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samedi 19 novembre 2011

Christ, Roi de l'univers A - 20 novembre 2011

Que signifie accueillir le Christ, Roi de l'univers ?





C’est une bien belle manière de terminer l’année liturgique que de la consacrer au Christ, Roi de l’univers. Comme le chantera la préface tout à l’heure, nous reconnaissons, au terme d’un parcours avec l’évangéliste Matthieu, que Jésus est bien celui que Dieu a envoyé pour établir un règne de vie et de vérité, un règne de grâce et de sainteté, un règne de justice d’amour et de paix, dans lequel l’homme et Dieu vivront réconciliés. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement pou nous ? Qu’est-ce que cela veut dire d’avoir le Christ pour roi de l’univers ?

Accueillir le Christ comme roi de l’univers dans ma vie, c’est d’abord me laisser chercher par lui. Nous considérons souvent que la vie spirituelle consiste à chercher Dieu. Mais la Bible nous apprend que c’est Dieu qui cherche l’homme. Relisez la Genèse, quand l’homme et la femme ont désobéi à Dieu. Ils se cachent devant sa face et Dieu se met à leur recherche : homme, où es-tu ? Relisez le prophète Ezéchiel que nous avons entendu en première lecture : Maintenant, j’irai moi-même à la recherche de mes brebis et je veillerai sur elles… la brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces. Relisez aussi les évangiles et contemplez Jésus allant à la rencontre des hommes et des femmes de son temps, et particulièrement vers celles et ceux qui sont blessées, exclues, pour leur dire qu’ils sont du peuple que Dieu se donnent, qu’est venu le temps de la délivrance, le temps du salut. Oui, reconnaître le Christ comme Roi de l’univers, c’est accepter qu’il nous trouve, qu’il entre dans notre vie pour y faire son œuvre de salut. C’est accepter que lui seul puisse redresser en nous ce qui est courbé, que lui seul puisse guérir en nous ce qui est malade. C’est accepter que Dieu m’aime et qu’il peut et veut faire quelque chose pour moi.

Accueillir le Christ comme roi de l’univers, c’est aussi reconnaître que c’est sur la croix qu’il manifeste le mieux sa royauté. C’est bien en livrant sa vie sur la croix qu’il réalise ce que personne n’a jamais fait et ne fera plus jamais pour nous : il livre sa vie en échange de la nôtre ; il livre sa vie pour que nous puissions vivre. Là, sur la croix, il détruit l’ultime ennemi de l’humanité : la mort elle-même. Plus rien désormais ne peut nous tenir éloignés de Dieu, si ce n’est nous-mêmes et notre liberté. Dans sa mort et résurrection, le Christ est ce pasteur qui est allé à la rencontre de ses brebis, qui s’est livré pour elles, qui a pris soin d’elles. Seul notre refus de Dieu peut désormais nous tenir éloignés de lui. D’où la nécessité d’un jugement que le Christ devra prononcer lors de son retour, non pour punir, mais pour unir en Dieu celles et ceux qui se seront laissés sauver.

Accueillir le Christ comme roi de l’univers, c’est nécessairement alors vivre de telle manière que nous manifestions, dès maintenant, par nos actes que le Christ nous déjà trouvé et sauvé. Le récit du jugement dernier que nous avons entendu est intéressant. Il nous montre le Christ revenant dans sa gloire et séparant les hommes, les uns des autres. Deux groupes distincts, mais à qui sont faites les mêmes réflexions : J’avais faim, j’avais soif, j’étais un étranger, j’étais nu, j’étais malade, j’étais en prison. En un mot, les grands besoins fondamentaux de tout humain : nourriture, boisson, accueil (logement), vêtement, compassion et miséricorde. Et un constat : tu l’as fait pour moi ou tu ne l’as pas fait pour moi. La même surprise, des deux côtés : quand t’avons-nous vu, Seigneur ? Quand avons-nous fait (ou pas fait) cela pour toi ? Et la même réponse : chaque fois que vous l’avez fait (ou pas fait) à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (ou pas). Ceux qui auront choisi et accueilli le Christ comme leur roi, en toute chose, durant leur vie, seront accueillis par lui pour avoir vécu selon son unique commandement : Aime Dieu et tes frères. Nous reconnaissons le Christ comme notre roi lorsque, comme lui, nous servons nos frères. Si nous ne le faisons pas pour eux, faisons-le au moins parce qu’à travers eux, nous rencontrons le Christ et nous nous laissons rencontrer par lui. Le visage du Christ est imprimé en chacun de nous depuis que Dieu s’est fait homme, depuis qu’il s’est irrémédiablement lié à nous.

Sachant que nous sommes tous le pauvre de quelqu’un et le riche d’un autre, nous avons tous à servir et à nous laisser servir pour construire ce monde, ce règne de justice, d’amour et de paix. Ainsi nous correspondrons toujours mieux à ce que Dieu a voulu faire de nous lorsque, au commencement, il nous a créés dans son amour. Et nous entendrons notre roi nous dire, à son retour : Venez, les bénis de mon Père, et recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Quel beau retour à la maison que ce jour-là ! Amen.



(Photo de Quentin Urlacher)

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