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samedi 2 juillet 2016

14ème dimanche ordinaire C - 03 juillet 2016

La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux !





La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. En cette année qui ne voit aucune ordination sacerdotale dans notre diocèse, cette parole de Jésus mérite que nous nous y arrêtions un peu, et que nous nous interrogions : est-ce grave, docteur ? Est-ce grave qu’il y ait ce gouffre entre le travail à accomplir et le nombre d’ouvriers ? Que faut-il faire pour augmenter le nombre d’ouvriers ? Les années fastes, qu’a pu connaître notre diocèse, vont-elles revenir ? Faut-il seulement qu’elles reviennent ? 
 
A bien lire l’Evangile, on peut dire que ce problème du nombre d’ouvriers est récurrent, puisqu’il est déjà réalité au commencement, au temps de Jésus. Que sont 72 hommes envoyés par deux pour évangéliser le monde entier, dont leur nombre est le symbole ? Qu’est-ce que si peu pour tant de peuples ? Et pourtant, Jésus lui-même n’augmente pas le nombre de ses troupes, mais donne une consigne claire : Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. La moisson que les disciples entreprennent n’est pas la leur ; elle est la moisson de Dieu. C’est à son œuvre qu’ils participent. Et qui pourrait croire que Dieu ne se donnerait pas les moyens de réussir son œuvre ? Qui pourrait croire que Dieu se contenterait d’un sous-effectif ? C’est peut-être que la solution est ailleurs ! La solution doit être dans la confiance qu’ils mettent en Dieu justement. D’ailleurs regardez de plus près encore : non seulement ils ne sont pas nombreux à être envoyés, mais en plus les consignes données pour le voyage ne sont guère encourageantes : Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales. Nous comprenons que la tâche sera ardue, risquée (des agneaux au milieu des loups), mais encore qu’ils ne peuvent compter sur rien, sur aucun artifice pour la mission : aucune richesse pour appuyer leur démarche ; pauvres de tout, ils doivent être riches de Dieu, c’est tout. A travers eux, c’est bien Dieu que les gens doivent pouvoir rencontrer ; à travers eux, c’est bien Dieu qui marche sur la route des hommes. 
 
Avec pour seule arme une confiance absolue en Dieu qui peut tout et juste un autre disciple pour compagnon, voici donc les disciples envoyés. Leur stratégie : trouver bon accueil dans une maison, guérir les malades de la cité et annoncer le règne de Dieu. Et même s’ils ne sont pas accueillis, quand même annoncer que le règne de Dieu s’est approché. On ne sait jamais, il en restera toujours quelque chose. 
 
Luc ne dit pas combien de temps aura duré cette mission : nous savons juste qu’ils sont partis et revenu, tout joyeux. La mission a été un succès, le Mal a été combattu. Mais leur joie ne doit pas venir de là, mais de la certitude que leurs noms sont inscrits dans les cieux. Ces noms inscrits ne sont-ils que ceux des disciples envoyés en mission ? Pour prendre une image plus compréhensible aujourd’hui, n’y a-t-il que les noms des religieux, religieuses, prêtres, laïcs engagés en pastorale à être inscrits dans les cieux ? Que deviennent alors les autres, les vôtres ? Il nous faut écouter Paul dans l’épître aux Galates pour bien comprendre. Il invite les croyants à se réjouir d’être une création nouvelle. Si tous les croyants au Christ sont créature nouvelle, alors leurs noms sont nécessairement inscrits dans les cieux. Et voilà que le chiffre 72 prend un sens nouveau : s’il représente bien la totalité des peuples connus à l’époque, nous pouvons affirmer qu’il représente aussi la totalité du peuple de Dieu. La mission à laquelle Jésus invite ses disciples n’est donc pas réservée à une élite consacrée ; elle concerne tout le peuple que Dieu se donne. Chaque baptisé est invité à témoigner de sa foi, à annoncer le règne de Dieu par sa vie, à oser parler du Christ. Et nous découvrons alors que si chaque chrétien tenait sa place, les ouvriers ne manqueraient pas, alors que si on limite les ouvriers envoyés aux seules personnes consacrées, le problème est réel. L’invitation à la prière de Jésus ne concerne donc pas exclusivement la prière en faveur des vocations sacerdotales et religieuses, bien que cette prière soit vitale et nécessaire. Mais cela est aussi la prière adressée à Dieu pour que chaque baptisé prenne au sérieux sa vocation, pour que chaque baptisé vive selon l’esprit de son baptême. Le premier témoignage à donner aux hommes est bien le témoignage d’une vie placée sous le signe de l’Evangile, le témoignage d’une vie modelée par la parole du Christ vivant et vrai qui invite tous les hommes à une vraie fraternité. 
 
La question des vocations sacerdotales et religieuses ne trouvera pas sa solution si les chrétiens dans leur ensemble ne prennent pas au sérieux leur vocation baptismale. Les personnes consacrées ne tombent pas du ciel ; cela se saurait. Elles naissent et grandissent dans des communautés croyantes vivantes, conscientes de l’importance de la place et du témoignage de chacun. Là seulement peuvent naître des vocations particulières soutenues par tous les croyants. Ce n’est que dans des communautés prenant la parole du Christ au sérieux que peuvent naître des serviteurs de la Parole pour que le peuple ne manque jamais des pasteurs indispensables. Renouvelons notre prière à Dieu pour qu’il envoie des ouvriers pour sa moisson. Renouvelons notre prière à Dieu pour qu’il fasse de nous tous des témoins crédibles de sa vie donnée et offerte à tous. Amen.  
 
(Dessin de Coolus, Blog du lapin bleu)

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