veut. Il n’y a pas de spécialistes de la parole, pas de grand théologiens ; simplement des pêcheurs, des paysans, des fonctionnaires ; monsieur tout-le-monde, quoi ! Comme jadis le prophète Amos avait été cherché derrière ses chèvres et ses boeufs par YHWH pour aller dans l’autre royaume pour porter la parole de Dieu. A prendre ainsi n’importe qui, l’on comprend les réactions de ceux qui pensent avoir tout compris, parce qu’ils sont du crû, parce qu’ils connaissent bien les gens du village, et qu’ils savent qu’ils n’aiment pas, eux, cette nouveauté de quelqu’un qui n’est même pas du pays. Mais allez donc dire à Dieu de mieux choisir ses envoyés !

Voilà donc nos disciples envoyés, avec le strict minimum. Un bâton, des sandales. Rien de plus ! Et comme message, pas de grand programme pastoral, pas de grands moyens de communication. Juste une invitation à se convertir et l’autorité nécessaire sur les forces du Mal pour appuyer leur témoignage. Nous serions perdus, nous qui avons besoin de tant de chose pour élaborer, réaliser et évaluer notre mission. Les disciples n’avaient que ces simples choses nécessaires pour bien marcher et la compagnie d’un frère. Parce qu’à deux, la parole a plus de poids. Parce qu’à deux, on peut se soutenir. Parce qu’à deux, on doit vivre aussi ce que l’on prêche. Parce qu’à deux, c’est forcément la parole de l’autre que l’on transmet et non ses propres élucubrations. Ils n’ont peut-être pas de programme pastoral, mais ils ont compris l’essentiel : témoigner de ce que l’on croit et vivre ce que l’on croit.

Aujourd’hui encore, Dieu envoie des hommes et des femmes pour témoigner de lui, pour annoncer encore la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Il y a en premier lieu les ministres ordonnés, appelés d’une manière particulière au service de l’Eglise. Mais il y a aussi tout croyant appelé à faire de sa vie un témoignage de sa foi. Que seraient nos églises sans la foi simple de celles et ceux qui prient pour elle ? Que serait l’annonce de la Bonne Nouvelle sans la patience de toutes ces catéchistes qui au long de l’année sont souvent obligées de prendre la place des parents pour dire les premiers mots de la foi aux enfants ? Que serait l’Eglise du Christ si seuls les prêtres et les religieux travaillaient à la vigne du Seigneur ? Chaque croyant doit faire totalement, mais seulement ce qui lui revient, en fonction de la place qui est la sienne. Totalement, cela signifie que personne ne peut se soustraire à l’obligation morale de témoigner de sa foi pour faire avancer et grandir le Règne de Dieu ; mais seulement ce qui lui revient, cela signifie que je n’ai pas à prendre la place d’un autre, ni vouloir m’occuper de ce qui lui revient de droit alors que je ne partage pas sa charge.

A ceux qui s’interrogent encore sur le « pourquoi il est nécessaire de témoigner », Paul répond dans la lettre aux Ephésiens dont nous avons entendu l’introduction : parce que Dieu nous a choisi, parce qu’il nous a destinés à devenir ses fils ; parce qu’il nous a donné la connaissance nécessaire en Jésus, son Fils, parce qu’il nous appelle à être de son peuple, un peuple fait de toutes les nations. Nous sommes, avec Dieu, responsables de la construction du Royaume. Nous avons notre part à tenir. Dieu nous appelle, Dieu nous envoie. Saurons-nous répondre gratuitement, par amour ?


(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)

samedi 7 juillet 2012

14ème dimanche ordinaire B - 08 juillet 2012

Faire confiance au Christ, faire confiance à nos pasteurs




D’où cela lui vient-il ? N’est-il pas celui que nous connaissons ?


Voilà les seules questions que se posent les habitants du village de Jésus lorsque celui-ci vient chez eux pour enseigner. A la joie de l’événement succèdent bien vite l’étonnement et l’hostilité. Pourquoi ? Simplement parce que ce que l’on sait de cet homme ne correspond pas à ce que l’on voit. Jésus est connu comme le charpentier du village et un charpentier, ça ne prêche pas !


D’où cela lui vient-il ? N’est-il pas celui que nous connaissons ?
A force de faire les questions et les réponses, les villageois ne sont pas capables de s’ouvrir au message de Jésus. Ils sont tellement sûrs de ce qu’ils croient savoir, qu’ils sont incapables de comprendre que cet homme, Jésus, a une mission à remplir. Ils sont tellement aveuglés par leur connaissance, supposée vraie, qu’ils ne discernent pas en lui l’envoyé de Dieu. Jésus se retrouve, de fait, dans la position de ces nombreux prophètes qui avaient un message à délivrer de la part de Dieu mais qui n’ont jamais été écoutés.


D’où cela lui vient-il ? N’est-il pas celui que nous connaissons ?
Puisque l’opposition est manifeste, puisque leur manque d’ouverture ne leur permet pas de reconnaître en lui un envoyé de Dieu, Jésus se trouve affaibli. Il lui est impossible de faire un seul miracle, le manque de foi de ses compatriotes étant plus fort que sa volonté de salut. Encore une fois, la toute puissance de Dieu est battue en brèche par la non foi de ceux qui auraient pu en bénéficier. Pas la peine de s’éterniser dans ce village ; ce serait une perte de temps. Il y a tant à faire ailleurs, là où les gens en ont vraiment besoin, là où les gens sont capables de s’ouvrir à la présence de Dieu, à sa volonté de salut.


D’où cela lui vient-il ? N’est-il pas celui que nous connaissons ?
Les temps n’ont pas beaucoup changé depuis ce jour où Jésus n’a pas été reconnu dans son propre village. Là se trouve sans doute la raison de la pratique ecclésiale qui consiste à ne jamais envoyer un pasteur dans son village d’origine, ainsi que le refus de l’Eglise de laisser les gens choisir leur pasteur. Pour l’Eglise catholique, le ministère se reçoit, de Dieu. Pour que celui qui l’exerce ne soit soumis à aucune pression, il est préférable que personne ne le connaisse. Comment pourrait-on percevoir la nouveauté de ce qu’il a à nous dire si, avant même qu’il n’ouvre la bouche, on s’imagine connaître ce qu’il va nous dire. Comme Jésus l’a été en son temps, le prêtre est le témoin de la nouveauté de Dieu, celui qui nous dit que Dieu n’est pas forcément là où nous l’avons toujours cherché, celui qui nous fait sortir de notre routine et de nos discours tout fait sur Dieu.


D’où cela lui vient-il ? N’est-il pas celui que nous connaissons ?
Le refus de la nouveauté a entraîné les contemporains de Jésus à vouloir le supprimer. Le refus de la nouveauté entraîne encore aujourd’hui des hommes et des femmes à vouloir supprimer celui qui dérange, celui qui nous empêche de faire comme nous voudrions, celui qui a une parole différente et originale. Autrefois, les gens lançaient des pierres ; aujourd’hui courent la calomnie, les propos méchants voire racistes, dans certains cas (pensez-donc, c’est un étranger ; que peut-il bien comprendre à notre société, à notre Eglise ?). Nous oublions souvent trop vite que celui que l’Eglise envoie comme pasteur ordinaire d’un peuple est envoyé de Dieu, chargé de poursuivre l’annonce de la Bonne Nouvelle, la même Bonne Nouvelle que Jésus annonçait déjà. Jésus lui-même a dit à ses disciples : qui vous accueille, m’accueille, sous entendu celui qui ne vous accueille pas, ne m’accueille pas non plus ! Chaque prêtre sait qu’il aura quelquefois des difficultés à se faire entendre. Mais chaque prêtre espère surtout que les gens sauront lui faire confiance sur le chemin où il veut les emmener. C’est toujours un chemin de service et d’amour. C’est souvent un chemin différent que le pasteur précédent, parce qu’il est lui-même différent du pasteur précédent ; mais ce chemin conduit aussi à Dieu. C’est le chemin qu’il connaît le mieux que le prêtre nous invite à suivre. Alors oui, ça dérange ; alors oui, ça change. Mais reconnaissons qu’un peu de nouveauté n’a jamais fait de tort à personne. Ce qui compte, c’est le but à atteindre. Ce qui compte, c’est que nous y arrivions ensemble. Ce qui compte, c’est l’amour que nous aurons su employer pour suivre le chemin et atteindre le but fixé. Le reste n’est que détail.


D’où cela lui vient-il ? N’est-il pas celui que nous connaissons ?
Pour suivre le Christ, il aura fallu que ces disciples acceptent de se décentrer, qu’ils se laissent entraîner sur ses chemins. Leur vie, leurs habitudes ont été bouleversées, mais toujours ils ont fait confiance. Au bout du chemin, ils ont trouvé la vie. La même confiance nous est demandée vis-à-vis de nos pasteurs. Au bout du chemin qu’ils nous invitent à suivre, il y a la vie, il y a le Christ. AMEN.