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samedi 17 juin 2023

11ème dimanche du temps ordinaire A - 18 juin 2023

 La moisson est abondante, et les ouvriers peu nombreux. 




 

 

 

La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux : priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Cette invitation de Jésus, au début de son ministère, ne cesse de me surprendre et provoque en moi trois questions que je vous livre ce matin. 

Première question : Qui a semé ? Car enfin, avant que des gens ne cherchent à moissonner, il faut que quelqu’un ait semé ! Cette évidence n’aura échappé à personne ! Or Jésus n’a jamais envoyé quelqu’un semer ! Si l’on replace ce passage d’évangile dans son contexte, nous assistons à son baptême, puis à sa retraite de 40 jours au désert. Sortant de là, il appelle quatre premiers disciples, donne le sermon sur la montagne, et guérit un certain nombre de malades. Mais jamais il n’a envoyé quiconque semer. N’est-ce pas étrange de vouloir moissonner là où personne n’a semé ? A moins que la semaille ne relève pas du travail des hommes. A moins que les hommes n’aient qu’à moissonner ce qu’un autre, le Tout-Autre, a semé. Il y aurait donc deux temps : le temps de l’Autre, où Dieu fait son œuvre, mystérieusement, dans le cœur des hommes, et le temps de la moisson, le temps du Christ et notre temps, où nous constatons l’œuvre de Dieu en chacun de nous. 

Ce qui amène ma deuxième question : moissonner, oui, mais quoi ? Qu’est-ce qui urge ainsi pour que même le Christ se plaigne du peu de moissonneur ? Quelle est cette œuvre qui a grandi et qu’il faut maintenant récolter ? Si notre première hypothèse (à savoir, le semeur c’est Dieu) est bonne, alors la moisson concerne bien son œuvre et il nous en faut recueillir les fruits. Nous avons donc la certitude d’en trouver, des fruits ! Dieu travaille depuis longtemps le cœur des hommes pour en espérer maintenant quelque chose de bon. Le rôle des moissonneurs est donc de savoir discerner les signes de Dieu, les traces de son passage au cœur même de la vie des hommes. Il s’agit donc, pour l’humanité, d’achever l’œuvre de Dieu, de tenir sa part dans l’Alliance jadis conclue entre Dieu et les hommes. Et si le temps de la moisson est venu, cela signifie aussi ce que Jésus ne cesse de proclamer : le Royaume est proche ! Ces temps sont les derniers. Le sens de l’histoire va bientôt être révélé. Le temps de la moisson est le temps de vérification du travail de la terre. Certes, quelqu’un a semé, mais vous  savez bien, qu’une fois que vous avez semé, le temps qui suit ne dépend pas de vous. Il ne suffit même pas d’arroser et de désherber pour être sûr que quelque chose va lever. Il y a le travail mystérieux de la terre. Le temps de la moisson que le Christ ouvre par son appel, devient le temps de vérification de la qualité de notre terre, de la qualité de notre vie. Qu’avons-nous fait de ce que Dieu a semé en nous ? Quel accueil avons-nous réservé à sa Parole ? 

Enfin, troisième question : qui sont les moissonneurs que le Christ appelle de ses vœux aujourd’hui ? Sont-ce uniquement les prêtres (ou pour faire bref, la hiérarchie de l’Eglise), successeurs, par leur ministère, des Apôtres que Jésus appelle pour la moisson ? Le passage de l’évangile de Matthieu semble lier les deux : appel à moissonner et appel des Douze ! Les prêtres et les évêques seraient donc établis pour guider le peuple, lui rappeler sans cesse la Parole de Dieu à l’œuvre et l’inviter sans délai à se convertir pour qu’il puisse produire les bons fruits attendus ! Leur ministère serait donc un ministère d’accompagnement et de discernement. Mais cela signifierait aussi qu’il n’y aurait pas de moisson possible là où il n’y a pas ou plus de prêtre ! D’où la demande de Jésus concernant la prière pour que Dieu envoie des moissonneurs. Est-ce bien raisonnable d’énoncer les choses ainsi ? N’est-ce pas oublier un peu vite que nous sommes tous, par notre baptême, prêtre, prophète et roi ? En clair que chaque baptisé, pour la part qui est la sienne, peut participer à la moisson. Chaque baptisé est invité à se convertir, à discerner en lui l’œuvre de Dieu pour mieux y répondre. Chaque baptisé, par le témoignage qu’il donne, peut entraîner à sa suite des hommes et des femmes qui auront soif du Christ et qui voudront vivre eux-aussi, selon l’Evangile. Chaque baptisé porte, pour une part, le souci de la récolte. Il nous faut donc prier d’abord pour que jamais ne manquent ces chrétiens qui prennent au sérieux, dans le quotidien de leur vie, les exigences de l’Evangile et qui essaient d’en vivre. A quoi serviraient les pasteurs s’il n’y avait pas de peuple à guider ? 

En invitant à la moisson, le Christ appelle chaque baptisé à prendre au sérieux l’œuvre de Dieu en lui. La page d’évangile entendue est, pour moi, une invitation à ne pas tout reporter sur les seuls ministres ordonnés, mais à nous souvenir chacun, que nous partageons tous un sacerdoce baptismal à vivre effectivement. A cause de notre baptême, nous avons à discerner Dieu à l’œuvre dans notre vie. A cause de notre baptême, nous sommes invités à être ce peuple de prêtres dont parlait le livre de l’Exode. A cause de notre baptême, nous sommes appelés à être ce peuple particulier que Dieu se donne pour témoigner de son amour à toute créature. A cause de notre baptême, nous avons tous, chacun à sa place et selon son état de vie, à participer à cette moisson qui deviendra gerbe de vie éternelle pour tous les hommes que Dieu aime. Ouvrons-nous à l’œuvre de Dieu en notre vie, et nous participerons à une riche moisson de vie éternelle. Amen.

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