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samedi 14 août 2021

Assomption - 15 août 2021

 Marie, l'huissier qui nous introduit auprès du Christ.



(Michel Sittow, Assomption, vers 1500, National Gallery of Art, Washington)



            L’assassinat du Père Olivier MAIRE a mis en lumière une congrégation peu connue en Alsace : les Montfortains. Elle regroupe des hommes et des femmes qui s’engagent à la suite du Christ, au service de l’Eglise, selon l’enseignement de St Louis-Marie Grignon de Montfort. Nous lui devons cette expression bien connue : A Jésus, par Marie. La fête de l’Assomption, fête de l’entrée de Marie dans la gloire du ciel, est l’occasion toute trouvée pour méditer cette marque de la spiritualité des Montfortains. 

            Un reproche souvent fait aux personnes qui ont une trop grande dévotion à Marie est celui de croire qu’elle a plus d’importance que Jésus dans l’œuvre du salut. Or, il faut le redire avec force : seul Jésus sauve, par sa mort et sa résurrection. Mais Marie a joué un rôle éminent dans cette œuvre de salut : elle est celle qui a permis à Dieu de descendre sur terre en prenant vie humaine. Si donc Marie a permis à « l’ascenseur divin » de fonctionner dans un sens (la descente), elle doit aussi lui permettre de fonctionner dans l’autre sens, celui de la montée. En clair, si elle a pu permettre, par son Oui, à Dieu de descendre sur terre, ce même Oui de Marie doit permettre aux hommes de monter vers Dieu. Elle connaît le chemin qui y mène : celui de l’abandon total à la volonté de Dieu, qui se penche vers son humble servante. Le Magnificat décline alors les chemins à suivre et les chemins à éviter pour parvenir à Dieu. Ceux qui craignent Dieu, mais aussi les humbles et les affamés (comprenons les pauvres) sont les favoris de Dieu ; les superbes, les puissants qui écrasent, les riches qui s’enferment dans leurs richesses sont éloignés de Dieu. Spiritualité mariale et amour des pauvres vont de paires. Personne ne peut aimer la Vierge Marie et ignorer le service des pauvres. Nous avons entendu dans l’Evangile de cette fête, que Marie elle-même s’est mise au service de sa vieille cousine Elisabeth, alors enceinte de Jean le Baptiste par faveur de Dieu. 

            A Jésus, par Marie peut donc s’entendre dans ce premier sens qui consiste à se rendre disponible comme Marie à la volonté de Dieu. On peut aller à Jésus, par l’exemple de Marie. Sa vie tout entière peut devenir notre chemin vers Dieu. Celui qui, comme elle, dit Oui à Dieu en tout ; celui qui, comme elle, se met au service de ceux qui ont en besoin ; celui qui, comme elle, est fidèle à la prière ; celui qui, comme elle, chante la bonté de Dieu, celui-là parvient au Royaume où Dieu attend ses enfants. Il n’y a pas d’autre risque à prendre Marie pour modèle que le risque de finir au paradis, avec elle et tous les saints, réunis autour du Christ qui nous sauve. La fête de l’Assomption doit achever de nous convaincre que c’est bien là notre destinée, puisque ce mystère que nous célébrons aujourd’hui, n’est rien d’autre que la contemplation de ce qui nous arrivera un jour si, comme Marie, nous disons résolument et fermement Oui à Dieu et que nous le servons dans nos frères et sœurs en humanité. 

            A Jésus, par Marie peut aussi s’entendre dans un second sens. Puisque Marie est désormais dans la gloire du Royaume, nous pouvons lui confier notre prière, sûrs que son Fils ne saurait rien refuser à cette Mère qu’il a élevé en son corps et son âme à la gloire du ciel. Celui qui penserait que le Christ est quelqu’un de trop grand pour lui, peut toujours s’adresser à sa Mère, véritable fille d’Eve, pour porter au Christ les demandes qu’il n’ose lui formuler directement. Marie ne nous égare pas loin du Christ, elle nous ramène sans cesse à lui. Ce qu’elle a si bien fait sur terre, c'est-à-dire nous orienter vers Jésus (Faites tout ce qu’il vous dira, dit-elle aux serviteurs à Cana, et non pas faites ce que je vous dis), elle continue de le faire au ciel : c’est vers la gloire du Christ que nous renvoie la gloire de Marie. C’est au Christ qu’elle transmet toutes les demandes qui lui sont adressées, sûr qu’elle est que son Fils se plaira à plaire à cette Mère qui plaît même à Dieu au point de préserver de la dégradation du tombeau le corps qui avait porté son propre Fils et mis au monde l’auteur de la vie. Au ciel, Marie n’est pas devenue une déesse ; elle est et reste l’humble servante du Seigneur, l’humble servante de toutes les Elisabeth qui ont besoin d’elle. 

            Que l’on considère Marie dans sa vie terrestre ou que l’on considère Marie depuis son entrée dans la gloire, elle ne cesse jamais d’être comme l’huissier qui nous introduit auprès de son Fils, celle qui nous accueille sans nous retenir, mais qui toujours nous renvoie vers celui qu’elle a mis au monde. Sans Marie, Jésus ne serait pas venu sur terre. Sans Jésus, Fils de Dieu fait homme, on ne parlerait pas de Marie, sa Mère. C’est lui qui lui donne sa juste place ; c’est elle qui nous rappelle sans cesse son importance à Lui, le seul Sauveur, celui qu’il faut écouter, celui qu’il faut chanter, celui qu’il faut servir. Avec Marie, allons à Jésus, avec confiance et espérance. Ce qu’il accomplit pour sa Mère aujourd’hui, il est venu l’accomplir pour nous tous lorsqu’il s’est offert sur la croix. A lui notre reconnaissance et notre action de grâce pour les siècles des siècles. Amen.

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