Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 4 décembre 2010

2ème dimanche de l'Avent A - 05 décembre 2010

Notre foi est espérance : nous célébrons un Dieu qui prend soin de son peuple et qui pardonne.






Parmi les nombreuses manières d’aborder notre foi, il y a l’angle de l’alliance que Dieu veut établir entre lui et nous. En lisant la Bible, nous pouvons comprendre comment Dieu, à travers l’histoire, faisait alliance avec les hommes, et découvrir les promesses sur lesquelles reposaient ses alliances. Ainsi, par exemple, à Abraham, il est promis qu’il sera le Père d’une multitude ; à Moïse, il est promis la liberté et une terre ; à David et Salomon, il est promis qu’ils seraient de grands rois et qu’ils auront une descendance nombreuse ; à Jérémie, il est promis une alliance nouvelle, inscrite dans le cœur des hommes. Que sont ces promesses devenues ?

Pour les chrétiens que nous sommes, ces promesses ont toutes été réalisées en Jésus Christ. Récapitulant l’histoire et accomplissant pleinement le projet de salut de Dieu en sa mort et sa résurrection, il mène à leur perfection toutes ces promesses. En lui, en sa mort/résurrection, la nouvelle alliance est inaugurée. Désormais, les hommes n’ont plus à craindre le mal, le péché et la mort : en Jésus, mort et ressuscité, ils ont part à sa victoire et peuvent, dans une fidélité au Christ, vaincre en eux et autour d’eux les forces de morts qui régissent leur monde. En Jésus, ils ont accès à la vie éternelle ; en Jésus, ils sont fils et filles de Dieu. Désormais, la loi de Dieu ne leur est plus extérieure ; désormais, Dieu lui-même habite en chacun, puisque en Jésus, il est devenu l’un de nous. C’est bien vers la célébration de ce grand mystère que nous marchons en ce temps d’Avent. C’est bien ce grand mystère qui fonde notre foi et notre espérance.

Le mot est donc lâché : notre foi est espérance. Benoît XVI, dans son encyclique Spe salvi (l’espérance sauve), rappelle que dans certains écrits bibliques, foi et espérance sont tellement liées qu’elles se substituent l’une à l’autre. Avoir la foi, c’est espérer ; espérer, c’est déjà être croyant. Avons-nous raison d’espérer ? Puisque notre foi se fonde en la mort et la résurrection de Jésus qui nous obtient la vie éternelle, il n’y a pas lieu de douter ou de désespérer. Notre espérance nous tourne toujours vers ce cœur de la foi, et quelques soient les difficultés rencontrées, nous savons que nous en sommes déjà vainqueurs, puisque le Ressuscité lui-même a vaincu une fois pour toutes tout ce qui s’opposait à la vie, à notre vie.

Paul nous le disait dans la deuxième lecture entendue : tout ce que les livres saints ont dit avant nous est écrit pour nous instruire, afin que nous possédions l’espérance grâce à la persévérance et au courage que donne l’Ecriture. Lorsque nous lisons ces textes, nous ne lisons pas de belles histoires, nous ne parlons pas de grandes idées ; nous lisons l’histoire de notre famille, la famille des croyants-Dieu, qui nous concerne encore aujourd’hui. Ce que Dieu a fait jadis, il le fait toujours et encore, à travers le temps et l’histoire, pour chaque homme, pour chaque femme, pour chaque enfant qui vient en ce monde. Notre foi repose sur la certitude que Dieu prend soin de nous comme un Père porte le souci de son enfant. Notre foi repose sur la certitude que Dieu se souvient de chacun de nous, car comme une mère ne saurait oublier son petit, Dieu ne saurait oublier ceux qu’il a appelés à la vie en son Fils unique. Dieu veille sur nous, Dieu nous protège.

Au cours de la célébration eucharistique, nous redisons cette espérance, et ce, dès le début de notre rassemblement. Après les salutations d’accueil, la première chose que nous faisons, c’est nous tourner vers la croix du Christ et nous reconnaître pécheurs. Il ne s’agit pas là de nous flageller pour nos manques d’amour, ni même et surtout d’exposer publiquement notre péché. Il s’agit de se tourner vers celui qui est la source de cette éternité de vie, le Christ crucifié et ressuscité, pour lui dire qu’on est sûr de lui. C’est le premier secret que découvrent les enfants qui préparent leur première communion. Et il est d’importance. Car il porte en lui notre espérance, donc notre foi. Devant la croix, nous demandons à Jésus de veiller sur nous, d’être toujours auprès de nous. Et nous le faisons en proclamant ce qu’il a fait pour nous ; par exemple : Seigneur Jésus, vivante image du Père, envoyé pour nous rendre la vie, prends pitié de nous. O Christ, né de la Vierge Marie, pour nous apporter le pardon, prends pitié de nous. Seigneur, Parole éternelle du Père, venu nous promettre la paix, prends pitié de nous. Devant la croix, signe de l’immense amour de Dieu pour nous, nous disons notre confiance en Dieu qui nous sauve et dont nous espérons encore pouvoir sentir l’amour, même si nous savons que quelquefois, nous nous éloignons de lui. Ce qui compte, ce n’est pas notre péché ; ce qui compte, c’est que nous espérons de lui être sauvés, être pardonnés, être ressuscités. Nous ne pourrions entendre sa Parole, sans cette certitude d’être aimés et relevés de nos péchés ; nous ne pourrions pas communier au Corps du Christ, c’est-à-dire à la vie même de Dieu, si nous n’avions pas en nous cette espérance que ce pain nous sauve et nous fait vivre. Ou alors la communion serait vidée de sa substance ; il n’y aurait alors pas de différence entre manger un simple morceau de pain et communier au don de Dieu. Or ce pain que nous mangeons est bien plus que du pain puisqu’il est devenu Corps et Sang du Ressuscité, passant dans notre vie pour nous transformer intérieurement et nous rendre participants de l’unique Corps, celui qui a été livré et sauvé par Dieu dans la Pâque.

Sans espérance, notre foi n’est rien. Sans espérance, il n’y aurait pas d’avenir possible avec Dieu. Sans espérance, notre Avent ne serait que du vent. Or, nous attendons bien Dieu, qui se manifestera au cœur même de nos existences ; nous attendons bien Dieu, qui partagera le tout de notre existence pour la transfigurer et élever notre vie à la mesure de la sienne. Chaque messe nous rend déjà participant de ce mystère. Chaque messe fait grandir notre foi en ravivant notre espérance. Nous pouvons accorder foi et confiance à un tel Dieu : ce qu’il a promis, il l’a réalisé en Jésus et le réalise encore pour chacun, chaque jour. Que ce temps d’Avent, temps de l’espérance par excellence, nous donne de croire encore plus en la réalisation des promesses que Dieu a faite. Qu’il raffermisse notre espérance et nous pourrons reconnaître Dieu à l’œuvre lorsqu’il viendra. Amen.



(Le secret dont il question plus haut est découvert dans le parcours Secrets de vie, en usage dans le diocèse de Strasbourg)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire