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samedi 17 septembre 2011

25ème dimanche ordinaire A - 18 septembre 2011

Pour moi, vivre c'est le Christ !




Pour moi, vivre, c’est le Christ et mourir est un avantage. Combien de temps faut-il à un homme pour arriver à pareille affirmation ? Peut-on seulement arriver à pareille affirmation ? Qu’est-ce que Paul veut nous faire comprendre ?

Pour moi, vivre, c’est le Christ. En transmettant ces mots à ces chers Philippiens, Paul dit son attachement au Christ. Celui qui s’est révélé à lui sur le chemin de Damas est devenu le cœur de sa vie. Non seulement il vit pour le Christ, pour l’annonce de sa Bonne Nouvelle, mais encore il vit par le Christ. Paul a cette prétention d’être véritablement attaché au Christ au point de n’être plus qu’un avec lui. Tout ce qu’il fait, il le fait pour le Christ ; tout ce qu’il fait, il le fait au nom du Christ. Ce qu’il nous livre ici, c’est sa profession de foi en Christ qui remplit et comble toute une vie. Paul n’a plus besoin d’autre chose puisqu’il a le Christ, puisqu’il est en Christ. L’affirmation de Paul devient pour tout croyant une invitation à se fondre en Christ, à prendre au sérieux notre foi et notre relation au Christ. Celui qui a authentiquement rencontré le Christ ne peut plus vivre comme avant. Toute sa vie est transformée, bouleversée, marquée par cette rencontre.

Pour moi, vivre, c’est le Christ signifie aussi qu’il n’est plus possible désormais à Paul, de vivre sans annoncer ce Christ. Celui qui est devenu le cœur de sa vie, il voudrait qu’il devienne le cœur de la vie de tous les hommes, pour que leur vie et leur monde même en soient transformés, pour le bien de tous. Le Christ est un trésor qui se doit d’être partagé. Ayant rencontré le Christ, l’ayant reconnu comme le cœur de sa vie, comment Paul pourrait-il ne pas vouloir l’annoncer aux autres, pour qu’ils bénéficient de la même expérience ? Paul ne pouvait plus, depuis Damas, être autre chose qu’Apôtre du Christ. Quiconque rencontre le Christ en vérité ne peut plus que devenir son Apôtre, chargé d’annoncer la Bonne Nouvelle. Puisque Paul est parvenu à une telle union avec le Christ, il peut nous apprendre à entrer dans une relation semblable.

Paul est tellement devenu Un avec le Christ que son seul désir, la seule chose qui lui manque, c’est d’être pour toujours Un avec lui, par delà la mort-même. Pour moi, vivre, c’est le Christ et la mort est un avantage. C’est bien ainsi qu’il nous faut comprendre la totalité de la phrase. Certes, dès ici bas, Paul a conscience d’être pleinement uni au Christ ; mais il attend comme une délivrance de le voir face à face dans la gloire du Royaume. Il est tellement uni au Christ qu’il a conscience que plus rien, pas même la mort, ne peut le tenir loin de lui. Il comprend sa propre mort comme l’union totale à celui qu’il a accueilli dans la foi. La mort lui est un avantage, parce que de ses yeux, il verra le salut. Vivant pour et avec le Christ, Paul ne craint plus rien, pas même la mort.

Pourtant, si Paul désire la mort pour être totalement en Christ, il ne la provoque pas, il ne la hâte pas, parce qu’il sait que Dieu a encore besoin de lui. Paul est partagé soudain entre son désir d’être face à son Sauveur et sa mission qui est d’annoncer justement le salut à tous. A cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. Il ne craint pas de mourir, mais il ne provoque pas la mort parce que les Philippiens ont encore besoin d’entendre Paul, d’entendre sa prédication. Il est plus urgent, plus utile d’annoncer l’Evangile pour le salut du monde que de vouloir être en Christ, dans son Royaume. Entre son désir propre et sa mission, ce qui est premier, c’est sa mission, c’est le monde qui ne connaît pas encore le Christ, ou qui le connaît mal. Comment parviendrait-il, ce monde, à la connaissance du Christ, si tous ceux qui l’ont découvert n’ont qu’une hâte : lui être uni dans son Royaume ? L’Apôtre ne saurait être égoïste et ne penser qu’à son bonheur. Le souci de l’Apôtre, c’est de gagner le monde au Christ, comme lui-même a été gagné au Christ. En choisissant le bien de la communauté, Paul ne renonce pas à son désir, il ne renonce pas à ce qui, pour lui, est fondamental : être avec le Christ ! Il sera avec le Christ dans le service de ses frères. Il sera avec le Christ en menant une vie droite. Il peut alors interpeler cette communauté pour laquelle il diffère son désir propre en l’invitant à mener une vie conforme à la foi qu’elle a accueillie : quant à vous, menez une vie digne de l’Evangile du Christ.

Quand un chrétien est ainsi disposé, il comprend mieux alors la parabole du Christ au sujet des ouvriers de la dernière heure. Qu’importe le temps passé à la mission, qu’importent les conditions et la durée de la mission (dans la chaleur et le poids du jour ou seulement avant la tombée de la nuit), la récompense est la même : vivre avec Dieu pour toute éternité, le voir face à face dans la béatitude du Royaume où il nous attend. Qui peut prétendre vouloir plus parce qu’il aurait travaillé plus ? Nous ne sommes plus dans un système marchand, mais sous le régime de la grâce. Dieu offre le salut à ceux qui travaillent à sa vigne, à ceux qui se laissent gagner par le Christ. Peu importe le temps mis à l’ouvrage ; ce qui compte, c’est que notre cœur soit à jamais au Christ.

Pour moi, vivre, c’est le Christ. Saisis par le Christ au jour de notre baptême, devenu comme lui, nous voici invités à reconnaître sa présence et son œuvre au cœur de notre vie. Nous pouvons faire nôtre la profession de foi de Paul et son espérance : être un jour totalement uni au Christ Sauveur dans la gloire du Royaume. En attendant ce jour béni, gagnons au Christ nos frères et sœurs qui ne le connaissent pas encore par l’exemple de notre propre vie. Comme Paul, soyons Apôtre du Christ au milieu de nos frères. Prenons notre part de travail dans la vigne du Seigneur. Il n’est jamais trop tard. Amen.









(Photo La Transfiguration, Bible de Gustave DORE)

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