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samedi 9 septembre 2023

23ème dimanche ordinaire A - 10 septembre 2023

N’ayant de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel !





 

 

 

 

            Il faudrait être particulièrement « bouché » pour ne pas comprendre que les lectures de ce dimanche nous invitent à méditer l’amour et le pardon, deux éléments, de notre foi et de la vie de tous les humains, si étroitement imbriqués. En effet, il n’y a pas d’amour sans pardon ; il n’y a pas de pardon sans amour ! C’est ce qui fait la beauté de tout pardon, parce que nous est redit là que nous sommes aimés malgré notre péché, et c'est ce qui fait la force de tout amour qui ne peut s’empêcher de pardonner à temps et à contre-temps. Ceci étant posé, intéressons-nous à ce que Jésus nous dit dans l’évangile de Matthieu aujourd’hui. 

            Si ton frère a commis un péché contre toi… Remarquez d’emblée la délicatesse de Jésus. Il nous fait comprendre que celui qui a péché envers nous continue d’être un frère, donc quelqu’un à soutenir, quelqu’un à aimer ! Cela nous change de ce qu’une certaine presse et les réseaux sociaux nous étalent ces derniers mois au sujet de certaines célébrités : après ce qu’il a fait, je ne suis plus son ami ! Eh bien, chère Murielle et chers tant d’autres qui avez eu la même réaction, et nous-mêmes chers frères et sœurs, vis-à-vis de ceux et celles qui ont fait du mal, nous ne pouvons peut-être plus les considérer comme des amis, mais ils restent nos frères, et nous avons à leur égard, selon le mot de Paul, une dette d’amour mutuel. Si nous ne reconnaissons pas la pertinence et la gravité de cette parole du Christ : Si ton frère a commis un péché contre toi, alors nous ne pouvons pas vivre les recommandations qu’il nous fait juste après, à savoir lui faire des reproches seul à seul, puis s’il ne les entend pas, à l’approcher avec une ou deux personnes en plus, et s’il n’entend toujours pas, à le dire à l’assemblée de l’Eglise. Si je considère l’autre comme un frère toujours à aimer, et s’il sent cette dette d’amour mutuel qui nous unit, il doit se sentir reconnu comme un frère et changer sa vie. Si toutefois cela n’aboutit pas au résultat espéré, après avoir franchi toutes les étapes, il nous faut encore entendre et comprendre surtout l’ultime recommandation de Jésus : s’il refuse encore d’écouter l’Eglise, considère-le comme un païen et un publicain. 

            Certains penseront qu’il a là justification à exclusion, condamnation, mise au ban de la communauté, excommunication. Eh bien non ! Parce que Jésus n’a jamais exclu quelqu’un ; Jésus n’a jamais condamné quelqu’un ; Jésus n’a jamais rejeté quelqu’un ! Cette recommandation de considérer le pécheur qui ne se repentit pas comme un païen et un publicain, signifie d’abord que nous devons avoir pour lui les mêmes sentiments que Jésus a toujours eu pour les païens et les publicains. Et Matthieu, l’évangéliste, est bien placé pour savoir quels sont ces sentiments de Jésus, puisque lui-même, considéré comme un publicain, les a vécus. Et qu’a fait Jésus avec Matthieu, le publicain ? Qu’a fait Jésus avec Zachée, publicain lui-aussi ? Qu’a fait Jésus avec ces hommes et ces femmes que la société religieuse bien-pensante rejetait ? Il les a accueillis ; il est allé manger chez eux, avec eux, au point que les autres s’interrogeaient : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? Ce à quoi Jésus répondit : Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez donc apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs (Mt 9 11-13). C’est l’enseignement et la pratique constante de Jésus que nous devons faire nôtres : détester le péché certes, mais aimer inconditionnellement le pécheur. N’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, exhorte Paul. 

            Nous pouvons alors comprendre que la fin du passage entendu sur la prière de demande qui est toujours exaucée – si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux – que cette prière concerne peut-être aussi et surtout la conversion des frères et sœurs. Il nous faut prier pour cette conversion, car quand bien même nous saurions être persuasifs, ce n’est jamais nous qui convertissons les cœurs. Notre discours peut ouvrir un cœur, mais c’est Dieu qui convertit et c’est le pécheur qui, acceptant Dieu dans sa vie, se convertit. Nous ne sommes que ce guetteur dont parle le prophète Ezéchiel : son rôle n’est pas de forcer, ni d’imposer, mais d’avertir, c'est-à-dire de proposer au méchant un autre chemin. Proposer, avertir, c’est inviter à accueillir Dieu, et dans le même mouvement prier Dieu pour qu’il accompagne cette proposition, cet avertissement. Encore une fois, lui seul touche définitivement les cœurs ; nous ne pouvons que les ouvrir à lui, indiquer cet autre chemin. Nous ne pouvons faire que cela, mais nous devons le faire ! Si nous n’avertissons pas, si nous n’invitons pas, nous serions pareillement coupables, nous serons pareillement condamnés. L’exemple de Jonas est parlant à ce sujet, lui qui essaie d’échapper à sa mission d’annoncer la destruction de Ninive parce qu’il sait au fond de lui que la Parole de Dieu, par lui répandue, touchera les cœurs et convertira la grande ville païenne. Dieu l’y a fait revenir, lui faisant comprendre que c’est là sa mission et qu'in n'y échappera pas ! 

            Comme le dit une très belle prière de l’Eglise, Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Et il a confié à l’Eglise, c'est-à-dire à l’assemblée des croyants, la mission de dire son salut à tous les hommes. En répandant cette Bonne Nouvelle, en nous reprenant les uns les autres, en invitant sans cesse à la conversion des cœurs, en ne désespérant jamais de l’homme, nous nous acquittons de cette dette d’amour mutuel, nous qui sommes infiniment aimés de Dieu. Si Dieu a suffisamment d’amour pour nous, comment douter qu’il puisse n’en avoir pas autant pour tout humain à qui il donne la vie ? N’oublions jamais que nous avons cette dette d’amour mutuel : elle nous oblige à aimer toujours, à aimer chacun, quoi qu’il ait pu faire ! Amen.

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