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samedi 19 novembre 2022

Christ, Roi de l'univers - 20 novembre 2022

 Que Dieu nous révèle la royauté de son Christ !




(Fatima, Croix de la nouvelle basilique, photo prise lors d'une session du CIM)



            Observez bien la scène : au centre, Jésus crucifié, flanqué de deux autres condamnés. Au-dessus de sa tête, une inscription : Celui-ci est le roi des Juifs. Au pied de la croix, Marie et Jean ; un peu plus loin, le peuple qui restait là à observer. Ecoutez le silence de Marie et Jean entrecoupé très probablement de sanglots ; écoutez ceux qui tournent Jésus en dérision : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Elu ! » Ecoutez les soldats qui se moquaient aussi de Jésus : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Ecoutez enfin les deux autres condamnés, l’un se joignant à ceux qui se moquent : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » ; l’autre confessant Jésus : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ». Ayant pris le temps de bien planter le tableau, dites-moi comment il a fait pour dire cela ?

            Dans aucune version de l’Evangile, que ce soit celle de Matthieu, de Marc, de Jean ou de Luc que nous venons d’entendre, il n’est dit que Jésus avait croisé la route de ces deux hommes, hormis à ce moment précis de l’exécution des sentences. Que le premier se moque avec les autres, ce n’est que logique : à entendre ce qui est dit par ceux qui ont provoqué l’exécution de Jésus, il saisit l’occasion d’un bon mot et peut-être la chance de pouvoir s’en sortir si jamais ce qu’il entend était vrai, si jamais Jésus parvenait à se détacher de sa croix. Si tu t’évades, emmène-nous ! De mémoire de condamné, personne n’a jamais vu cela ! D’où la réaction de l’autre larron : Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. Au mal de l’injustice, il ne rajoutera pas le mal de la moquerie, il n’enfoncera pas celui qui souffre injustement à ces côtés. Il va même jusqu’à confesser, c'est-à-dire à reconnaître pour vrai, ce que les chefs disaient pour se moquer de Jésus : celui qui est avec eux en croix est le Messie de Dieu.  « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ». Dites-moi comment il a fait pour dire cela ? 

            Je n’ai pas d’autre explication que celle que l’Evangile donne à un autre moment de l’histoire de Jésus, quand Pierre confesse que Jésus est le Christ, le Messie de Dieu. C’est ce fameux moment où Jésus interroge ses disciples : Aux dires des gens, qui suis-je ? Et vous que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ? Quand Pierre affirmera : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, Jésus lui répondra : Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas, car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux (Mt 16,17). Nous voyons là que Dieu se révèle, et qu’il révèle son Fils Jésus, à qui il veut, quand il veut. Celui que nous ne connaissons que sous le vocable de bon larron nous fait découvrir qu’il n’est jamais trop tard pour s’ouvrir à la grâce de Dieu. Et si aucun des deux malfaiteurs ne portent de nom, c’est peut-être pour nous faire comprendre qu’ils sont les archétypes de l’humanité qui, quand vient le moment ultime de la vie, peut choisir de se moquer de Jésus ou au contraire confesser Jésus comme Sauveur. Le Christ gouverne le monde, c’est notre foi, et la croix n’est pas le signe de l’échec de cette royauté. La croix nous montre juste que la royauté du Christ ne s’exerce pas à la manière des hommes, par la force. La royauté du Christ de manifeste paradoxalement dans le retournement de ce cœur de malfaiteur qui reconnait son mal et le bien fait par autrui. La royauté du Christ se manifeste paradoxalement sur la croix, quand Jésus semble anéanti et que le bon larron dit croire à son retour. La royauté du Christ se manifeste paradoxalement au cœur de la violence des hommes dans cette affirmation du Christ : Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. La royauté du Christ se manifeste paradoxalement par le signe de la croix, instrument de sa mort devenu sceptre de sa victoire. 

            Dans la tempête sans fin que traverse l’Eglise de France en général, et l’Eglise qui est en Alsace en particulier, il nous faut, comme le bon larron, reconnaître que le Christ gouverne le monde, malgré tout, sinon comment tenir ; sinon comment croire encore ? Pour qu’il gouverne le monde, laissons-le gouverner d’abord nos cœurs, pour que nous soit révélé le mal à combattre et la sainteté à accueillir toujours plus. En cette solennité du Christ, Roi de l’univers, je forme le vœu que Dieu lui-même nous révèle la royauté de son Fils pour que nous puissions en vivre et renouveler ainsi le visage de notre Eglise. Amen.


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