Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 11 juin 2016

11ème dimanche ordinaire C - 12 juin 2016

Tu ne comprendras rien à Dieu si tu oublies la miséricorde.





Ça valait bien la peine que Simon soit pharisien, c’est-à-dire parfaitement versé dans l’étude et l’interprétation des Ecritures, si c’était pour se planter aussi lamentablement le jour-même où il recevait Jésus ! A quoi lui ont servi ses heures passées à scruter l’Ecriture ?  Il invite Jésus, une femme s’introduit dans la salle et de ce qu’il voit, Simon ne tire que des erreurs : cette créature est à rejeter, Jésus ne peut vraiment pas être un prophète. Il a bien collé ses étiquettes : pécheresse sur la femme, faux prophète sur Jésus. Rien ne semble l’ébranler ; il est sûr de lui, sûr de ce qu’il croit, sûr de ce qu’il voit. Mais voilà, les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent. 
 
Jésus devine ce qui agite Simon. Bien élevé, ce dernier n’a rien dit à voix haute : il s’est tout dit en lui-même. Le scandale est assez grand pour qu’il n’y rajoute pas un éclat de voix. Jésus aussi est bien élevé ; il ne fait pas une leçon de morale à Simon, devant tous ses invités. Il lui dit juste ce qui est : cette femme a fait ce que Simon aurait dû faire : laver les pieds de son invité, l’embrasser et le parfumer. Il n’y a pas matière à s’offusquer. Et surtout, il fait comprendre à Simon ce que les prophètes du Seigneur n’ont cessé de dire au cours des siècles : Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais sa conversion, sa vie. Par ces gestes envers Jésus qu’elle tient pour un homme de Dieu, sans même le dire, la femme a marqué son désir de changer de vie. Elle est venue vers Jésus comme le peuple devrait venir vers Dieu : humblement, avec des larmes et l’espérance d’être bien reçu. Comment l’amour de Dieu pourrait-il être insensible à tant de marques d’amour de la part de cette femme ? La conclusion de Jésus est sans appel : Tes péchés sont pardonnés, dit-il à la femme. 
 
De tous temps, dans l’Eglise, il y a eu des Simon le Pharisien. Des gens qui s’estimaient purs et qui jugeaient durement celles et ceux qui ne vivaient pas comme eux. Notre époque n’échappe pas à la règle. Il y en a toujours pour s’estimer plus chrétien que les autres. Il y en a toujours pour croire que certains ne devraient pas être admis dans l’Eglise, ou alors en catimini. Combien de fois, comme curé de paroisse, ai-je eu à supporter les réflexions de bons paroissiens qui estimaient que le baptême pendant la messe, c’était à réserver aux meilleurs, à ceux qui allaient à la messe tous les dimanches alors que justement je le proposais aux familles qui étaient loin de tout, qui n’avaient aucun sens de la communauté. Au moins, pensais-je, pourraient-ils redécouvrir ce que l’Eglise pouvait leur apporter en faisant baptiser le petit dernier au cours de l’Eucharistie dominicale ! Et ce n’est là qu’un exemple ! 
 
Cette rencontre de Jésus chez Simon le Pharisien m’interroge : peut-on comprendre quelque chose à Dieu si l’on oublie la miséricorde ? Pourquoi faudrait-il que Dieu soit un juge pour les autres et un ami pour moi, seulement ? Y a-t-il seulement des purs d’un côté et des mécréants de l’autre ? Ne sommes-nous pas tous débiteurs de Dieu, de son amour immense pour tous les hommes ? Il faut se réjouir de ce que Dieu fasse miséricorde à tous. L’amour que Dieu manifeste à quelqu’un ne me manque pas ; l’amour qu’il manifeste à d’autres ne diminue en rien l’amour qu’il me porte. Le cœur de Dieu est débordant d’amour. De même devrions-nous être débordant d’amour et reconnaissant de ces débordements amoureux de Dieu envers chacun. L’amour de Dieu déversé sur un seul rejaillit sur tous. C’est l’humanité tout entière qui gagne chaque fois qu’un humain renonce au Mal et choisit de vivre selon la Parole de Dieu. C’est l’humanité tout entière qui gagne quand un cœur dur se convertit, quand un cœur de pierre devient cœur de chair. Simon aurait dû le savoir, c’est dans les Ecritures ! 
 
Réjouissons-nous donc de cette miséricorde débordante de Dieu. Réjouissons-nous de ce que le pape François invite les prêtres à déborder de la même miséricorde lorsqu’ils entendent les confessions. Réjouissons-nous de n’être pas jugés par nos semblables, mais par le cœur amoureux de Dieu qui n’attend que notre retour. L’amour du Seigneur entourera toujours ceux qui comptent sur lui. Le psalmiste nous l’a fait chanter ; c’est donc dans les Ecritures, c’est donc vrai. Amen.

(Jésus chez Simon le Pharisien, Détail de l'autel de la Chapelle Sainte Catherine, Cathédrale de Strasbourg)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire