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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







vendredi 27 janvier 2012

04ème dimanche ordinaire B - 29 janvier 2012

Ecouter la Parole et la transmettre.





Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur. Ces mots du psalmiste nous font entrer dans une dimension essentielle de nos liturgies : l’écoute de la Parole de Dieu. C’est une des redécouvertes du Concile Vatican II. Depuis 1965, et la réforme liturgique qui a suivi, nous sommes invités à mettre au cœur de notre vie la Parole de Dieu, pour sans cesse l’approfondir, la mieux comprendre et en vivre. C’est pour cela que nous l’entendons dans notre propre langue ; c’est pour cela que les prêtres ont été invités à l’expliquer ; c’est pour cela que la Bible elle-même a été retraduite et largement diffusée pour que chacun puisse la posséder et la lire quand il en a envie.

L’écoute de la Parole de Dieu n’est pourtant pas une nouveauté. Depuis que Dieu a fait alliance avec l’homme, celui-ci est invité à suivre la voix de son Dieu. Dans le livre du Deutéronome, nous avons entendu le peuple exprimer sa crainte devant la propre Parole de Dieu. Comment peut-il écouter Dieu lui parler en direct sans mourir ? Le peuple a bien conscience que cette voix-là est une voix engageante, qui ne s’exprime pas à la légère et qui a des conséquences dans la vie humaine. D’où l’engagement de Dieu à faire se lever des prophètes dans le pays pour que le peuple puisse entendre ce que Dieu a à dire sans que le peuple ne prenne le risque de mourir. Ces prophètes deviennent les porte-parole de Dieu. Et les hommes qui les entendront devront les écouter comme si Dieu lui-même parlait.

Dans l’Evangile, nous entendons la réaction des contemporains de Jésus lorsque celui-ci enseigne : voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité. Non pas que la Parole soit nouvelle : c’est toujours la Parole de Dieu. Mais le ton employé, les mots utilisés attirent l’attention et donnent envie d’écouter. Assurément, les paroles prononcées par Jésus touchent le cœur de ceux qui les entendent. Nous le constatons à chaque récit de guérison ou de rencontre de Jésus, lorsque des personnes changent radicalement de vie. Voyez Zachée qui s’engage, sur la seule parole de Jésus, à réparer les torts qu’il aurait pu faire. Voyez la Samaritaine qui devient un signe pour les habitants de son village. Voyez tous ceux et celles qui ont croisé le regard du Christ et qui ont été bouleversés et convertis. Il y a une force dans cette Parole, parce qu’elle est différente de la parole humaine. C’est une Parole vraie, une Parole de vie, une Parole de liberté, une Parole qui ouvre un avenir.

Nous entendons aujourd’hui encore ces mêmes paroles. Ont-elles sur nous le même effet ? Sommes-nous véritablement bouleversés par ce que nous entendons ? Ces textes qui nous sont proclamés, sont-ils seulement de beaux ouvrages, de belles paroles d’un autre temps ? Ou sont-elles encore parole de vie, parole de vérité, parole de liberté pour nous, ici et maintenant ?

Nous sommes, aujourd’hui, ce peuple de prophète que Dieu a promis de faire se lever. Nous sommes celles et ceux qui ont en charge l’annonce de la Parole que nous avons entendu. Nous avons à transmettre, tous, là où nous sommes, ce que nous avons entendu, ce que nous avons compris, ce qui nous fait vivre. Cela concerne bien sûr les prêtres, mais aussi l’ensemble des baptisés qui vivent de cette Parole. Connaître la Parole, en vivre et la faire connaître : c’est le combat quotidien de tous les baptisés. A quoi cela servirait-il qu’un prêtre vienne parler de Dieu à des enfants, si en famille ils n’en entendent pas parler, si en famille ils ne se sont jamais adressés à lui dans la prière ?

Lire la Parole de Dieu, l’approfondir ensemble, toujours mieux la comprendre pour mieux en témoigner : voilà le défi que nous avons à relever afin que le monde sache, qu’il croit que Jésus est celui qui nous dit la vérité sur Dieu et sur le monde, et que grandisse le peuple des croyants. Oui, aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur.


(Photo personnelle, Evangéliaire)

vendredi 20 janvier 2012

03ème dimanche ordinaire B - 22 janvier 2012

Le témoignage de Jonas et des premiers disciples.






Il y a quelque chose d’attachant chez Jonas, envoyé par Dieu à la ville païenne de Ninive. Contrairement à ce que laisse croire la 1ère lecture de ce jour, il n’est pas le prophète qui obtempère de suite et s'empresse de répondre à l’injonction de Dieu d’aller prêcher en cette ville à mauvaise réputation. Il rechigne même, préférant la fuite à l’obéissance à Dieu. Mais, quand revenu à de meilleurs sentiments, il se décide à prévenir les habitants de la destruction prochaine de leur ville, quel résultat ! La ville entière croit en Dieu et commence des rites pénitentiels qui lui permettront d’échapper à la catastrophe. Est-ce à cause de Jonas ? Je ne crois pas. Il n’y a rien dans son discours qui justifie la conversion de Ninive. Il ne dit pas : « convertissez-vous ou vous mourrez ! » Il dit simplement : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite ». Un constat, tout simplement. Il est sans doute persuadé que ce qu’il annonce va arriver. Il faut bien en finir avec ces gens qui ne croient ni en Dieu, ni en diable. Il faut bien que la justice de Dieu s’exerce.

Ce que Jonas n’avait peut-être pas prévu, c’est que les gens entendent autre chose que ce qu’il a annoncé. Les Ninivites ont compris, à travers le message de Jonas, l’urgence qu’il y avait à se convertir. Ils ont saisi, derrière la parole du prophète, l’invitation de Dieu à se tourner vers lui et à changer de vie. Ce qu’ils ne tardent pas à faire. Jonas dit : « la ville sera détruite », et les habitants croient en Dieu. Ils ont découvert, derrière les mots du prophète, une Bonne Nouvelle, une de celle qui transforme une vie. Et la ville est sauvée parce qu’un peuple se convertit, à cause de cette Bonne Nouvelle.
Vous me direz qu'il faut la trouver, la Bonne Nouvelle, dans le message du prophète. C’est vrai ! D’ailleurs, elle se trouve peut-être plus dans ce qu’il ne dit pas : je vous préviens, la ville sera détruite, mais il doit être possible d’échapper au jugement de Dieu. Cette possibilité, ils ne l’entendent pas ; ils la comprennent, ils la découvrent, sans doute en même temps qu’ils découvrent ce Dieu qui n’en peut plus de leur style de vie. Ils comprennent sans doute aussi qu’en se rangeant du côté de Dieu, le miracle sera possible. Là est la Bonne Nouvelle pour eux. Si Dieu se donne la peine de prévenir un peuple qui ne croit pas en lui, peut-être se donnera-t-il encore de la peine pour ce peuple, s’il se tourne vers lui.

Dans l’Evangile, nous entendons une autre Bonne Nouvelle. Celle de Jésus, le Christ. Elle résonne ainsi : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. Le Règne de Dieu est là ». Une Bonne Nouvelle plus explicite, adressée à un peuple qui l’attendait. Et pourtant, le résultat n’est pas le même que jadis, à Ninive. Pas de grande conversion de masse, pas de manifestation spectaculaire. Juste quelques hommes qui, appelés de manière plus précise, répondent à celui qui prêche ainsi. Cette parole résonne en eux comme une Bonne Nouvelle, et ils choisissent de la prendre au sérieux. Laissant tout, ils suivent Jésus. Une reconversion professionnelle vite décidée, sans même prendre le temps de réfléchir à la faisabilité du projet, sans même chercher à vérifier qui est celui qui appelle ainsi. La foi, à l’état brut ! La certitude que cet homme va changer leur vie, juste sur une parole. Nous en connaissons la suite. Nous en vivons encore aujourd’hui.

L’attitude des Ninivites, celle des premiers disciples, nous renvoient à notre perception de la Bonne Nouvelle du Christ. Réagissons-nous de la même manière, avec autant de rapidité, lorsque nous entendons Dieu nous parler ? Avons-nous encore conscience d’entendre une Bonne Nouvelle, qui changera notre vie, lorsque nous entendons la parole proclamée au cours de l’eucharistie ? Les lectures de la messe, l’homélie donnée, résonnent-elles comme autant de Bonnes Nouvelles qui changent notre vie, qui nous invitent à un mieux vivre, à un mieux être ? Se référer à l’Evangile, ce n’est pas avoir une Bible sur sa table de chevet, mais vraiment en faire le centre de sa vie, de ses décisions, de ses choix. Le psaume 24, qui a été notre réponse à la première lecture, insiste sur le fait que Dieu fait connaître à l’homme la route à suivre ; il est celui qui nous enseigne comment vivre. Mais il reconnaît que seul l’humble peut suivre les chemins du Seigneur ; l’humble, c’est-à-dire celui qui laisse Dieu entrer dans sa vie, celui qui laisse Dieu le guider en toutes choses. L’Evangile proclamé devient vraiment Bonne Nouvelle lorsque je reconnais que Dieu peut quelque chose pour moi, lorsque je laisse Dieu mener ma vie. Je deviens alors vraiment libre, parce qu’en Dieu, le mal n’a pas de place ; en Dieu, toute décision est guidée par l’amour.

Ce dimanche, nous prions pour l’unité des chrétiens, une Bonne Nouvelle toujours à accomplir. Elle ne viendra pas de nous seuls, elle est un don de Dieu à accueillir. Comme les Ninivites, comme les premiers disciples, écoutons la Parole du Seigneur, changeons notre cœur et marchons avec lui. Il saura nous guider sur les chemins de l’unité et de la paix. Que cette eucharistie nous permette de redire ce que le psalmiste nous faisait chanter : « Fais-moi connaître tes chemins, Seigneur ; guide-moi dans ta vérité. » Ainsi nous partagerons avec tous ceux qui portent le beau nom de chrétien une même foi, un même amour. N’est-ce pas un beau témoignage à rendre au monde de notre temps ? Que Dieu permette qu’il en soit ainsi. Amen.






(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Milles images d’évangile, Les Presses d’Ile de France)

samedi 14 janvier 2012

02ème dimanche ordinaire B - 15 janvier 2012



Suivre Jésus !



Que cherchez-vous ?
Ce sont les premiers mots de Jésus dans l’Evangile selon Jean. Et je reconnais volontiers qu’ils me surprennent ! De la part de Jésus, je m’attendais à autre chose ; au moins un : Qui cherchez-vous ? Ou alors une parole forte sur Dieu, histoire de bien commencer son ministère au milieu des hommes. Mais non : pas de révélation spectaculaire sur sa mission, pas de précision sur qui est Dieu. Juste cette question : Que cherchez-vous ?

Voilà une question qui nous renvoie à nous-mêmes. Nous voilà tenus d’expliquer ce qui nous préoccupe, ce qui nous tient à cœur. Nous voilà provoqués à dire ce qui fait notre vie, en profondeur. N’est-ce pas intéressant, comme démarche spirituelle ? Préciser d’abord ce qui compte pour moi, ce qui me fait avancer. Les réponses à cette question pourrait être : le bonheur, l’amour, une vie bien remplie, la richesse, la paix. Ces grandes aspirations qui nous font rêver et nous permettent quelques fois simplement de vivre, voire de survivre dans un monde plus hostile que souhaité. Oui, que cherchons-nous ? La question vaut encore aujourd’hui. Que cherchons-nous dans notre quotidien ? Que cherchons-nous en venant ici chaque semaine ? Après tout, ne sommes-nous pas comme ces deux hommes qui suivent Jésus parce que leur maître leur a dit : Voici l’Agneau de Dieu ? Ne venons-nous pas un peu parce que quelqu’un nous a dit que c’était important de marcher à la suite de ce Jésus ? Mais pourquoi ?

La réponse de ces deux hommes tient en une nouvelle question : Maître, où demeures-tu ? Surprenante aussi la question. Ils ne demandent pas qui est Jésus, ni pourquoi il vient, mais où il demeure ! Il leur faudra suivre Jésus pour avoir une réponse à cette question. Venez et vous verrez ! Décidément, il ne se dit pas facilement, ce Jésus. Voilà nos deux hommes obligés de marcher à sa suite pour comprendre la parole de Jean Baptiste (Voici l’Agneau de Dieu) et vérifier sa véracité. D’une interrogation sur ce qui les fait avancer, ils passent à une invitation à se mettre en marche, avec Jésus, ne sachant pas où cette route les conduira.

Voilà une expérience enrichissante : avant de connaître Dieu, avant de le rencontrer, je dois savoir ce qui est important pour moi, mes aspirations profondes et souvent secrètes. Puis, je peux commencer un chemin, à la suite de Jésus. Il n’est pas dit que ce chemin me permettra de réaliser ces aspirations : mais quelque chose de neuf commencera. Le changement de nom de Simon en Képha le signifie bien. On n’approche pas Jésus pour rester le même. A sa parole, à son contact, l’homme change, la vie même change.

Venez et vous verrez.
Nous voici donc, au final, invités à nous mettre en route, à bouger, à avancer avec Jésus. Il est celui qui nous accompagne dans notre quotidien, celui qui va donner sens à notre vie. Il est celui que nous pouvons partager aux autres pour que eux aussi s’interrogent, marchent à la suite de Jésus, pour trouver avec lui une réponse aux grandes questions qui les habitent. N’est-ce pas une belle présentation de la vie chrétienne ? Se laisser interroger, se laisser guider par Jésus, marcher à sa suite, témoigner de lui et le laisser transformer nos vies ! Au moment où nous retrouvons le temps ordinaire, nous sommes simplement renvoyés à notre vie, à notre quotidien. C’est dans cette vie, c’est dans ce quotidien que Dieu marche avec nous et que nous marchons à sa suite. C’est dans cette vie, c’est dans ce quotidien que nous découvrirons le Messie. C’est dans cette vie, dans ce quotidien que nous devons témoigner de lui et devenir vraiment ses disciples.

En cette année consacrée à l’évangélisation, acceptons de reprendre la route avec Jésus ; acceptons de le découvrir à frais nouveau. Laissons-nous surprendre par sa Parole, par ces gestes. Ne croyons pas tout savoir de lui, nous pourrions passer à côté de l’essentiel. Qu’en cette année nouvelle, nous ayons à cœur de le faire découvrir largement autour de nous. Amen.



(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images d’évangile, éd. Les presses d’Ile de France)

vendredi 6 janvier 2012

Epiphanie - 08 janvier 2012

Permettre à tous les hommes d'accueillir le Sauveur !





Un signe dans le ciel, des hommes, étrangers, païens (c’est-à-dire, pour l’évangéliste, non juifs) qui se mettent en route à la recherche de celui que ce signe révèle, des hommes qui trouvent celui qu’ils ont cherché et qui, en lui, adorent leur Dieu, acclament leur roi et reconnaissent leur Rédempteur : et voilà tout le sens de cette fête de l’Epiphanie que nous célébrons, sens révélé par les Ecritures et la prière de l’Eglise. Comme l’écrit Paul dans l’épître entendue : désormais, en Jésus, les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, par l’annonce de l’Evangile. C’est déjà la fin du mythe de Babel qui divisa les hommes et l’annonce de la Pentecôte qui achèvera de faire entendre à tous l’Evangile dans leur propre langue.

Une fête donc qui nous ouvre à l’espérance : en s’incarnant en Jésus, Dieu n’a pas seulement voulu sauver ceux qui déjà croyaient en lui, mais il a voulu sauver l’humanité répandue par toute la terre. Tous peuvent, à l’exemple de ces voyageurs, reconnaître les signes universels de la présence de Dieu au cœur du monde : il suffit de scruter attentivement le monde pour reconnaître Dieu à l’œuvre. Ils sont nombreux, les témoins de l’Evangile, à travers l’histoire, à avoir souligné ces signes : là où règne la justice, là où règne la paix, là où les hommes s’aiment et s’entraident, là Dieu est présent, là Dieu est révélé. Parce que Dieu continue de prendre soin de son peuple à travers les hommes, les femmes et les enfants qui le servent avec fidélité et courage, quelquefois.

Une fête qui nous ouvre aussi à la nécessaire mission qui incombe à chaque baptisé : annoncer le Christ, toujours et encore, afin que tous puissent connaître le bonheur de ces mages devant l’enfant trouvé dans sa crèche : celui qu’ils ont cherché était là, petit, pauvre, faible, sans doute loin de ce qu’ils avaient imaginé, et pourtant, ils sont comblés de joie. Aujourd’hui encore, des hommes, des femmes et des enfants peuvent connaître cette joie de rencontrer le Christ ; aujourd’hui encore, les païens des temps modernes peuvent adorer en lui leur Dieu, acclamer leur roi et reconnaître leur Rédempteur, c’est-à-dire celui qui les sauve, celui qui donne un vrai sens à leur existence, celui qui les comble parfaitement.

Une fête qui nous renvoie aussi à notre propre manière de croire : Jésus n’est-il qu’un homme sympathique ou est-il vraiment, pour chacun de nous, celui qui donne sens à notre vie, force à nos convictions, et légitimité à toutes nos actions ? Jésus est-il le cœur de notre vie, le cœur de notre foi, quelles que soient les circonstances vécues ? En cette nouvelle année, cette fête nous renvoie immanquablement alors à notre dynamique diocésaine qui est aussi la question dont se saisira un synode des évêques prochainement : la nouvelle évangélisation. Comment faire connaître celui que nous avons accueilli, à tous les peuples de la terre ? Comment le faire connaître et reconnaître à nos proches ? Comment mieux l’accueillir dans notre propre vie ?

Aujourd’hui encore, nous pouvons faire découvrir qu’au cœur de notre foi, il y a le Christ que nous accueillons et reconnaissons comme Parole vivante de Dieu. Et cette Parole, nul ne peut la faire taire. Il suffit de relire l’histoire, quelquefois mouvementée, de notre Eglise pour s’en rendre compte. Ils ont été nombreux, ceux qui ont voulu étouffer cette Parole, dès le départ et tout au long de l’histoire, et pourtant, elle résonne encore ; et pourtant, elle touche encore les cœurs, invite à se mettre en route et à suivre les signes de la présence de Dieu. Chaque chrétien doit suivre ainsi son étoile pour progresser dans sa foi. Et chaque chrétien peut ainsi devenir une étoile pour quelqu’un qui ne connaît pas encore Dieu. Baptisé, membre de l’Eglise, je suis responsable de ma foi et de la foi des autres ; nous soutenant ainsi mutuellement, à travers les joies et les difficultés de cette vie, nous parviendrons, comme les mages, à la révélation du Dieu vivant et vrai : nous verrons Dieu face à face, comme eux.

En cette fête de l’Epiphanie, je nous souhaite à tous de poursuivre notre route : nous sommes venus à la crèche, nous avons trouvé notre Dieu, notre roi et notre rédempteur. Désormais, il nous faut déjà le chercher ailleurs, sur d’autres chemins que ceux que nous avons empruntés jusqu’ici. Car Dieu nous met toujours en route. La route est longue, quelques fois difficiles, mais toujours belle. Elle est la route de la vie où Dieu nous attend, nous guide et nous sauve. Un signe nous est donné depuis notre baptême pour progresser sur cette route en vérité : c’est le signe de la croix qui est pour chaque croyant comme une étoile dans la nuit, une étoile à suivre, une étoile à faire découvrir, une étoile à accueillir. Puissions-nous, par le mystère de la croix, devenir évangélisateurs après avoir été évangélisés à frais nouveau : ainsi des peuples plus nombreux encore pourront vivre l’Epiphanie du Seigneur, en accueillant celui qui s’est fait le Sauveur de tous. Amen.


(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

dimanche 1 janvier 2012

Sainte Marie, Mère de Dieu - 01er janvier 2012

Meilleurs voeux !





En ce premier jour de l’an, il est de tradition d’échanger des vœux : santé, fortune, bonheur, et que sais-je encore ! Et la liturgie de ce jour ne semble pas échapper à cette tradition. Après tout, pourquoi en Eglise, ne partagerions-nous pas des vœux. Des vœux qui traduiront ce que nous souhaitons comme vie avec les autres, avec Dieu.

Dans la première lecture nous avons entendu des vœux. Ceux que Dieu lui-même adresse à son peuple : Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu'il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix ! Ne sont-ce pas là les premiers vœux que des chrétiens devraient formuler : que la vie de tout homme se déroule sous le regard et la protection de Dieu ? Et ainsi nos vœux ne sont pas seulement de belles paroles, mais ils deviennent bénédiction, parole bienveillante à l’égard de ceux et celles pour lesquels ces paroles ont été prononcées. Nous comprenons mieux pourquoi Dieu indique à Moïse que c’est seulement ainsi que son nom devra être prononcé. Le nom de Dieu ne saurait servir à appeler du mal sur quelqu’un. Le nom de Dieu ne peut servir qu’à souhaiter du bien.

Le bien le plus précieux, c’est la présence de Dieu au cœur de notre vie. La fête de Noël qui a illuminé ces derniers jours, nous a rappelé que Dieu est devenu l’un de nous ; il a établi sa demeure chez les hommes, il habite désormais au milieu de nous. Nous pourrions relire ici le prophète Jérémie (31, 31-34) qui annonce déjà que Dieu habitera le cœur de l’homme, de telle sorte que l’homme n’aura plus à chercher Dieu ailleurs qu’en lui-même, en son cœur. Avec l’incarnation de Dieu, nous sommes tous devenus une résidence divine, des porteurs de Dieu. Puisque Dieu vit en nous, comment utiliser son nom autrement que pour annoncer ce bien que Dieu veut pour chacun ?

La conséquence de la présence de Dieu en notre vie, c’est la paix, la paix profonde du cœur et de l’âme. La paix de Dieu n’est pas qu’un armistice, un silence des armes ; la paix de Dieu, c’est ce désir profond et véritable d’être libéré du Mal et de la Mort. Vivre en paix, c’est vivre en communion avec Dieu et avec les frères. C’est refuser toute sorte de Mal et croire que le Bien est toujours préférable. Vivre en paix, c’est vivre selon l’idéal de Dieu, tel qu’il s’exprime dans les béatitudes ou dans le commandement de l’amour, par exemple.

Lorsque nous découvrons que Dieu habite en nous, qu’il veut notre bien, et que pour cela il a donné son Fils, comment ne pas vivre comme Marie, retenant ces événements et les méditant dans notre cœur ? Pourrions d’ailleurs effacer cette présence, supprimer la parole que Dieu lui-même prononce en notre faveur ? Non, jamais. Nous avons la possibilité et la liberté de nous éloigner de lui (mais alors, ne lui reprochons pas le Mal que nous devenons capables de commettre, lorsque nous vivons loin de sa présence), mais nous ne pourrons jamais supprimer la bénédiction de Dieu. Préférons donc l’attitude de la Mère de Dieu, qui ne comprend peut-être pas plus que nous ce qui se passe lorsque Dieu fait irruption dans une vie, mais qui accepte cette présence et vit d’elle. Ouvrons notre cœur à ce Dieu fait homme, à sa parole bienveillante et libératrice et notre vie sera transformée, et notre vie sera belle, car Dieu ne veut que notre bonheur.

Vivants comme Dieu le souhaite pour nous, nous pourrons formuler à notre tour des bénédictions pour celles et ceux que nous rencontrons afin qu’eux aussi s’ouvrent au Dieu de toute vie, au Dieu du vrai bonheur. N’hésitons pas à reprendre les bénédictions de Dieu et à les transmettre à tous. Qu’en cette année nouvelle, le cœur du monde batte au rythme du cœur de Dieu pour le bonheur de tous. Amen.


(Photo de l'ange de la crèche de Holtzheim)