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samedi 15 octobre 2022

29ème dimanche ordinaire C - 16 octobre 2022

 Demeure ferme dans ce que tu as appris.



(Rouleau de la Torah, source internet)


            Bien-aimé, demeure ferme dans ce que tu as appris. Cette interpellation de Paul adressée à son ami Timothée, comment ne pas l’entendre ? Comment surtout ne pas la recevoir pour nous, personnellement ? Dans un monde qui vit dans un changement perpétuel d’opinion, où les influenceurs se succèdent à une vitesse vertigineuse, un appel à un peu de stabilité semble bienvenu. Cette stabilité ne concerne pas une opinion, ni un régime alimentaire, ni un régime politique : non, il parle de la stabilité de la foi. 

            Pour appuyer sa demande, Paul indique une chose qui ne change pas et sur laquelle Timothée, mais aussi chaque croyant, peut se reposer : la Parole de Dieu, les Saintes Ecritures. Elles ne changent pas au gré des révélations dont bénéficierait tel ou tel voyant ou voyante. Les Saintes Ecritures ne changent pas davantage parce que notre monde aurait changé d’époque ou de civilisation. Elles ne sont pas sujettes à ajustement parce que le monde ne pourrait plus les comprendre, voire pire parce que le monde voudrait entendre une autre parole, une parole qui justifierait ses orientations et ses errements. La Parole de Dieu accompagne l’homme, tout homme, non pour justifier ses nouveaux choix mais pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice. Les Saintes Ecritures dérangeront donc toujours celles et ceux qui ne veulent pas que le peuple soit enseigné, éclairé sur le projet de Dieu pour toute l’humanité et qui préfèrent le laisser dans l’ignorance ou le taxer d’affreux conservateur quand il se réfère à la Parole de Dieu. Les Saintes Ecritures dérangeront toujours celles et ceux qui s’enfoncent dans le mal. Les Saintes Ecritures dérangeront toujours celles et ceux qui veulent tordre la vérité sur Dieu et sur l’humain. Les Saintes Ecritures dérangeront toujours ceux qui refusent la justice à celles et à ceux qui sont maltraités et opprimés. Nous entendons là un appel puissant à garder ce trésor de la foi et à conformer notre vie à cette Parole. 

            Cette Parole de Dieu est une parole vivante. Elle ne peut être enfermée dans des livres si beaux soient-ils ! D’où la seconde invitation de Paul à Timothée : Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. C’est donc une Parole à dire, toujours, à discuter toujours. Si la Parole de Dieu cessait d’être dite et discutée, elle serait une lettre morte écrite dans une langue morte. Proclamée, discutée, travaillée, elle devient une Parole vivante, écrite dans une langue vivante, celles des hommes et des femmes qui justement s’en saisissent pour mieux la comprendre et mieux la vivre. Nous devons nous encourager les uns les autres à écouter cette Parole, à la partager, à la travailler. Dans un monde en perpétuel changement, nous ne saurons être stables dans notre foi sans faire l’effort de ce travail sur la Parole de Dieu. Il ne s’agit pas de réécrire ce que Dieu a dit. Dieu a parlé à nos pères par les prophètes, comme le dit si bien l’auteur de la lettre aux Hébreux. Mais dit-il encore, à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses. La longue Tradition de l’Eglise nous enseigne que Dieu a ainsi tout dit en Jésus, le Christ. Il nous faut maintenant et sans cesse, nous saisir de cette Parole et la faire retentir encore et toujours, pour que le monde puisse croire et s’ajuster à cette Parole. 

            Quand nous regardons vers l’orient de notre Europe, comment ne pas croire que la Parole de Dieu, Parole de Paix entre les peuples, doit encore retentir aujourd’hui, alors que la guerre fait rage là-bas ? Quand nous regardons notre monde, où tant d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent de la faim alors que d’autres gaspillent plus qu’il n’en faut, comment ne pas croire que la Parole de Dieu, Parole qui invite au partage équitable, doit encore retentir sur notre vieux continent qui jette plus de nourriture qu’il n’en consomme ? Quand nous regardons notre monde où les droits humains sont encore trop bafoués en de nombreux lieux, comment ne pas croire que la Parole de Dieu, Parole qui appelle à la fraternité véritable, doit encore retentir aux oreilles de ceux qui nous gouvernent pour que le respect absolu de tous devienne une réalité ? Quand nous regardons notre monde devenir hostile à l’homme parce qu’il ne respecte plus la nature, comment ne pas croire que la Parole de Dieu, Parole qui fait l’humanité co-responsable de la création de Dieu, doit encore être proclamée à temps et à contretemps pour que l’humanité comprenne enfin l’urgence de modifier notre rapport à la nature et à l’usage que nous en faisons ? 

            En ces domaines et en bien d’autres encore, il nous faut demeurer fermes dans ce que nous avons appris. Les Saintes Ecritures, bien qu’anciennes en leur rédaction, conservent leur éternelle jeunesse puisqu’elles nous redisent le projet toujours actuel de Dieu pour nous : c’est un projet de vie, de bonheur et de salut pour toute l’humanité. Ne faisons pas taire la Parole de Dieu, ni dans notre vie, ni dans notre monde : nous avons besoin d’entendre Dieu nous redire qu’il nous aime, qu’il nous a fait pour la vie et qu’il veut notre bonheur, ici, maintenant et toujours. Amen.

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