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samedi 7 septembre 2013

23ème dimanche ordinaire C - 08 septembre 2013

Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?



Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Cette interrogation de l’auteur du Livre de la Sagesse est à la base de tout chemin spirituel. Elle est au commencement d’une démarche de foi. Elle est comme un fil rouge parcourant toute notre existence. Comprendre ce que Dieu veut est, en effet, le but même de la vie du croyant et, pour le chrétien, le chemin sûr et vrai qui mène à la sainteté. Nous ne pouvons donc pas évacuer cette question sans l’affronter vraiment !

 Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Il nous faut d’emblée préciser que la volonté du Seigneur ne se lit ni dans le marc de café, ni dans les horoscopes, ni dans les cartes. Elle n’est pas non plus ce que certains appellent le « destin ». Lorsque nous parlons de la volonté de Dieu, nous ne parlons pas magie, spiritisme ou quelques langages ésotériques. Non, parler de la volonté de Dieu, c’est parler de son projet : son projet pour le monde, son projet pour l’homme, son projet pour l’avenir de l’homme. Ce projet, le Christ Jésus l’a réalisé dans l’acte même de sa mort et de sa résurrection, puisqu’il a offert sa vie par amour pour les hommes, afin que le monde soit sauvé. Le projet de Dieu est un projet de salut, donc un projet de vie ! Nous pouvons donc déclarer que tout ce qui s’oppose au salut de l’homme, tout ce qui s’oppose à la vie de l’homme est contraire au projet de Dieu. Tout ce qui s’oppose ainsi au salut et à la vie n’a rien à voir avec Dieu ! Il nous faudrait ici relire l’essentiel des textes bibliques pour nous en convaincre. De la création à l’Apocalypse, toute la Bible ne parle que du projet de salut que Dieu formule pour nous et auquel, quelquefois, nous avons du mal à répondre.

Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Il nous faut alors préciser que cette volonté de Dieu n’est pas inatteignable. Elle n’est pas cachée ; elle se laisse deviner par celui ou celle qui veut vraiment aller à la rencontre de Dieu. D’ailleurs tout est là, dans ce verbe vouloir ! A celui qui veut marcher à la suite de Dieu, la volonté divine est révélée. Il n’y a pas d’autre effort à faire, si ce n’est celui d’écouter Dieu. Déjà l’auteur du livre de la Sagesse l’affirmait : Qui aurait connu ta volonté, si tu n’avais pas donné la Sagesse et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ?  Découvrir la volonté de Dieu n’est pas un pouvoir de clerc ou de très bon croyant : c’est un don que Dieu fait à celui ou celle qui marche à sa rencontre. C’est Dieu qui révèle à l’humanité ce qu’il attend d’elle ; c’est Dieu qui fait comprendre à l’humanité comment aller à sa rencontre ; c’est Dieu lui-même qui commence à se révéler à ceux qui veulent sincèrement le trouver. En Jésus, il s’est même donné entièrement, donnant en son Fils, sa Parole ultime sur le monde, sur l’humanité et sur nos rapports avec lui. En écoutant Jésus, nous pouvons découvrir cette volonté de Dieu pour nous, aujourd’hui.

Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Paul, dans l’épître à Philémon, nous fait comprendre que cette volonté de Dieu pour nous se traduit dans une attitude quotidienne entièrement pétrie d’Evangile. Le jeune Onésime, dont parle Paul dans sa lettre, est un esclave qui appartient à Philémon. Nous ne savons pas trop s’il est en fuite, ou s’il a été prêté à Paul. Toujours est-il que Paul l’a baptisé et maintenant, il le renvoie à son maître. Dans l’extrait que nous avons entendu, Paul invite son ami à recevoir son esclave comme s’il recevait Paul lui-même. Il lui fait comprendre qu’à cause de son baptême, Onésime est devenu  pour lui, et pour chaque croyant, un frère. Recevoir Onésime comme un frère, c’est entrer dans le projet de salut de Dieu, c’est traduire en acte concret cette volonté de salut que le Christ nous a offert. Accueillir cet esclave comme un frère, comme un homme désormais libre, c’est manifester, par un acte public et social, ce que le baptême avait déjà réalisé pour Onésime. En Christ, il est devenu un homme libre puisque, en Christ, il n’y a plus, selon Paul lui-même « ni Juif ni Grecs, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, parce que tous, en Christ, nous ne faisons qu’un ». Le Seigneur a manifesté sa volonté pour Onésime par le baptême : il reste aux hommes à traduire cette volonté dans ce qui sera le quotidien de cet esclave.

Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Saint Luc, dans la page d’Evangile entendue, indique quelques pistes pour comprendre et approcher cette volonté de Dieu. Elles sont au nombre de trois et se situent toutes en rapport avec Jésus. En effet, faire la volonté de Dieu, c’est devenir vraiment disciples du Christ.

1ère piste : ne rien préférer au Christ. Une terrible exigence, sans doute, mais qui nous permettra de toujours accorder plus d’importance à sa Parole plutôt qu’à une parole humaine. Père, mère, frère et sœur peuvent, quelques fois intentionnellement, nous éloigner de ce que Dieu attend de nous. Mettre le Christ au cœur de sa vie, c’est se garantir une totale liberté pour accomplir en tout ce que Dieu attend de celui qui se fait son disciple. C’est vrai des religieux, religieuses et prêtres ; c’est vrai aussi de ceux qui s’engagent dans la vie matrimoniale. Le sacrement du mariage manifeste bien que les nouveaux époux se reçoivent de Dieu, pour réaliser ensemble, par toute leur vie commune, ce que Dieu attend d’eux.

2ème piste : accepter de prendre sa croix. Voilà qui nous rappelle que la volonté de Dieu peut nous entraîner sur des chemins difficiles. Non pas que Dieu aime que l’homme souffre, mais simplement parce que faire le choix du Christ peut être mal reçu par d’autres et entraîner des ruptures, voire des conflits. Il n’a jamais été facile d’être chrétien : ni à l’origine – les martyrs sont là pour nous le rappeler – ni aujourd’hui – où l’air du temps semble tellement loin des pratiques évangéliques. Prendre sa croix, c’est refuser alors cet air du temps, et tenir bon dans les épreuves qui nous sont imposés par d’autres, à cause de notre foi.

 3ème piste : prendre le temps de s’asseoir. Dans le monde  trépidant que nous connaissons, alors même que nous courons constamment après le temps, Jésus nous invite à nous asseoir, à réfléchir. Il nous invite à faire ce que lui-même fait si souvent dans l’Evangile avant tous les grands instants de sa vie : il se retire au désert, il prie, il se met en intimité avec Dieu. S’asseoir, prendre du temps auprès du divin Maître pour mieux repartir, pour mieux découvrir ce que Dieu attend : étape nécessaire pour être sûr de ne pas se tromper, de ne pas se laisser entraîner par ses propres passions ou illusions. S’asseoir pour mieux repartir avec le Christ à la rencontre du Dieu vivant et vrai.

 Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Je dirai tout simplement le vrai disciple, celui qui marche avec le Christ, quelles que soient les difficultés, celui qui se laisse façonner par son Esprit Saint, celui qui se fait humble et attend finalement de Dieu la révélation de son projet d’amour. Puisse notre fréquentation de l’Eucharistie nous permettre d’entrer dans cette intimité où Dieu se révèle à nous pour nous rendre vraiment libres et vraiment vivants. Amen.

(Oeuvre de Richard HOLTERBACH, Chapelle du Prado)

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