Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 4 novembre 2023

31ème dimanche ordinaire A - 05 novembre 2023

 Quand la parole de Dieu se fait difficile...



(Tableau d'Arcabas)


  

  

            Il y a des dimanches où la Parole de Dieu peut nous sembler sévère, difficile à entendre, parce qu’elle a été écrite dans un contexte de crise, à une époque lointaine dont la plupart d’entre nous n’ont que trop peu entendu parler pour en apprécier toute la portée. Et si nous lisons ces textes aujourd’hui en les prenant au pied de la lettre, nous risquons des raccourcis dramatiques. Ainsi la première lecture pourrait nous pousser à dire : les prêtres, tous pourris ; et l’évangile pareillement, mais cette fois-ci des intellectuels et des cathos trop catholiques pour certains (nos scribes et pharisiens modernes). Il n’est jamais bon de sortir un texte de son contexte, même et surtout quand ce texte est Parole de Dieu.  La question qui se pose alors est la suivante : comment ces textes sévères peuvent-ils être parole de Dieu qui fait grandir et vivre ? 

            La première piste que je vous propose, ce sera d’éviter de faire de la religion une morale. Ce sont là deux disciplines distinctes. Et si ma foi, prise au sérieux, entraine une modification de mon comportement envers les autres, elle ne s’en réduit pas pour autant à un ensemble de règles morales à observer. Dieu n’est pas le gendarme de nos vies, même s’il veille sur nous ; il est celui qui veut principalement entrer en relation, en Alliance d’amour, avec nous. La question n’est donc pas de savoir quelle règle je dois observer, mais comment je fais pour aimer mieux. L’évangile de dimanche dernier nous le rappelait à sa manière : tout est accompli de ce que Dieu veut, dès lors que j’aime comme Dieu aime, d’un amour désintéressé, qui met Dieu et l’autre au cœur de mon agir. Et, pour en rester au texte du prophète Malachie, Dieu mérite que les hommes, et les prêtres en premier, célèbrent le culte de telle manière que celui-ci soit à la hauteur de la gloire de Dieu. Pour le dire autrement, et ayant lu la totalité du livre du prophète, les prêtres doivent célébrer correctement, et les fidèles montrer plus de zèle quand ils vont au Temple. 

            La deuxième piste intéressante est de se souvenir toujours de ce que Paul écrit aux chrétiens de Thessalonique et qui leur vaut ses félicitations : ils ont accueilli la parole de Dieu pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre dans les croyants. Nous pouvons ne pas toujours la comprendre ; certains passages de la parole de Dieu ne s’éclaireront peut-être qu’avec le temps, à force de les méditer : elle reste cependant parole de Dieu qui agit, donc parole qui veut le meilleur pour nous, parole qui veut pour nous la vie avec Dieu. La comprenant ainsi, nous ne mettrons pas de côté ce qui ne nous convient pas ; nous ne nous fabriquerons pas une petite bible à usage personnelle ; mais nous entrerons progressivement dans cette parole, retenant ce que nous comprenons immédiatement, approfondissant toujours davantage ce qui nous interpelle, nous interroge voire nous scandalise. Il nous est interdit d’ignorer la parole de Dieu ; il nous est recommandé de la travailler pour la comprendre mieux dans le monde et l’époque où nous vivons. Nous entendons la même parole que les Thessaloniciens de l’époque de Paul, mais nous ne l’interprétons peut-être pas toujours de la même façon, parce que notre époque n’est pas, et n’est plus, l’époque des Thessaloniciens à qui Paul écrit. Mais ce qu’il leur a écrit, peut encore interroger notre époque ; ce qu’il leur a écrit peut encore éclairer notre époque, peut-être avec des accents différents. La parole de Dieu ne change pas ; ce qui change, c’est le monde dans lequel nous avons à la vivre ; ce qui peut changer, c’est donc notre manière de la vivre aujourd’hui. Si nous figeons la parole de Dieu dans l’époque à laquelle elle a été écrite, elle sera juste une collection intéressante de paroles venant d’un passé de plus en plus lointain, et un éclairage sur un modèle de société donné. Mais si nous la travaillons, la méditons avec ferveur, elle sera une parole authentique de Dieu pour le monde d’aujourd’hui. 

            La dernière piste que je vous propose nous vient du bref psaume 130 (131) qui nous a permis de répondre à l’extrait du prophète Malachie. Il nous rappelle l’attitude qui convient lorsque nous nous présentons devant Dieu : une juste humilité (je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux) et une grande confiance en Celui qui vient à notre rencontre (Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais). Je comprends de cela que je dois laisser Dieu être Dieu comme il veut l’être, comme il a promis jadis à Moïse de l’être toujours. Je suis celui que tu auras besoin que je sois selon les étapes de ta vie, dit-il en substance quand Moïse lui demande son nom et qu’il répond :  Je suis qui je suis ou je suis qui je serai. Nous pouvons dès lors ne jamais avoir peur de Dieu, et lui garder la confiance primordiale, celles des enfants vis-à-vis de leurs parents : Mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère. Quand nous abordons avec cet esprit la parole de Dieu, qu’elle soit sévère comme aujourd’hui ou plus encourageante, nous reconnaîtrons toujours en elle Dieu qui nous invite à le suivre et nous prévient des dangers de la route, dangers dans lesquels nous nous mettons tout seul quelquefois. Rendre à Dieu la gloire qui lui est due, c’est aussi reconnaître et confesser qu’il est Dieu-avec-nous, Dieu-pour-nous, nous appelant toujours à une vie plus grande et nous donnant de la réaliser. 

            Puisse notre eucharistie toujours nous redonner le goût de la parole de Dieu. Puisse-t-elle toujours nous permettre de le célébrer dignement, d’un culte qui soit à sa hauteur. Puisse-t-elle nous apprendre à toujours nous rapprocher de Dieu qui est notre vie et qui veut pour notre vie le meilleur ; il gardera notre âme dans la paix, près de lui, ici, maintenant et dans les siècles des siècles. Amen.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire