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vendredi 26 octobre 2012

30ème dimanche ordinaire B - 28 octobre 2012

Jésus, source du salut.


Pourriez-vous me dire en un mot de quoi il est question dans les trois textes que nous avons entendus ? Que ce soit Jérémie, que ce soit l’auteur de la lettre aux Hébreux ou Marc quand il nous relate la rencontre entre Jésus et Bartimée, il n’est question ce dimanche que d’une chose : le salut ! Notre salut !

Si maintenant je vous demandais de me définir ce mot, je crois que beaucoup auraient quelques difficultés. Et pour cause : lorsque nous parlons de salut, nous pensons toujours et presque seulement à ce qui va se passer à la fin de notre vie. Nous avons appris que Jésus nous sauve de la souffrance, et pourtant des hommes et des femmes nombreux sont cloués sur un lit d’hôpital, endurant souffrances physiques ou psychiques. Nous avons appris que Jésus nous sauve du péché, et pourtant nous devons constater que nous tombons encore souvent, et qu’il est difficile de résister à l’adversaire. Alors, nous repoussons ce salut dans un lointain. Nous serons totalement sauvés à la fin des temps. Ce n’est pas faux ; mais ce n’est pas suffisant. Car s’il est vrai que nous mesurerons pleinement l’œuvre du salut lorsque nous serons réunis dans la joie de Dieu, il n’en est pas moins vrai que ce salut, c’est maintenant qu’il s’accomplit, dans l’aujourd’hui de notre vie. Souvenez-vous ce que Jésus disait à Zachée : Aujourd’hui, le salut est entré dans cette maison ! Remettez-vous en mémoire l’annonce de la fête de Noël : Aujourd’hui, nous est né un Sauveur ! Le salut n’est donc pas à repousser aux calendes grecques, faisant de lui ainsi une pseudo-récompense pour une vie de souffrance. Parler de salut ne consiste pas à dire : souffre aujourd’hui, demain tu seras sauvé ! Le salut est à annoncer et à vivre maintenant.

Si nous relisons l’extrait du livre du prophète Jérémie, c’est bien ce qui nous est dit. Le Seigneur a sauvé son peuple… Voici que je les fais revenir… que je les rassemble… Que des verbes au présent pour mieux nous dire l’actualité de l’œuvre de salut de Dieu. Malgré les nombreux péchés du peuple, malgré son éloignement, Dieu le ramène vers lui. Dieu ne supporte pas que l’homme s’en aille à sa perte. Dieu ne peut pas accepter qu’un seul de ses enfants s’égare sur des chemins de perditions. Il veille chaque jour sur chacun de ses fils, car, dit-il, je suis un Père pour Israël, Ephraïm est mon fils bien-aimé.

L’évangile de la guérison de Bartimée ne nous dit pas autre chose. A cet homme exclu de la société parce qu’aveugle, à cet homme obligé de mendier pour survivre, Jésus pose une question surprenante : Que veux-tu que je fasse pour toi ? Jésus serait-il aveugle au point de ne pas voir de quoi cet homme a besoin ? N’est-ce pas une évidence qu’il veuille voir, être comme les autres ? Pourtant, dans cette question, réside tout l’amour de Dieu pour les hommes. Toi, homme, sais-tu vraiment ce que tu attends de celui que tu nomme fils de David ? Sais-tu vraiment tout ce qu’il peut faire pour toi ? Bartimée qui laisse son manteau, son unique bien, lorsque Jésus l’appelle ; Bartimée, qui dans un cri du cœur, exprime sa demande : Que je voie ! ; Bartimée nous montre bien qu’il a compris ce que tous les autres, bien voyants, n’ont pas encore compris. Jésus est vraiment celui qui peut le sauver ici et maintenant. Jésus est bien celui qui peut faire de lui un homme à part entière, un homme qui a toute sa place dans la société à laquelle il appartient et de laquelle son handicap l’exclut. Bartimée a bien conscience que sa vie se joue dans cette rencontre unique. 

Si la question de Jésus pouvait surprendre, sa réponse à la demande de Bartimée surprend tout autant : Va, ta foi t’a sauvé. Il aurait pu lui dire : Va et vois ! Non, sa réponse est plus grande que l’attente de Bartimée. Son œuvre dépasse ce que l’homme demandait. Il voulait voir : et bien soit ! Non seulement, il verra avec ses yeux de chair, mais il verra encore mieux ce qu’il soupçonnait dans son cri : cet homme Jésus n’est pas n’importe qui : il est celui par qui le salut est entré dans le monde ; il est celui qui manifeste à l’homme dès aujourd’hui la présence paternelle et aimante de Dieu qui veut le bonheur de ses enfants et le leur offre. Bartimée nous apprend finalement une chose simple : le salut se demande, dans une prière instante, quitte à casser les oreilles aux autres. Il est pour aujourd’hui. Il ne se gagne pas, il est un don de Dieu.

Cela, l’épître aux Hébreux nous le confirme. Lorsqu’elle nous parle du grand prêtre qui offre des sacrifices pour le salut du peuple, elle nous parle d’abord de Jésus, grand prêtre par excellence. Si les grands prêtres humains qui se sont succédés ont offert des sacrifices pour les péchés du peuple et pour les leurs, Jésus, lui, ne s’est offert en sacrifice que pour les hommes. Lui, non marqué par la faiblesse et le péché, a pris sur lui tous nos péchés pour nous en débarrasser une fois pour toutes. Ce faisant, il nous ouvre largement les portes du salut, simplement, gratuitement. Le salut n’est pas à gagner à coup de bonnes actions ; le salut ne s’obtient pas plus rapidement si j’use plus de fond de culotte sur les bancs des églises que mon voisin. Le salut s’obtient tout bonnement par grâce. Le salut s’obtient tout bonnement en reconnaissant que Jésus est celui qui nous l’offre, et en marchant à sa suite. C’est parce que nous sommes sauvés que nous sommes invités à conformer notre vie à nos paroles ; c’est parce que nous sommes sauvés, que nous nous rassemblons dimanche après dimanche pour recevoir de Dieu la nourriture indispensable pour faire grandir ce salut.

Il nous faut décidément apprendre à recevoir de Dieu les dons qu’il nous fait. Il nous faut accepter d’être sauvé sans que nous y soyons pour quelque chose. Il nous faut accepter que Dieu est Dieu, qu’il veut notre bonheur et qu’il peut le réaliser. Il suffit de le lui demander ; il suffit de le vouloir. Lorsque à l’exemple de Bartimée nous l’aurons compris, nous laisserons tout, nous aussi, et nous nous engagerons joyeusement à sa suite, sûrs d’être déjà sauvé par la grâce de cette seule rencontre avec le Christ ressuscité. Que cette eucharistie nous permette de réaliser ce que Dieu a déjà commencé : il nous sauve, ici et maintenant et pour toujours, parce qu’il nous aime. AMEN.

(Dessin de la revue Images pour notre paroisse, n° 238)

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