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Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

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vendredi 14 septembre 2012

24ème dimanche ordinaire B - 16 septembre 2012

Peut-on vraiment connaître quelqu'un ?


Peut-on vraiment connaître quelqu’un ? Ne vivons-nous pas sur l’illusion de tout savoir sur ceux que nous rencontrons ? Dans un monde où le paraître est plus important que l’être, la question me semble pertinente. Ce n’est pas une question nouvelle, certes ; mais peut-être qu’aujourd’hui elle mérite que nous y répondions.

Connaître quelqu’un : qu’est ce que cela peut signifier ? Si nous faisons le tour de nos connaissances, nous pourrons sans peine nous souvenir de leurs noms et prénoms ; avec un peu d’effort, nous pourrons peut-être avancer une date de naissance et décliner leur situation familiale : sont-ils mariés ? Ont-ils des enfants ? Mais cela suffit-il pour dire que nous les connaissons ? Connaître quelqu’un, c’est aussi savoir ce que l’on dit de lui. Par exemple, toutes ces personnalités dont nous parle la presse, les hommes et les femmes qui font la couverture des magazines. Nous en savons des choses : ce qu’on nous en dit, ce qu’on en lit. Mais cela suffit-il pour dire que  nous les connaissons ?

Lorsque nous rencontrons Jésus, sa première question aux disciples dans l’évangile que je viens de proclamer est bien : qu’est-ce que les autres disent de moi ? Comment me connaît-on ? Et les disciples ne font que redire ce qu’ils ont entendu. Jésus est reconnu comme quelqu’un de la trempe de Jean-Baptiste, d’Elie ou de l’un des prophètes ! Nous sentons bien à la deuxième question de Jésus que cela n’est pas suffisant. Nous ne pouvons pas nous contenter de ce que pensent les autres. A n’écouter que les autres, les connaissances que nous avons de quelqu’un ne sont que partielles, voire partiales. Connaître quelqu’un en vérité, c’est être en mesure de se déterminer soi-même, de se faire une opinion propre. Et pour ce faire, rien ne vaut la rencontre personnelle.

Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? Le Pour vous est aussi important que la question elle-même. Il ne nous est pas demandé de redire ce que les autres disent, ni de répéter une leçon de catéchisme, mais bien de se déterminer en fonction de ce que nous avons vu et entendu. La réponse de Pierre - Tu es le Messie - jaillit comme un cri du cœur. Elle reprend ce qu’il a lui-même constaté : avec Jésus, les aveugles voient, les sourds entendent, le peuple mange à sa faim, toutes choses que le Messie attendu et promis devait réaliser. Lui qui suit Jésus depuis le début, ne fait que proclamer haut et fort ce que proclament depuis longtemps les actes de Jésus. La parole de Pierre est une parole sûre parce qu’elle est née de l’expérience qu’il en a faite.

Pourtant, cela ne semble pas suffisant. Sa belle profession de foi est balayée par son incapacité à bien saisir la portée de ces propres paroles. Il a vu et entendu Jésus, il le reconnaît pour ce qu’il est : le Messie ; mais il est incapable de comprendre que ce Messie est différent de ce qu’il attend. Jésus est le Messie libérateur, mais pas à la manière des hommes. Jésus est le Messie Sauveur, mais pas à la manière Pierre. Et quand il l’annonce à ses disciples, Pierre le premier lui fait des reproches. Il est difficile pour des hommes d’entrer dans le projet de Dieu. Il est difficile pour des hommes de bien saisir le mystère de Jésus, Messie Sauveur parce que Messie souffrant, Messie libérateur parce que Messie mis à mort !

Cette page d’Evangile, vous l’aurez compris, est une charnière dans notre rencontre et notre connaissance de Jésus. Avant d’aller plus loin dans la fréquentation de Jésus, il nous faut désormais comprendre et accepter le destin de cet homme-Dieu, destin qui passe par la souffrance et la mort avant de mener à la gloire de la résurrection. Il ne sert à rien de parler de la résurrection si nous n’acceptons pas la souffrance et la mort de Jésus comme le passage obligé pour notre salut. Le chemin est exigeant pour nous ; il l’est d’abord pour Jésus. Même s’il sait qu’il ressuscitera, il ne lui sera pas facile de marcher sur la route commune à tous les hommes, celle qui passe par la souffrance et la mort.

Accepter le chemin que Jésus veut suivre, c’est apprendre à mieux le connaître, lui, le seul Sauveur des hommes. Accepter ce chemin, c’est aussi s’engager à l’emprunter à notre tour. C’est le seul chemin qui mène à la victoire sur la mort et le péché. Accepter de suivre ce chemin, c’est accepter de se déposséder, de soi, de ses connaissances, pour ne faire confiance qu’à Dieu. C’est le seul chemin pour connaître en vérité celui qui vient nous sauver. Il ne suffit pas d’écouter ce que les autres nous disent de Jésus pour le connaître ; il ne suffit pas de l’avoir fréquenté, même longtemps ; il faut avoir le courage de marcher avec lui, même et surtout lorsque le chemin devient difficile. C’est après le passage de la croix que nous pourrons dire : Jésus est notre Sauveur, parce qu’alors nous l’aurons expérimenté, nous l’aurons connu et reconnu.

Que cette Eucharistie nous permette de redire notre attachement à celui qui nous sauve par sa mort et sa résurrection ! Que cette Eucharistie soit notre force sur la route, à la suite de Jésus Christ. En écoutant sa Parole, en recevant son Pain, nous marcherons avec lui et nous connaîtrons véritablement celui qui nous ouvre à la vraie vie. AMEN.

(Dessin de Coolus, Blog du Lapin bleu)

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