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samedi 23 octobre 2021

30ème dimanche ordinaire B - 24 octobre 2021

 Avec Bartimée, trouver un chemin de sortie de crise.



(Dessin de Jean-Yves DECOTTIGNIES, Mille dimanches et fêtes, Année B, éd. Les Presses l'Ile de France)




            S’il y a une chose que je crois par-dessus tout, c’est que Dieu parle aux hommes de notre temps comme il a parlé jadis par ses prophètes et par son Fils Jésus. Dieu n’a jamais cessé et ne peut cesser de nous parler. Lorsque je regarde ce mois d’octobre qui lentement va vers sa fin, je me rends compte qu’il nous a parlé fortement ces derniers jours. Relisons ces quelques semaines, voulez-vous ? 

Le premier dimanche du mois, il nous a rappelé le projet de Dieu sur le couple (que l’homme et la femme s’attachent l’un à l’autre et ne soient plus qu’une seule chair) ainsi le projet de Jésus concernant les enfants : il les embrassait (montrant ainsi la tendresse de Dieu à leur égard) et les bénissait en leur imposant les mains. Suite à ce dimanche, il y a eu ce terrible rapport de la CIASE qui, n’en doutons pas, est bien une parole de Dieu sur l’Eglise et ses limites. Nous avons tous été choqués de constater à quel point le projet de Jésus pour les enfants avait été bafoué et nié : des enfants n’ont pu faire ni l’expérience de la tendresse de Dieu, ni celle de sa bénédiction sur eux à cause d’un système qui a rendu l’Eglise complaisante et complice, empêchant le Mal qui la rongeait de l’intérieur d’être dénoncé. Le dimanche suivant, nous avons entendu le psalmiste nous inviter à l’espérance : rassasie-nous de ton amour au matin, nous rappelant qu’au plus profond de nos ténèbres, Dieu refait toute chose nouvelle. Dimanche dernier, nous avions une belle leçon de choses concernant l’exercice du pouvoir, qui ne peut être, entre les disciples de Jésus, à l’image de ce qui se fait parmi les grands de ce monde. Il ne saurait être question de pouvoir entre les disciples du Christ, il n’y a que des services à rendre. Les voies d’une sortie de crise étaient lentement tracées par Dieu lui-même dans ces extraits. Aujourd’hui, il nous parle encore et ouvre grand la porte vers un au-delà, vers quelque chose de neuf. Il nous faut l’entendre. Ce que certains ont vécu hier, ce que nous vivons aujourd’hui, Bartimée l’a vécu. Et son histoire nous indique la voie vers cet au-delà, vers ce mieux qui est possible, si nous le voulons. 

Nous retrouvons, dans cette page d’évangile, tous les ingrédients de cette crise que nous traversons depuis le cinq octobre. Il y a là un homme qui souffre et qui crie sa détresse, Bartimée ; il y a ceux qui veulent le faire taire, comme s’il y avait une sorte d’indécence à crier sa souffrance vers Dieu. Et il y a Jésus, l’homme de la compassion, l’homme de la miséricorde, l’homme qui entend celui qu’on veut faire taire, malgré une foule nombreuse autour de lui. Ceux qui pensaient qu’il ne fallait pas déranger le Maître pour si peu sont court-circuités par Jésus lui-même : Appelez-le ! La souffrance doit être dite, la parole doit être entendue. Et Jésus vient libérer la parole de Bartimée : Que veux-tu que je fasse pour toi ? Il pourrait bien se douter de ce que Bartimée, l’aveugle qui mendiait, désirait plus que tout : Que je retrouve la vue. Cette expression est nécessaire et pour Bartimée et pour la foule et pour Jésus, parce que au-delà de la guérison physique, il y a aussi la guérison sociale et la guérison religieuse : voyant, il ne sera plus obligé de mendier ; voyant, il fera partie pleinement du monde des vivants ; voyant, il sera réintégré à la communauté croyante. Il ne sera plus mis de côté, sommé de se taire et de souffrir en silence ! Dans la version johannique de cette rencontre entre Bartimée et Jésus, l’auteur va même jusqu’à faire comprendre que sont aveugles ceux qui refusent de constater le signe posé. 

Ils ont été nombreux, trop nombreux, les Bartimée que nous avons voulu faire taire au cours des années. Ils sont nombreux, les Bartimée qui ont exprimé leur souffrance et il nous faut les entendre encore. Elle était aveugle à son tour, l’Eglise qui n’avait pas voulu voir, qui n’avait pas voulu entendre, qui n’a pas su défendre. Mais en demandant ce rapport, elle a aussi montré qu’elle pouvait se mettre à nouveau à l’écoute du Christ, à l’écoute de ces petits qui sont les frères du Christ. Elle a commencé à ouvrir les yeux, mais elle doit encore crier vers Jésus : Fils de David, prends pitié de moi. L’Eglise sera guérie, non parce qu’elle le décidera, mais parce que le Christ répondra à sa prière insistante, parce que le Christ indiquera la voie meilleure. A nouveau, elle pourra suivre le Christ qu’elle avait perdu de vue en ne voyant pas cette souffrance, en taisant ce scandale. 

Le cri des victimes est parvenu jusqu’à Dieu ; la honte de l’Eglise a été exposée. Nous sommes tous invités maintenant à la confiance ; l’Esprit de Dieu saura inventer les chemins de réparation ; l’Esprit Saint fera retrouver le chemin de sainteté. Il nous faut l’écouter ; il nous faut le suivre là où il veut nous emmener. Ce ne sera peut-être pas aussi simple que pour Bartimée, mais au bout, il y aura la même joie, la joie de pouvoir suivre à nouveau le Christ vivant. Amen.

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