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mercredi 2 mars 2022

Mercredi des Cendres - 02 mars 2022

 Faire route avec Jésus : Aumône, prière et jeûne, les réserves pour la route.



(Arcabas, Les disciples d'Emmaüs)




            Nous voici donc en Carême, une fois de plus. Comme les hirondelles qui font le printemps, il revient chaque année nous remettre face à nous-même, face aux autres, face à Dieu. Il est le temps qui précède la célébration du cœur de notre foi : la mort et la résurrection de Jésus, source de notre salut. Nous sommes invités, durant 40 jours, à faire route avec Jésus pour recevoir de lui le pardon des péchés et la vie éternelle. Quarante jours à marcher avec Jésus, nous comprenons tous que cela est long. Comme pour une randonnée, il s’agit de bien nous préparer, de bien préparer notre sac. Et c’est Jésus lui-même qui nous dit ce qu’il faut pour cette route avec lui : l’aumône, la prière, le jeûne. 

            L’aumône peut sembler un ancien mot, une vieille babiole que l’on garde sur une étagère de bibliothèque, parce que même si cela ne sert pas beaucoup, ça fait joli. Des mots plus récents, plus facilement compréhensible seraient : partage, solidarité, bref ce qui nous fait mettre l’autre en face de nous. Que fais-tu pour les autres, en bien ? Es-tu solidaire ? Sais-tu partager ? Pour marcher avec Jésus, il faut être solidaire. Ce n’est pas une option, c’est un art de vivre. A celui qui devrait en être convaincu, il suffit de relire l’évangile de Matthieu, au chapitre 25. Les questions posées, à la fin des temps, au jour du jugement sont : j’avais faim, j’avais soif, j’étais un étranger, j’étais nu, j’étais malade, j’étais en prison : qu’as-tu fait (ou pas fait) pour moi ? Tu ne peux pas te dire disciple de Jésus, vouloir marcher avec lui, et oublier le partage et la solidarité. 

            La prière, c'est-à-dire la relation avec Dieu, cela peut sembler une évidence quand on veut marcher avec Jésus. Après tout, n’est-il pas venu de la part de Dieu, son Père, pour ramener notre cœur vers Lui ? Ce que nous dit Jésus, c’est qu’à côté de l’acte public de la prière, il ne faut pas oublier le tête-à-tête avec Dieu. Avez-vous remarqué que ce passage commence par un pluriel : Quand vous priez…, pour finir sur un singulier : Mais toi, quand tu pries… Les deux temps de la prière sont importants, mais quand tu pries, ne te montre pas aux hommes, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret. Quelle est cette pièce, la plus retirée ? Je pense qu’il parle de notre cœur, ce lieu qui est notre lieu le plus intime, le lieu où Dieu est présent si j’en crois ce que dit le prophète Jérémie quand il parle de la Nouvelle Alliance : Je l’inscrirai sur leur cœur. Cela suppose d’avoir conscience que Dieu est là, en nous, en toi… il est là, au cœur de ta vie, il t’attend, il te parle. Ecoute-le ! Comment pourrais-tu marcher avec Jésus sans prendre le temps de l’écouter ? Tu ne peux pas te dire disciple de Jésus, vouloir marcher avec lui, et oublier de l’écouter et de lui parler. 

            La troisième chose à mettre dans notre sac, c’est le jeûne. De manière moderne, on pourrait entendre une certaine dépossession. Jeûner, à strictement parler, c’est ne pas manger. Non pas pour faire un régime, mais pour ressentir le manque, ressentir que je me reçois d’un autre. Jeûner, se priver, pour mieux partager ce que j’ai ainsi économisé. Et cela ne doit pas être un acte triste et contraint, mais joyeusement accepté : quand tu jeûne, parfume-toi la tête. Au-delà de la nourriture, il y a tant de choses que nous pourrions jeûner et qui souvent nous coûteraient plus que de ne pas manger : jeûner les insultes, jeûner la violence, jeûner ce qui n’est pas absolument nécessaire, jeûner mes addictions si j’en ai. Il s’agit de retrouver pour soi-même, une vie plus saine, une vie plus simple. Si le partage nous tourne vers les autres, si la prière nous tourne vers Dieu, le jeûne nous tourne vers nous-mêmes. C’est un bon moyen de réfléchir à ce qui me rend vraiment heureux et m’y consacrer vraiment. N’est-ce pas le bonheur que nous recherchons tous ? Pourquoi l’enfermer dans des choses secondaires, qui me referment sur moi-même, alors que le bonheur véritable est en Dieu et tournés vers les frères, vers le bien du plus grand nombre ? Tu ne peux pas te dire disciple de Jésus, vouloir marcher avec lui, et être happé par pleins de choses secondaires, voire inutiles. 

            Nous savons maintenant comment préparer notre sac pour la route. Il nous faut maintenant nous mettre en route, prendre le bâton pour la route et avancer. Les cendres que nous recevrons seront le signe de tout ce que nous devons brûler en nous pour que nous puissions à nouveau être tout feu, tout flamme pour Jésus. Prenons cette route, avançons durant ces quarante jours ; au bout, il y a Pâques ; au bout, il y a notre vie, une vie renouvelée pour nous, avec Dieu, pour les autres. Dans notre monde en crise, il nous sera bon de revenir à l’essentiel : une vie plus libre pour moi, une vie plus proche de Dieu, une vie plus fraternelle avec celles et ceux qui croisent ma route. Avançons, chacun à notre rythme ; ce n’est pas une course, c’est un compagnonnage que Jésus nous propose. Devenons disciples, devenons compagnons. Amen.

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