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samedi 8 octobre 2016

28ème dimanche ordinaire C - 09 octobre 2016

Naaman, une certaine idée de la religion.




Désormais, je le sais : il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! » Cette belle profession de foi nous vient d’un païen, un non juif, à une époque où on ne parlait pas encore de Jésus, ni même d’un messie à venir. Elle pourrait induire en erreur celui qui n’entendrait que ce passage lu ce matin, et faire croire que Naaman, le païen, parvient à la foi facilement. Son désir de ne plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël a bien failli n’être jamais exprimé. Car l’histoire commence bien mal. 
 
Naaman est un général du roi d’Aram, un peuple souvent en guerre contre Israël. Il a une servante, capturée lors d’une razzia en territoire d’Israël. Lorsque Naaman devient lépreux, c’est cette jeune servante qui parle à sa maîtresse du prophète Elisée, en Samarie, qui pourrait le délivrer de la lèpre. La lecture de ce dimanche permet désormais de recoller les morceaux : Naaman vient en Israël, se rapproche d’Elisée qui l’envoie se baigner sept fois dans le Jourdain pour être guéri. Les versets 14 à 17 nous ont donné à voir Naaman descendre jusqu’au Jourdain et s’y plonger sept fois, pour obéir à la parole d’Elisée, l’homme de Dieu. Alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant : il était purifié ! Le problème, c’est que le passage de la liturgie nous cache la résistance de Naaman. Il ne suffit pas que le prophète lui fasse dire de se baigner pour qu’il y aille. Bien au contraire ! Pour ce général, aller se baigner est une chose trop simple ! A croire qu’on le prend pour un imbécile. De plus, Elisée ne l’a même pas rencontré ; il a envoyé un serviteur dire au général ce qu’il aurait à faire. Une fois la consigne passée, Naaman se met en colère en disant : Je m’étais dit : Sûrement il va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu ; puis il agitera sa main au-dessus de l’endroit malade et guérira ma lèpre. Il attendait autre chose, Naaman ; il voulait un magicien, un guérisseur, quelqu’un qui s’agite au-dessus de ses plaies. Il n’a qu’un ordre, simple au demeurant : va te baigner dans le Jourdain. Il s’attendait à un spectacle religieux, à quelque chose de grandiose ; il n’a qu’une prescription de bain, rapportée de seconde main. Il faudra la sagesse de ses propres serviteurs pour que Naaman, enfin, s’applique à respecter la consigne donnée. Si le prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, tu l’aurais fait, n’est-ce pas ? Combien plus lorsqu’il te dit : « Baigne-toi, et tu seras purifié ». La suite, nous la connaissons. On peut dire que Naaman est passé d’une certaine idée de la religion à la foi en apprenant l’obéissance à la parole de Dieu. 
 
Comprenez-vous ce qui est en jeu ? Naaman, comme beaucoup de nos contemporains, veut une religion spectacle. Avec Dieu, il faut que ça swingue ! Avec Dieu, il faut du fun ! Avec Dieu, il faut des étoiles pleins les yeux ! Combien de fois ai-je entendu : moi je vais à la messe une fois par mois, à la messe des familles ou lors du dimanche autrement, parce que là, tu comprends, c’est mieux, il se passe des choses, ça bouge, c’est créatif…. Je ne nie pas l’importance de ces rendez-vous ; j’en ai fait moi-même, avant même que ce ne soit la mode dans les paroisses. Le problème, c’est qu’on ne doit pas faire de spectacle, n’est-ce pas ! La simplicité convient bien mieux à Dieu et à sa manière de nous respecter. Pas besoin de tambour, ni de trompette, ni de feux d’artifices pour le rencontrer. Pas besoin de grandes manifestations, de grands efforts pour le suivre. Il suffit de s’attacher à sa Parole et de la suivre. Va te baigner, et tu seras purifié !
 
C’est la même parole qui a été adressée à Emma, Anastasia et Stan et qui va se concrétiser dans un instant pour eux. Le bain de Naaman qui le purifie de sa lèpre annonce déjà le bain du baptême dans lequel nous plongeons pour être purifié de la lèpre du péché. Par ce simple bain, nous sommes reconnus comme fils et filles de Dieu, désireux de marcher à la suite du Christ, libérés de tout ce qui nous empêche d’être pleinement libres et heureux. Je ne ferai pas de magie ce matin ; je ne m’agiterai pas au-dessus ou à côté d’Emma, d’Anastasia et de Stan : je leur verserai juste un peu d’eau sur la tête, les oindrai avec un peu d’huile, et ils seront fils et filles de Dieu, frères et sœurs du Christ. Un peu d’eau et un peu d’huile suffisent pour revêtir le vêtement de ceux qui ont déjà, en Jésus, remporté la victoire sur toutes les forces du Mal et de la Mort. Un peu d’eau, un peu d’huile, un vêtement blanc, c’est tout ce qu’il faut pour marcher à la lumière du Christ. Un peu d’eau, un peu d’huile, un vêtement blanc et un cierge, c’est tout ce que vous aurez et c’est tout ce qu’il vous faudra pour avancer à la suite du Christ et vous approcher un jour, que j’espère prochain, de la table où Dieu nous rassemble pour nous donner son corps et son sang, offerts pour la vie du monde. Oui, vous n’aurez qu’un peu d’eau, qu’un peu d’huile, qu’un vêtement blanc et un cierge, et une parole. La Parole du Christ lui-même qui vous a déjà séduit puisque vous êtes là, ce matin, pour dire votre désir de le suivre. Une parole qui vous entrainera encore et toujours à la rencontre de vos frères et donc du Christ, qui vit en chacun d’eux. Il y a des jours comme aujourd’hui où cette parole vous semblera belle et grande, capable de vous mettre en route ; il y aura des jours où cette parole vous semblera fade et faible. Mais ce sera toujours la même parole, la seule et unique parole de Dieu qui vous appellera, qui vous invitera à aller de l’avant, à poursuivre votre chemin de foi, à poursuivre votre chemin d’humanité. Plus vous grandirez en humanité, plus vous grandirez en sainteté. Plus vous grandirez en sainteté, plus vous grandirez en humanité, devenant homme et femme à la mesure de Dieu, comprenant que rien ne vaut plus que l’amour offert. 
 
Emma, Anastasia Stan, vous avez magnifiquement exprimé cette simplicité qui sied à Dieu en nous rappelant, au début de cette célébration, comment Jésus était déjà votre lumière et comment a grandi en vous le désir du baptême. Il n’y avait pas de manifestation extraordinaire ; juste la présence et le témoignage de gens qui vous sont proches, juste ce désir de vivre de celui dont vivent les chrétiens. Gardez toujours cette simplicité ; et vous serez, à votre tour pour d’autres, témoins de ce Dieu qui appelle tous les hommes à la vie et à la joie. Oui, devenez désormais pour d’autres, ce que ces autres dont vous avez parlé ont été pour vous : des témoins, des porteurs d’une parole qui donne envie de vivre en plus grand. Amen.

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