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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 28 août 2010

22ème dimanche ordinaire C - 29 août 2010

Sois humble, sois libre !


Une lecture trop rapide de l’évangile pourrait nous entraîner sur une voie moralisante aujourd’hui. Les paraboles entendues ont un goût de : « fais pas ci, fais pas ça ! » Essayons donc de dépasser cette approche et entrons dans le cœur de ces histoires. Pour mieux les comprendre, ouvrons l’évangile de Luc pour bien resituer le passage que nous avons entendu. Il commence par une guérison le jour du sabbat, après cette question de Jésus : « Est-il permis de guérir ou non, le jour du sabbat ? » Une manière d’affirmer que ce qui compte, c’est l’homme et le bien qu’il peut faire. Le passage que nous avons entendu se poursuit par cette exclamation d’un des convives : « Heureux celui qui prendra son repas dans le Royaume de Dieu ! » Et une nouvelle parabole sur les invités au festin qui s’excusent de ne pouvoir venir et qui sont remplacés par ceux qui traînent dans les rues. Ainsi resituées, nos paraboles prennent leur vrai sens : elles ne sont pas une leçon de moral mais un avertissement adressé à ceux qui veulent entrer dans le Royaume. Elles sont un appel à vivre une plus grande liberté.


Est vraiment libre celui qui est humble ! C’est ce que nous enseigne la première parabole. Elle est pleine de bon sens. Qui d’entre nous aimerait se faire remettre à sa place publiquement lors d’un dîner s’il a pris une place qui n’est pas la sienne ? Imaginez-vous un instant la honte de celui qui s’entendrait dire : « Laisse ta place, elle n’est pas pour toi ! » Pour éviter ce genre de désagrément, Jésus invite à l’humilité. Ne te sur-estime pas ! Ne sous-estime pas non plus ceux qui sont invités ! Ne cherche pas de manière obsessionnelle la première place ; ainsi tu seras honoré lorsque tu seras invité à t’approcher des places d’honneur. Ce qui est vrai de nos repas humains, l’est aussi du repas que Dieu nous prépare. Car c’est bien dans cette perspective que Jésus parle aujourd’hui. Il prend l’exemple de nos coutumes humaines pour nous rappeler que nous sommes invités au repas de l’amour que Dieu donnera lorsque nous lui serons parfaitement unis. Ce qui comptera, ce ne sera pas forcément d’y avoir la première place, d’être celui qui sera tout devant. Ce qui comptera, ce sera simplement d’y participer. La parabole de dimanche dernier nous le disait à sa manière. Le meilleur moyen d’y participer, est de savoir quelle est sa vraie place, de s’y préparer et de tenir cette place dès maintenant. L’invitation à l’humilité adressée et par la première lecture et par l’évangile, n’est pas une invitation à se mépriser. Etre humble ne signifie nullement se rabaisser ! Etre humble, c’est savoir quelle est ma place face à Dieu, savoir et accepter que je ne suis pas Dieu, que je suis créé par lui et écouter sa Parole de vie.

Est vraiment libre celui qui sait s’ouvrir aux autres, celui qui ne se laisse pas enfermer dans des cercles de relations trop étroits ! C’est ce que nous rappelle la deuxième parabole. Lorsque tu invites, n’invite pas seulement ceux qui te ressemblent, ceux qui peuvent faire la même chose pour toi. Invite aussi gratuitement ! Alors toi aussi, tu seras reçu gratuitement dans le Royaume ! Si nous n’invitons que ceux que nous estimons nos égaux, comment pourrions-nous être invités par Dieu ? Aurions-nous la prétention de lui être égal, nous qui sommes pécheurs ? Montre-toi libre dans tes choix, dans tes engagements ; fais des choses gratuitement, sans que cela te rapporte argent, estime ou gloire. Si tu sais te montrer généreux envers les autres, Dieu pourra se montrer généreux envers toi ! Heureux seras-tu alors, car ta générosité provoquera la générosité de Dieu et tu seras reçu à son repas !

Loin de nous présenter des règles morales, Jésus nous indique la route à suivre pour parvenir au repas que Dieu nous prépare. Il nous précise en quoi consiste cette porte étroite qu’il nous invitait à franchir la semaine passée. Sois humble, sois libre : ainsi aucune porte ne te paraîtra trop étroite ! Sois humble, sois libre : ainsi aucune place ne te semblera dévalorisante ! Sois humble, sois libre, et tu connaîtras la joie de participer au repas des noces de l’Agneau ! Heureux ceux qui y sont invités ! AMEN.



(Dessin : Editions CRER, 2005 - B. Debelle)


samedi 21 août 2010

21éme dimanche ordinaire C - 22 août 2010

Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite !


Cet anonyme qui interroge Jésus connaît-il bien les Ecritures ? La question peut se poser, tant son interrogation : N’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ?, semble en contradiction avec la première lecture entendue. Je vais rassembler les hommes de toute nation et de toute langue, dit le Seigneur par son prophète Isaïe. Alors nombreux ou pas, ceux qui seront sauvés ? Nous ne le saurons pas, Jésus répondant autrement à celui qui l’interroge. Il ne donne pas de nombre, il dit les conditions à remplir pour entrer dans le Royaume et être sauvé. Et elles sont deux : Entrer par la porte étroite et ne pas faire de mal. Si la seconde ne pose pas problème, la première mérite quelques explications.

Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Je veux bien, mais qu’est-elle ? Serait-ce une porte réservée aux bons croyants, bien priant et bien pensant ? Alors il nous suffirait d’approfondir notre foi, d’en extirper tout ce qui n’est pas très catholique et de se perdre en prière chaque jour pour parvenir au salut. On va s’y mettre et le salut sera garanti. Ce sont ceux qui disent dans l’évangile : Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places. Aujourd’hui, nous dirions que nous avons été à la messe tous les dimanches, nous avons fait le catéchisme… laisse-nous entrer ! Quand viendra pour nous le moment, il se pourrait que nous entendions le Christ nous dire : Je ne sais pas d’où vous êtes ! Une foi estimée pure, une messe chaque dimanche, ce ne sont pas les clés de cette porte étroite. La porte étroite n’est pas une porte pour bien croyant.

Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. Je veux bien, mais où est-elle ? Serait-elle si étroite que le commun des mortels ne la trouve pas ? Pourrions-nous passer à côté sans la voir, cette porte étroite ? Possible, car cette porte n’est autre que le Christ lui-même, le Christ passé par la mort et la résurrection. Entrer par la porte étroite, c’est suivre le Christ dans cette marche exigeante vers Jérusalem. Entrer par la porte étroite, c’est croire de tout son cœur, de toute son âme, de toutes ses forces en ce Jésus, envoyé par Dieu pour offrir le salut aux hommes. Lorsque l’on a compris cela, l’approfondissement de la foi ne devient plus un exercice obligé pour être sauvé, mais une meilleure connaissance de celui qui nous appelle ; la messe du dimanche n’est plus une obligation au cas où il nous faudrait présenter un passeport dûment contrôlé et tamponné, mais le rendez-vous nécessaire pour un repas d’amour ; la prière n’est plus un exercice de style, mais un cœur-à-cœur avec celui qui m’aime et qui veut mon bonheur. Entrer par la porte étroite revient donc à tisser avec le Christ une relation vraie : le connaître comme il nous connaît ; le connaître pour vivre de sa vie et de son enseignement, et ainsi faire disparaître le mal de notre vie. Le connaître, sans en tirer orgueil, sans en attendre de passe-droit ; le connaître et l’aimer vraiment, en chaque chose, en chaque instant.

Pour entrer par cette porte étroite, il faut se désencombrer. Nous ne passerons pas avec nos bras chargés de valises indispensables. La porte est étroite pour ne laisser passer que celles et ceux qui ne s’encombrent de rien, si ce n’est de leur attachement au Christ. Si ta vie est pleine de soucis, de problèmes, de choses à faire, à voir, à croire… si ta vie est remplie au point qu’il n’y a plus de place pour le Christ dans ta journée, comment parviendras-tu à cette porte étroite ? Une seule chose est nécessaire : faire confiance au Christ ! Le salut, c’est lui qui l’offre dans sa mort et sa résurrection. Attache-toi à lui, il t’entraînera par cette porte et tu seras sauvé. Amen.


(Photo prise par l'auteur en Toscane)

mardi 17 août 2010

20ème dimanche ordinaire C - Assomption 15 août 2010

Christ est ressuscité d’entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité.



Le Christ est ressuscité des morts pour être parmi les morts le premier ressuscité. C’est à partir de cette affirmation de foi et de son développement dans la deuxième lecture entendue qu’il nous faut comprendre le mystère de l’Assomption de la Vierge Marie.

De quoi parle Paul ? Il répond d’abord à une question fondamentale pour les chrétiens de Corinthe concernant la vie après la mort. Son point de départ : la résurrection du Christ. Face à la mort, c’est bien au cœur de notre foi qu’il nous faut revenir. Christ est ressuscité ! C’est le cri de joie du matin de Pâques. C’est lui qui fonde notre foi : si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine ; c’est lui qui donne sens à notre espérance : il est ressuscité d’entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité. En mourant et en ressuscitant, Jésus ouvre à tous croyants les portes de la vie. Désormais, nous savons que sommes appelés à la vie, et à la vie éternelle. Même la mort ne peut empêcher le dessein de Dieu de nous unir à lui pour toujours. C’est bien cela l’Alliance nouvelle et éternelle que le Christ a scellé pour nous dans son sang.

Cela étant rappelé, Paul rajoute : C’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront. Adam est ici l’archétype de celui qui s’était coupé de l’alliance avec Dieu, préférant suivre la parole de l’Adversaire plutôt que celle de Dieu qui avait posé un interdit : tu ne mangeras pas des fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ce faisant, il brisait l’harmonie entre Dieu et l’humanité. Par opposition à Adam, le Christ est celui qui accomplit parfaitement la parole de Dieu. Il l’accomplit à un degré tel que la parole de Dieu et la parole du Christ ne font qu’un. Quand le Christ parle, c’est Dieu qui parle ; quand le Christ agit, c’est Dieu lui-même qui agit en faveur des hommes ! Si la désobéissance d’Adam nous a valu à tous d’être marqués par le péché des origines, l’obéissance du Christ nous vaut à tous d’être sauvés ! Heureuse faute de l’homme qui a valu au monde un tel sauveur, chantons-nous dans la nuit pascale avec raison !

Si vous avez bien écouté la lecture, vous aurez remarqué que j’ai commis un oubli dans ma seconde citation de Paul : c’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang. Et voilà la précision dans laquelle vient se nicher la fête de l’Assomption : chacun à son rang ! Jouissant du privilège de l’Immaculée Conception et d’un lien unique avec son Fils, Marie occupe un rang unique dans la communauté des ressuscités. Bien que fille d’Adam, elle n’a pas été marquée par le péché, ayant été préparé par Dieu pour être la mère du Sauveur. Toute la vie de Marie a été un grand OUI au projet d’amour de Dieu pour elle, pour son Fils et pour l’humanité. Préservée du péché, elle est préservée de la dégradation du tombeau. A sa mort, elle a été élevée au ciel en son âme et en son corps : c’est là notre foi ; c’est là le sens de cette fête de l’Assomption qui nous réunit au cœur de notre été. Au premier rang des ressuscités, il ya le Christ, puis sa Mère puis les croyants au Christ. En étant ainsi placée directement après son Fils – on pourrait même dire auprès de son Fils – elle devient pour nous gage d’espérance. En sa vie et en sa mort, Marie reste pour nous le modèle du disciple, toujours à l’écoute de son Seigneur et Maître, le suivant en tout sur le chemin qu’il emprunte. Ce n’est donc pas sans raison que la mort de Marie est devenue pour nous un jour de joie et non un jour de tristesse : parvenue au terme de sa vie terrestre, elle connaît immédiatement le bonheur d’être unie à son Fils dans la gloire du Père. Comment pourrions-nous ne pas nous réjouir en un tel jour ? Comment notre espérance ne pourrait-elle pas être renforcée aujourd’hui ? Ce que vit Marie à l’heure de sa mort, c’est ce que nous attendons pour chacun de nous : la pleine vision de Dieu dans sa gloire le jour où le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père.

Réjouissons-nous donc en ce jour et, de Marie, apprenons l’obéissance à la parole du Christ, parole de Dieu ; de Marie, apprenons l’empressement à toujours accomplir ce qui est juste, ce qui est conforme à notre foi. Avec Marie et Elisabeth, tressaillons de joie : Dieu ne cesse de visiter son peuple et il attend que nous allions à sa rencontre, il attend de nous le Oui de notre foi, le oui de notre vie. Ainsi nous partagerons sa gloire pour l’éternité. Amen.




(Icône de la Dormition de la Vierge de Marie, Collection de l'auteur)

dimanche 1 août 2010

18ème dimanche ordinaire C - 01er Août 2010

En pèlerinage à Rome avec les servants d'autel des diocèses de Strasbourg et de Metz, nous avons célébré la messe en l'honneur de saint Tarcisius, notre saint patron, dans l'église du même nom aux catacombes saint Calixte. Voici l'homélie que j'ai donnée à cette occasion




Boire à la source véritable, tel est donc le mot d’ordre choisi par les responsables européens des servants d’autel pour accompagner le 10ème pèlerinage à Rome et fêter le jubile du CIM. Nous mettons ainsi nos pas dans les pas de saint Tarcisius, notre saint patron, lui qui a donné sa vie à cause de Jésus, présent dans l’Eucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne.

De Tarcisius, nous ne savons hélas pas grand-chose, si ce n’est son martyre et son lieu de sépulture. Sa vie, sa conversion au Christ, restent pour nous un mystère. Pourtant, de savoir comment il est devenu chrétien en des temps troublés pour la jeune Eglise de Jésus Christ pourrait, sans nul doute, nous être d’une aide précieuse lorsque nous avons nous-mêmes à affronter l’épreuve. Nous ne pouvons qu’imaginer la force de caractère de ce jeune homme qui a accepté une mission qui, aujourd’hui, peut sembler facile et sans risque, mais qui, à son époque, présentait un danger certain : porter la communion aux membres absents de la communauté. Les chrétiens alors, non seulement n’étaient pas aimés, mais en plus étaient pourchassés, emprisonnés et condamnés à cause de leur attachement à la personne de Jésus, mort et ressuscité pour le salut de tous, mort et ressuscité pour qu’advienne un monde nouveau, un monde dans lequel tous les hommes seraient égaux. Tarcisius, notre patron, est mort pour avoir défendu, contre des cœurs opposés à Dieu, la source même de sa foi, le Christ présent dans un morceau de pain consacré, source de vie éternelle pour celles et ceux qui croient.

L’Evangile de Jean nous rappelait justement cette donnée de notre foi. Le pain que nous rompons et partageons, la coupe à laquelle nous buvons, c’est le Christ vivant, offert par le Père, par qui nous sommes en communion. Celui qui mange de ce pain vivra éternellement. Ce pain rompu est plus que du pain puisqu’il renferme en lui la puissance de vie qui est en Dieu. Ce pain est plus que du pain puisqu’il nous unit à Jésus au point de nous faire demeurer en lui. Communier c’est dire notre attachement à Jésus. Communier, c’est s’approcher de l’unique source de vie pour voir notre propre vie transformée par Dieu. Communier, ce n’est jamais, et ne pourra jamais devenir un acte banal, tant ce qu’il produit, ou peut produire en nous, nous dépasse. Communier, c’est accepter d’exposer toute notre existence à Dieu pour qu’il s’en saisisse et la rende toujours plus conforme à ce qu’il en attend.

L’Apôtre Paul a donc raison, de ce point de vue, d’affirmer que rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ. Puisqu’il a donné sa vie pour nous, puisqu’il s’offre toujours encore à nous dans ce pain partagé, rien ne pourra nous éloigner de son amour. Il est, selon sa propre promesse, avec nous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps. Il est la source véritable à laquelle nous puisons la vie, l’amour, le pardon. Il est la source véritable qui grandit notre vie et la rend plus belle. Il est la source véritable qui nous fait espérer et croire que toutes les promesses qu’il a faite à ses disciples, deviendront pour eux, donc pour nous, réalité.

Boire à la source véritable, à la suite de Tarcisius, c’est toujours mieux comprendre ce grand mystère de l’Eucharistie. Boire à la source véritable, à la suite de Tarcisius, c’est toujours mieux respecter cette présence du Christ dans le pain partagé. Boire à la source véritable, à la suite de Tarcisius, c’est accepter de défendre ce trésor, non par plaisir de jouer au martyr, mais pour que les hommes comprennent la grandeur de ce don que Dieu nous fait. Du récit du martyre de Tarcisius, ne retenons-nous pas d’abord qu’il a refusé de livrer le pain consacré, la vie même du Christ, préférant perdre la sienne sur cette terre pour la gagner pour toute éternité ? Soyez fiers de lui, fiers de marcher à sa suite ; soyez fiers d’être à votre tour des témoins et des serviteurs du Christ, Source véritable de la vie de l’Eglise. Amen.



(Statue de saint Tarcisius, oeuvre de Bernard LANG, photo de Tanja KONSBRUCK)