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vendredi 18 mars 2011

02ème dimanche de Carême A - 20 mars 2011

Célébrer la réconciliation pour entrer dans le projet de Dieu.




Il n’avait sans doute plus grand chose à prouver, Abraham, lorsque le Seigneur s’est adressé à lui pour la première fois. Il a bien mené sa vie, il est parvenu à un âge vénérable. Et pourtant, à l’appel du Seigneur, autant dire pour lui à l’appel d’un inconnu, voilà Abraham qui laisse tout pour se mettre en route, partir à l’aventure pour aller Dieu seul sait où. Un appel, une décision radicale, et voilà notre Abraham devenu à jamais le Père de tous les croyants. La suite de l’histoire, nous la connaissons : la promesse d’un fils, la naissance de ce fils, le sacrifice demandé… Aussi intéressons-nous donc encore un peu à ce début.

Car ce début tient à la fois du fantastique et du roman d’aventure. Du fantastique, parce que quelqu’un parle à Abraham d’un pays lointain dans lequel il trouverait, non pas amour, gloire et beauté, mais bénédiction : Je te bénirai et tu deviendras une bénédiction. Voilà qui est bien mystérieux : nous partirions volontiers pour des choses futiles et matérielles ; Abraham part pour une promesse de bénédiction : Je ferai de toi une grande nation, je rendrai grand ton nom. Ce début tient aussi du roman d’aventure, car il ne sait même pas comment cette bénédiction sera réalisée ; il ne sait même pas quand elle sera réalisée ; il ne sait même pas s’il arrivera au bout du chemin (à son âge et en ces temps farouches, un accident est vite arrivé) ; mais il part. Il entre dans un projet qui n’est pas le sien, mais qui est pour lui. Il part et fait sien ce projet du Seigneur. Il entre dans une obéissance à ce Seigneur qui l’appelle. Peut-être accueille-t-il déjà comme une bénédiction cet appel à se mettre en route ! Suivre Dieu, entrer dans le projet qu’il porte pour nous, relève bien de l’aventure.

Ce chemin d’Abraham sera désormais le chemin de tout croyant. Ce sera notre chemin. Comme Abraham, nous sommes appelés. Comme Abraham, il nous faut répondre. Notre baptême est un début de réponse à Dieu. Les sacrements que nous célébrons dans la foi sont une suite à cette réponse initiale. Nous disons à Dieu que nous voulons bien marcher avec lui ; nous disons à Dieu que nous lui faisons confiance et que nous voulons bien nous laisser guider par lui. Entrer dans le projet de Dieu, ce n’est pas la décision d’un instant, c’est la décision de toute une vie ; un « oui » à Dieu à redire chaque jour. Comme Abraham, nous ne comprenons peut-être pas toujours ce que Dieu attend, ni pourquoi il nous demande ceci ou cela ; mais comme Abraham, nous pouvons avoir la certitude que Dieu sera toujours avec nous et qu’il veut notre bonheur : c’est peut-être cela la plus grande bénédiction de Dieu. Il nous appelle pour nous rendre heureux ; il nous appelle et nous bénit pour que nous réussissions notre vie avec lui et avec les autres.

Il suffit de relire la vie d’Abraham pour se rendre compte de sa foi en ce Seigneur qui l’a appelé, même au temps difficile où ce même Seigneur qui lui avait donné Isaac, l’enfant de la promesse, lui demande de rendre l’enfant dans un sacrifice. Il ne comprend sans doute pas grand-chose, mais il y va, sûr que le Seigneur pourvoira à tout. Nous savons ce qui advint et combien Abraham a eu raison de faire confiance encore, de consentir encore à ce Dieu qui l’a sorti de la terre de ses ancêtres. Petit à petit, Dieu se révèle à Abraham et la confiance de celui-ci grandit.

Appelés par Dieu, désireux de marcher à sa suite, nous faisons l’expérience de choses difficiles dans notre vie. Nous faisons même l’expérience du Mal au cœur de notre vie. Nous avons beau aspirer au bien, quelquefois le Mal survient. Avec Abraham, nous pouvons continuer à croire en la bénédiction de Dieu sur nous. Lorsque nous cédons au Mal, nous pouvons choisir de revenir vers Dieu ; nous pouvons choisir à nouveau le projet d’amour de Dieu pour nous. Lorsque nous célébrons la réconciliation, c’est bien d’abord une bénédiction que Dieu nous donne avant de nous offrir l’absolution de nos péchés. Il vient nous redire, malgré le mal que nous avons fait, combien il nous aime, combien il veut encore que nous marchions à sa suite. Lorsque le prêtre prononce ces paroles : Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés : par le ministère de l’Eglise, qu’il vous donne le pardon et la paix, c’est bien une bénédiction qu’il nous adresse de la part de Dieu. Il nous dit tout le bien que Dieu veut et réalise pour nous, en Jésus, mort et ressuscité. Et nous découvrons, à chaque pardon, le véritable visage de Dieu : il est miséricordieux, il veut nous pardonner nos errements loin de lui, il nous veut dans sa paix. Il nous encourage par sa bénédiction sans cesse renouvelée.

Découvrant le véritable visage de Dieu pour nous, nous redécouvrons que son projet pour nous est bien un projet d’amour, un projet qui nous mènera au bonheur sans fin, un projet de salut. Comment refuser cette grâce que Dieu nous fait dans ce sacrement si précieux ? Comment ne pas courir vers Dieu pour être réconcilié avec lui et retrouver notre dignité de fils que le péché avait étouffé ? En nous préparant à reconnaître l’amour de Dieu pour nous et à confesser en même temps notre péché au terme de notre Carême, nous réaffirmons notre désir de vivre avec Dieu et pour Dieu. Au seuil de la Semaine Sainte, nous pourrons lui redire avec confiance : non pas ma volonté, mais la tienne. Amen.




(Image de Jean-Yves Decottignies, in Mille dimanches et fêtes, Année A, éd. Les Presses d'Ile de France)

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