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samedi 2 décembre 2023

1er dimanche de l'Avent B - 03 décembre 2023

 Avec les prophètes, préparons la venue du Messie : 1. Laissons-nous faire par Dieu ! 





(Le prophète Isaïe, Vitrail de la cathédrale de Senlis)


 

 

            Quand les prophètes de l’Ancien Testament parlent du Messie, ils ne parlent pas, à leur époque, de Jésus. Ils annoncent un Messie qui allait libérer le peuple juif de ses ennemis, à court ou moyen terme. Ils annoncent un Messie pour leur temps. Chrétiens, en relisant ces textes anciens de la foi juive, nous y reconnaissons l’annonce de Jésus, celui que Dieu envoie dans le monde pour le salut de l’humanité. Il me semble donc intéressant et approprié de vous proposer de vivre ce temps de l’Avent en entrant dans l’intelligence de ces prophètes anciens, et comprendre en quoi ils peuvent être pour nous prophètes pour aujourd’hui, prophètes qui nous conduiront, au soir de la Nativité, à reconnaître en Jésus le Messie annoncé, le Messie pour notre temps. 

            Le passage du prophète Isaïe que nous avons entendu en première lecture est tiré de la dernière partie du livre. Celui qui parle est le prophète qui a accompagné le retour d’Exil et dont le souci principal est de reconstruire une communauté croyante digne de Dieu. Il constate avec amertume sans doute que le temps de l’Exil qui a pris fin comportait le risque d’éloigner définitivement de Dieu ce peuple qui a erré hors des chemins de son Dieu, ce peuple au cœur endurci qui ne craignait plus Dieu. Le prophète a conscience que sans Dieu, ce peuple n’est rien et il supplie Dieu de déchirer les cieux et d’aller à nouveau à la rencontre de son peuple : Ah si tu déchirais les cieux, si tu descendais… Reviens à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage… Quelle belle conscience du rapport vital entre Dieu et son peuple le prophète exprime ainsi ! Avec lui, nous sommes appelés à retrouver cette conscience que sans Dieu, nous ne sommes rien, ni collectivement, ni individuellement. C’est bien Dieu, aujourd’hui comme au temps du prophète Isaïe, qui constitue son peuple ; c’est bien Dieu, aujourd’hui comme au temps du prophète Isaïe, qui sauve son peuple. Nous préparer à accueillir le Messie, c’est nous préparer à changer pour Dieu, à changer par Dieu. 

            Que s’est-il passé au temps du prophète ? Ce que le peuple attendait, à savoir une manifestation de la puissance de Dieu en faveur de son peuple, s’est accompli : Voici que tu es descendu. Est-ce que cela a changé quelque chose ? Que nenni ! Tu étais irrité, mais nous avons encore péché, et nous nous sommes égarés… Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. Dieu est venu, Dieu est intervenu, mais l’homme n’a rien changé ! Il y a quelque chose de désespérant dans ce constat, et une grosse interrogation :  que faudra-t-il que Dieu fasse pour que l’homme change, pour que l’homme plaise à nouveau à Dieu, en pratiquant avec joie la justice ? Le jugement du prophète sur son peuple est sans appel et d’une sévérité rare : tous, nous étions comme des gens impurs, et tous nos actes n’étaient que linges souillés. Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient. Avec le prophète, nous devons prendre conscience de cette distance qui nous sépare de Dieu et faire grandir en nous le désir d’être à nouveau à Dieu : Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. Nous préparer à accueillir le Messie, c’est nous laisser faire, nous laisser transformer par Dieu en un cœur que Dieu puisse aimer. 

            Pour notre première semaine d’Avent, voici donc fixé le cap : osons demander à Dieu de nous façonner ; apprenons à faire confiance à Dieu et à nous laisser faire par lui. Ce que Dieu veut pour nous ? Notre bonheur et notre salut. Ce que Dieu attend de nous ? De nous laisser faire à son image et à sa ressemblance. Cela ne relève pas de notre capacité ; cela ne relève pas de notre force. Comme le prophète Isaïe, nous devons être convaincu que Dieu seul pourra refaire un peuple digne de lui. Cela ne signifie pas que nous n’avons rien à faire ! Ce n’est pas parce que Dieu nous sauve, que rien n’est attendu de nous. Pour que Dieu puisse nous façonner, il nous faut entrer dans ce projet, accepter que Dieu puisse tout là où nous ne pouvons rien. Pour que le Messie puisse être connu et reconnu, nous devons laisser Dieu « nettoyer notre cœur », y déposer déjà l’image de son Messie pour que nous le reconnaissions lorsque nous le verrons. En fait, ce que nous avons à faire, c’est de prendre Dieu au sérieux, et croire que ce que nous lui demandons (la conversion des cœurs), il nous le donnera. Amen.

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