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Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







vendredi 21 février 2014

07ème dimanche ordinaire A - 23 février 2014

Suivre Jésus et résister au Mal !



Ce dimanche ne serait-il pas un de ces dimanches où il aurait mieux valu rester couché plutôt que de venir à l’église ?  Parce que si c’est pour entendre ça, et s’en prendre plein la figure, non merci ! Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ! Si encore il n’y avait que cette phrase ; mais non, juste avant, c’était laisse-toi faire : on te frappe, tends l’autre joue ; on veut ta tunique, laisse aussi ton manteau ; ne riposte pas au méchant ; aime ton ennemi ! N’en jetez plus, la coupe est pleine.  Comment voulez-vous qu’un prédicateur s’en sorte ? Ou il vous dit : ben oui, c’est comme ça ; et tout le monde part en courant. Ou il vous dit : ben ce n’est pas vraiment à prendre au pied de la lettre, vous savez, c’est un vieux texte… et personne n’y croira vraiment. Alors on fait comment ? 
 
Peut-être qu’en prenant un peu de hauteur, non pas pour ignorer ou pour dévier, mais pour voir autrement, on peut comprendre mieux. La hauteur, en ce dimanche, c’est Paul qui nous la donne dans sa première lettre aux Corinthiens. N’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous. C’est bien de cette hauteur-là qu’il faut entendre les affirmations de Jésus, de cette hauteur qui nous rappelle que non seulement nous sommes disciples du Christ, mais que nous portons le Christ en nous. Nous le représentons. Quand nous agissons, c’est son Esprit qui habite en nous qui nous fait agir. Dans l’adversité, dans les moments de grandes tensions, quand la violence se déchaine, c’est lui que nous devons laisser agir en nous. Il ne s’agit pas de se laisser dépouiller, battre comme plâtre ou que sais-je encore par faiblesse, par peur ou par lâcheté. Il s’agit d’agir à la manière du Christ en toute chose. Lorsqu’il a été confronté à l’injustice et à sa propre mort, il n’y est pas allé de gaité de cœur. Il n’a pas encouragé les soldats qui le couronnaient d’épines, le flagellaient ou lui plantaient des clous dans la chair : allez encore un, n’hésitez pas ; même pas mal ! Mais il a prié pour ses bourreaux, il est resté fidèle à sa mission jusqu’au bout. 
 
Si l’Esprit de Dieu habite en nous, peut-être trouverons-nous en lui la force d’être fidèles au Christ et à son enseignement en évitant de rejoindre les rangs de ceux qui font le mal, les rangs de ceux qui permettent que le mal se propage même si, dans les apparences, c’est pour une bonne cause (se défendre, défendre ses biens). Temple de Dieu, nous ne pouvons pas faire comme si nous ne savions pas ce que Dieu attend de nous. Temple de Dieu, nous ne pouvons pas vivre comme si Dieu n’existait pas. Temple de Dieu, nous ne pouvons pas vivre et croire que Dieu ne veut pas le meilleur pour nous. Temple de Dieu, nous ne pouvons pas vivre et croire que son Amour ne transforme pas notre amour et ne concerne pas toutes nos relations humaines, même les plus difficiles. Temple de Dieu, nous ne pouvons pas croire qu’il nous livrerait sans force et sans défense à l’Ennemi. Ne nous a-t-il pas assuré qu’il serait avec nous, tous les jours, en toutes circonstances ? Résister au Mal sans commettre le Mal à notre tour, ne pas céder au méchant, c’est croire que Dieu peut, à travers nous, construire un monde nouveau, un monde dans lequel, peu à peu, dès maintenant, le Mal n’a plus sa place. Pour quelle autre raison Dieu aurait-il choisi d’habiter en nous si ce n’est pas pour nous inviter à vivre mieux, à vivre libérés de toute forme de Mal ? 
 
Nous comprenons peut-être mieux alors la prière de l’Eglise en ce dimanche qui nous a fait prier ainsi au début de notre eucharistie : Accorde-nous, Dieu tout-puissant, de conformer à ta volonté nos paroles et nos actes dans une inlassable recherche des biens spirituels. Puisque l’Esprit de Dieu habite en nous, nous pouvons nous ajuster, grâce à lui, à ce que Dieu attend de nous, en toutes choses, en toutes circonstances. Puisque l’Esprit de Dieu habite en nous, nous devenons capables d’agir comme le Christ lui-même. Il n’a pas fui le Mal, il l’a affronté dans une souveraine liberté et l’a vaincu, une fois pour toute. En Jésus, mort et ressuscité, le Mal est défait, définitivement. En Jésus, mort et ressuscité, la Mort elle-même n’a plus rien à dire ; elle est morte, sans force, sans prise sur nous. 
 
A nous qui sommes les disciples du Christ, le Temple de Dieu, ne nous est laissé que cet exemple de Jésus affrontant le Mal, relevant l’homme, invitant à aimer toujours, à aimer quiconque croise notre route, fût-il notre ennemi. C’est à l’amour dont nous sommes capables que les autres sauront que nous sommes disciples du Christ, que nous le suivons et que nous résistons au Mal. C’est par la puissance de l’amour que nous vaincrons le Mal à la suite de Jésus Christ. Entrons en résistance avec pour seule arme l’amour qu’il nous a donné. Tel est son enseignement ; telle est la voie à suivre pour être véritablement disciple du Crucifié. Il n'y en a pas d'autre. Amen. 
 
(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, Mille dimanches et fêtes, année A, éd. Les Presses d'Ile de France)

samedi 15 février 2014

06ème dimanche ordinaire A - 16 février 2014

Suivre Jésus et vivre selon sa grâce.



Donne-nous de vivre selon ta grâce ! Cette demande, formulée dans la prière d’ouverture de cette eucharistie dominicale, nous permet de faire le lien entre ce que Jésus nous disait dimanche dernier (Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde) et l’enseignement qu’il poursuit aujourd’hui et que nous entendrons jusqu’à notre entrée en Carême. Il s’agit pour nous, pendant les trois semaines à venir, de bien comprendre comment nous serons sel de la terre et lumière du monde, c’est-à-dire comment nous devons vivre  pour vivre selon la grâce de Dieu, de manière à ce  que Dieu lui-même puisse venir en nous pour y faire sa demeure.
 
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les paroles de Jésus sont compliquées ou plutôt qu’elles compliquent tout. Dans l’Evangile entendu, Jésus relit la Loi jadis donnée à Moïse et la mène à un degré plus haut de perfection. Ce qui était permis autrefois ne l’est plus. Là où prévalait encore une certaine dureté, Jésus vient placer un nouveau curseur qui vise à supprimer toute dureté de cœur. Il va plus loin que la Loi de Moïse, tout en abolissant pas cette Loi : Je ne suis pas venu abolir la Loi ou les Prophètes, mais accomplir. Comme l’expliquera un saint Paul plus tard, la Loi était imparfaite au sens où elle ne permettait pas d’éviter le péché. Ce que Jésus demande, c’est bien de vivre une perfection de l’amour. Et cette perfection mène très loin, beaucoup plus loin que la Loi donnée à Moïse. La relecture que Jésus en fait va plus loin que les interdits posés dans la Loi.

Là où la Loi disait : Tu ne commettras pas de meurtre, Jésus dit : Tu ne te mettras pas en colère contre ton frère, tu n’insulteras pas ton frère, tu ne maudiras pas ton frère. Non seulement tu ne feras rien de mal par tes actes, mais tu ne feras pas de mal non plus avec tes mots. Pour lutter contre le Mal, pour lutter contre toute forme de Mal, il faut une tolérance zéro. Est-ce possible de vivre ainsi ? Pour Jésus, sans aucun doute, c’est oui ; c’est même la seule manière de vivre qui soit. Le disciple de Jésus ne peut se satisfaire du Mal et pour lutter contre, il doit d’abord faire le ménage dans sa propre vie. Les préceptes que Jésus donne ne sont pas pour le voisin ; ils sont pour nous, pour toi, pour moi. Il les appliquera lui-même au moment de sa Passion, lorsque, rejeté par tous, abandonné par tous et condamné par tous, il demandera au Père le pardon pour ses bourreaux ! Seul compte, dans le Royaume que Jésus construit, l’amour pour tous et chacun.
 
Cet amour doit nous conduire à faire le premier pas, toujours, même quand c’est l’autre qui a quelque chose contre nous : Si tu te souviens que ton frère a quelque chose  contre toi, va d’abord te réconcilier avec ton frère. N’attends pas qu’il regrette, n’attends pas qu’il demande pardon ; va au-devant de lui et accorde-toi avec lui. Le disciple du Christ, pour être lumière du monde et sel de la terre, doit nécessairement être un amoureux de la justice, un amoureux de la réconciliation, un amoureux de la paix. Il doit nécessairement faire le premier pas, comme le Christ a fait le premier pas de la réconciliation de l’homme avec Dieu en s’offrant sur la croix. L’amour que le disciple porte aux autres ne peut pas être moindre que l’amour que le Maître porte à tout homme et à tous les hommes.  Ce que Jésus dit des relations interpersonnelles devient alors d’autant plus vrai et exigeant quand les sentiments amoureux s’en mêlent. Jésus passe de l’interdit de l’adultère à l’interdit de seulement désirer un ou une autre. Il ne peut y avoir d’engagement personnel qu’avec une seule personne, et pour toute la vie. J’entends bien l’objection de ceux qui disent : aujourd’hui, cela n’est plus possible ! Il y a des chantres de l’engagement multiple qui ne se cachent même plus pour dire que l’engagement envers une seule personne pour toute la vie, c’est dépassé. Le progrès, ce sont des  amours successifs, vécus dans une fidélité temporelle limitée. L’enseignement de Jésus est sans appel : quand vous dites oui, que ce soit oui ; quand vous dites non, que ce soit non. Tout ce qui est en plus vient du Mauvais.

Tel est ce que Jésus attend de nous. Est-ce difficile ? Oui, certainement. Est-ce impossible ? Non, puisqu’il nous montre, dans sa propre vie, que cela est possible. Suivre Jésus, c’est suivre un Maître, non parce qu’il est beau, ou parce que ce qu’il dit est beau. Suivre Jésus, c’est suivre un Maître qui va changer notre regard sur le monde, notre regard sur les autres, notre regard sur nous-mêmes. Suivre Jésus, c’est accepter de se convertir, radicalement. Suivre Jésus, ce n’est pas espérer un monde meilleur, ni espérer que les autres changent ; suivre Jésus, c’est construire ce monde meilleur, c’est changer soi-même pour s’accorder à ce meilleur que Jésus promet et qu’il inaugure par sa venue. En chaque eucharistie, il nous donne la force pour vivre selon son enseignement. Que celle qui nous rassemble nous purifie et nous renouvelle, et nous marcherons, joyeux et confiants, à la suite de Jésus, notre Maître. Amen.
 
(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'Evangile, éd. Les Presses d'Ile de France)

samedi 8 février 2014

05ème dimanche ordinaire A - 09 février 2014

N'oublions pas les petits détails...




Avez-vous déjà remarqué, qu’à force d’être concentré sur les paroles de Jésus, nous en oublions souvent les petits détails qui sont pourtant, à leur manière, un enseignement tout aussi important ? Si je vous interrogeais sir l’évangile de ce dimanche, vous retrouveriez sans trop de difficultés les deux slogans : Vous êtes le sel de la terre ; vous êtes la lumière du monde. Mais pourriez-vous me dire, sans regarder dans un missel, dans quelles circonstances Jésus a dit ces paroles ?
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne : voici les circonstances de cet enseignement. En quoi sont-elles importantes ? Elles donnent à l’enseignement de Jésus toute sa force. Comme les disciples : voilà donc quelque chose qui ne concernera pas tout le monde. Jésus s’adresse là seulement à ses disciples, à ceux qui le suivent, à ceux qui ont confiance en lui, qui croient en lui ; cela peut ne pas plaire ; certains diront que Jésus se fait élitiste ; mais c’est ainsi. L’enseignement de Jésus ne peut pas être donné tout d’un bloc à quelqu’un qui ne croit pas en lui, à quelqu’un qui ne marche pas avec lui. Si quelqu’un veut connaître l’enseignement de Jésus, il doit d’abord apprendre à connaître le Maître, reconnaître Jésus comme son Maître et se faire son disciple ! Il y a un lien entre ce que je sais de Jésus et ce que je suis capable d’entendre venant de lui. Mieux je connais Jésus, mieux je connais et comprends son enseignement. Cela nous oblige alors à faire des catéchèses différenciées. Je ne peux pas dire la même chose à quelqu’un qui ne connait pas Jésus, ou qui apprend à peine à le connaître, et à quelqu’un qui connaît Jésus depuis longtemps. Je dois aller progressivement dans l’enseignement que je donne.
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus : voilà donné deux conditions supplémentaires. Le disciple ne peut jamais être seul, ou apprendre seul. Etre disciple de Jésus, c’est nécessairement accepter de faire Eglise, accepter de rencontrer les autres disciples, autour de Jésus lui-même. Et pour éviter que certains pensent que je prêche pour les absents, pour ceux qui ne viennent pas au rassemblement autour de Jésus que représente chaque messe, je veux rappeler tout de suite que cela nous concerne aussi, nous qui venons à la messe. Parce que je peux y venir en cœur solitaire : je veux bien rencontrer Jésus, mais les autres, non merci ! Je me cale dans mon coin, quand c’est possible derrière le plus gros pilier, et surtout qu’on ne me demande rien. Je viens pour MA messe ! Je suis peut-être venu auprès de Jésus, mais pas en disciple qui vient autour de Jésus avec les autres disciples. Or, Jésus n’enseigne pas ses disciples un à un ; ils sont ensemble, autour de lui. Oui, quand je viens à la messe, je ne dois faire qu’un avec les autres. Et nous avons tous une responsabilité en la matière. Le chef de chœur et l’organiste auront à veiller à ce que le chant d’entrée permette cette communion d’individus divers qui ne doivent former qu’un seul cœur. Comment est-ce possible lorsque personne, hormis la chorale, ne peut le chanter ? Les habitués de la communauté auront à cœur d’accueillir les nouveaux  venus, chaleureusement. Début janvier, revenant d’une session de travail au Portugal, j’ai célébré l’Epiphanie dans une paroisse de la région parisienne. En entrant dans l’église avec un collaborateur, nous avons été immédiatement salués par un laïc de la communauté ; il s’est intéressé à nous, nous demandant d’où nous étions en nous souhaitant une bonne célébration avec eux.  Et cela n’était pas dû au fait que je sois prêtre. J’étais en civil, sans signe distinctif ! Cela change de ce que j’ai pu entendre, parfois de mes propres paroissiens lorsque j’étais curé : c’est ma place, là ; vous ne pouvez pas rester là ! Oui, les disciples de Jésus ne se rassemblent pas autour du petit Jésus à chacun, mais autour de l’unique Christ, seul Tête de son Eglise. Je suis à la fois reconnu comme unique et comme membre d’un grand tout qui est l’Eglise d’un lieu déterminé. J’en suis un membre unique au sens où si je ne viens pas, ma place restera vide ; et membre d’un grand tout, membre de l’Eglise, au sens où je ne dois faire qu’un avec les autres. Je ne peux pas m’isoler dans mon coin. Le disciple est nécessairement quelqu’un qui se rassemble !
Et qui se rassemble avec les autres autour de Jésus ! Pas autour d’une idée ; pas autour d’un thème ; non, toujours autour de Jésus. Par exemple, aujourd’hui, c’est le dimanche des malades, à cause de sa proximité avec la fête de Notre Dame de Lourdes, qui est la Journée mondiale des malades. Même si nous sommes invités à prier particulièrement pour les malades, c’est toujours Jésus qui nous rassemble. Même les dimanches où nous sommes invités à prier pour les plus grandes et les plus belles valeurs humaines, comme la paix, l’unité…  c’est toujours autour de Jésus que nous sommes rassemblés. C’est lui qui nous invite, semaine après semaine ; c’est sa Bonne Nouvelle qui est partagée, c’est son Corps qui est offert à tous ceux qui croient en lui.
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus sur la montagne : et voilà donné le lieu du rassemblement. La montagne, dans la Bible, est LE lieu de la rencontre avec Dieu.  C’est sur la montagne que Moïse reçoit les Tables de la Loi. C’est sur la montagne que Jésus est transfiguré. C’est donc bien dans le lieu de la rencontre qu’il faut se rendre avec les autres disciples pour entendre en vérité l’enseignement de Jésus. Ah, je peux lire la Bible chez moi, prier chez moi, même avec deux ou trois amis, si je veux, si je peux ; mais le dimanche, c’est autour de Jésus, avec les autres disciples, sur la montagne que je dois être. Le rassemblement à l’église, le dimanche, reste incontournable pour entendre Jésus s’adresser à nous, et pour comprendre ce qu’il nous enseigne. Le disciple véritable ne peut pas faire l’économie de ce rassemblement. Il y est tenu, autant que possible, non par obligation, mais par nécessité. C’est quand j’ai compris cela, compris que je suis disciple avec les autres, rassemblé avec eux, autour de Jésus, sur la montagne, que je peux comprendre pourquoi il nous dit aujourd’hui, non pas tu es le sel de la terre et la lumière du monde, mais bien VOUS êtes le sel de la terre, VOUS êtes la lumière du monde. C’est quand les croyants en Jésus  vivent authentiquement en disciples du Christ qu’ils sont collectivement le sel de la terre et la lumière du monde. C’est bien ce que nous vivons ensemble, autour de Jésus, qui est pour les autres un témoignage, quelque chose qui donne du goût et de l’envie aux autres. Jésus n’aurait pas pu dire à un seul de ses disciples, même le plus saint, entre la poire et le fromage au cours d’un repas chez tante Marthe, qu’il était à lui seul le sel de la terre et la lumière du monde ! Il ne pouvait le dire que là, sur la montagne, à tous ses disciples rassemblés autour de lui. Si bien que lorsque nous cesserons d’être Eglise, et quand bien même nous vivrions le plus saintement possible, nous cesserons d’être le sel de la terre et la lumière du monde, parce que nous ne serons plus signe du Royaume que Jésus veut construire avec tous et que l’Eglise préfigure.  Un disciple hors de l’Eglise est comme un poisson hors de son bocal : il a beau frétiller encore, il finira très vite raide comme la mort.
 Rassemblés en cette chapelle du Carmel, nous sommes aujourd’hui de ces disciples rassemblés autour de Jésus sur la montagne. Nous sommes de ceux à qui il dit : vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. Entendons-le, comprenons-le et vivons-le ! Ainsi le sel de la Bonne Nouvelle gardera longtemps encore sa saveur et sa lumière pourra attirer tous les hommes au Christ Sauveur. Amen.                   
(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'évangile, éd. Les presses d'Ile de France)