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vendredi 3 août 2012

18ème dimanche ordinaire B - 05 août 2012

Bien comprendre Jésus pour mieux  comprendre l’Eucharistie.


Depuis dimanche et pendant trois semaines encore, nous méditons le chapitre 6 de l’évangile de saint Jean. Un chapitre tout entier eucharistique. De sa première à sa dernière ligne, il nous parle du Pain vivant et vrai. Et nous constatons, dès le début, qu’il y a une formidable incompréhension entre Jésus et le peuple. Ceux qui voient les signes que Jésus pose, ne savent pas les déchiffrer. Ils s’arrêtent à l’aspect extérieur des choses, sans chercher même à comprendre davantage, sans chercher derrière le signe sa signification profonde. Le passage d’Evangile que je viens de proclamer le montre fort bien.

Jésus vient de multiplier les pains. Il s’est retiré et la foule le cherche, car elle veut encore de ce pain. Elle a mangé à sa faim ; pourquoi les choses ne continueraient-elles pas ainsi ? La foule ne voit en Jésus que celui qui a comblé une attente, un désir immédiat. Ce qu’il a fait une fois, il peut donc le refaire et tout le monde sera content. Seulement voilà : le Christ n’est pas venu organiser de grands pique-niques. Il ne vient pas combler les désirs terrestres. Sa mission, c’est d’entraîner les hommes sur le chemin de Dieu. Il vient combler une attente spirituelle. Il vient rassasier la faim spirituelle. Mais les hommes ont-ils vraiment faim de Dieu ?

Le dialogue entre Jésus et la foule est révélateur de cette incompréhension. Là où Jésus parle de pain qui comble toutes les faims de l’homme, la foule n’entend que faim terrestre, pain de boulangerie. Ce qu’elle veut, c’est quelqu’un qui mette fin à son manque, sans que cela ne lui coûte quelque chose. Pourquoi ne pas avoir tous les jours de ce pain, comme jadis les pères ont eu la manne au désert ? Pourquoi Jésus ne referait-il pas pour eux ce que fit Moïse jadis ? Leur questionnement trahit une double incompréhension : d’une part, la foule montre ainsi qu’elle n’a pas compris qui est vraiment Jésus ; et d’autre part, elle montre aussi qu’elle n’a pas compris le geste de Moïse au désert. Il faut que Jésus leur rappelle que, derrière le don de la manne, il n’y a pas Moïse, mais Dieu et sa prodigalité. Tout comme derrière la multiplication des pains, il n’y a pas la révélation de Jésus comme grand mathématicien qui sait diviser et multiplier, mais la révélation de Jésus comme celui que Dieu envoie vers les hommes pour leur indiquer un chemin de vie. La foule se trompe sur le sens du miracle ; elle se trompe sur la personne même de Jésus.

A la demande de la foule d’avoir toujours de ce pain, Jésus répond en levant le voile sur son identité et sa mission. Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. Jésus se pose ainsi clairement comme celui qui, à l’image de Dieu même, donne la vie, celui qui permet à l’homme de vivre. Et c’est dans l’attachement à sa personne, dans la foi en lui, que se trouve pour l’homme la vie, la vie éternelle promise par Dieu. Voilà qu’il ne faut plus suivre une Loi mais s’attacher à quelqu’un, communier à lui.

Ce que le Christ propose, l’Eglise le réalise dans le sacrement de l’Eucharistie. Lorsque le prêtre consacre le pain et le vin, c’est le Christ vivant qui se rend présent, et le pain et le vin eucharistique deviennent le corps et le sang du Christ, sacrement de sa présence réelle et éternelle au monde des hommes. C’est le plus grand trésor que nous ayons. C’est le plus grand don que Dieu puisse nous faire. Ne nous méprenons pas sur le sens de ce sacrement. Il n’est pas un repas de l’amitié, une espèce de repas de fête auquel tous peuvent prendre part, sans y réfléchir. Il est le repas où Dieu lui-même se donne en nourriture. A cause de cela, ce repas nécessite la foi. Sans la foi, il n’y a pas de possibilité d’y communier. Sans la foi, pleine et entière, telle que la proclame notre Eglise, il n’est pas possible d’y participer. Aux origines de l’Eglise, les catéchumènes (ceux qui se préparaient au baptême) devaient quitter l’assemblée dominicale avant que ne s’ouvrent les rites proprement eucharistiques. Cela signifiait bien qu’il fallait avoir été initié pour s’approcher de l’Eucharistie, et ne pas se tromper sur ce qui se joue à ce moment-là. Lorsque je préside une assemblée particulière, comme un mariage ou des funérailles, je rappelle toujours que seuls ceux qui partagent la totalité de notre foi en la présence réelle du Christ, peuvent s’approcher pour communier. Cette monition rappelle à sa manière l’importance que revêt pour nous, catholiques, le sacrement de l’Eucharistie. Si je ne partage pas la totalité de la foi d’une Eglise, je ne communie pas au repas du Seigneur que cette Eglise propose. Parce que communier signifie plus que simplement manger un morceau de pain. Cela signifie plus que simplement dire : je suis d’accord avec ce qui a été dit au cours de cette messe. Communier, c’est adhérer en totalité au Christ, et à la foi au Christ telle que la proclame l’Eglise qui célèbre. N’y voir qu’un repas amical, ou un geste fraternel, serait se méprendre gravement et sur le Christ et sur l’Eucharistie. Nous serions, face au sacrement, comme la foule face à Jésus : incapables de comprendre vraiment la portée du don de Dieu.

Lorsque nous nous approcherons tout à l’heure pour communier, que Dieu lui-même nous accorde la grâce de discerner le Christ vivant ; que notre AMEN soit notre reconnaissance du Christ Sauveur, celui qui s’offre à nous dans le pain et le vin partagés, pour que nous ayons la vie, la vie même de Dieu, maintenant et toujours. AMEN.


(Dessin de Jean-François KIEFFER, in Mille images d'Evangile, éd. Les Presses d'Ile de France)


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