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lundi 26 septembre 2011

26ème dimanche ordinaire A - 25 septembre 2011

Une foi à proclamer, une foi à vivre dans l’ordinaire d’une vie.

C’est l’histoire de deux fils à qui leur père fait une demande : « va travailler aujourd’hui à ma vigne ! » L’un répond « non » et le fait quand même. L’autre répond « Oui » et ne le fait pas. C’est l’histoire de l’humanité partagée entre ceux qui croient et qui ont du mal à vivre selon leur foi et ceux qui ne croient pas et qui sont quelquefois plus évangéliques que les croyants. C’est donc notre histoire que Jésus raconte ! L’histoire de nos vies, l’histoire de nos doutes, l’histoire de nos manquements, l’histoire de nos difficultés à vivre ce que nous croyons. C’est au final l’histoire de notre vie avec Dieu. Car il fait partie de cette histoire. C’est lui qui appelle, c’est lui qui attend.

Dieu appelle tout homme à vivre avec lui. C’est un principe élémentaire de notre foi. Nous l’avons tous appris. Nous savons aussi ce qu’il attend de nous : une vie conforme à l’Evangile. Paul le redit dans la deuxième lecture : s’il est vrai que dans le Christ on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage dans l’amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la pitié, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. Il nous adresse un appel à vivre chaque jour, par nos actes, ce que nous proclamons dans la foi chaque dimanche.

Dans notre vie de foi, l’habitude aidant, il nous faut reconnaître que nous nous installons sans doute dans un quotidien routinier. Nous demandons les sacrements « parce que cela s’est toujours fait dans la famille », nous allons à l’église, nous partageons un peu avec les pauvres : on est chrétien, quoi ! Surtout le dimanche ! Et de toute manière, y’en a plein qui ne croient même pas, qu’on ne voit jamais le dimanche. Ce qu’on fait, c’est déjà pas mal ! C’est, je crois, une bonne interprétation de l’attitude du deuxième fils. Il sait ce que son père attend de lui, il y donne son accord, mais quelques fois, cela coince. Il pense qu’il suffit de dire « OUI » une fois, et ensuite tout est bon.

Il me fait penser à cet autre fils de la parabole de l’enfant prodigue : le fils aîné, celui dont on ne parle jamais. Celui qui pensait que l’obéissance et la soumission suffisaient, alors qu’il faut avant tout aimer et se sentir fils de ce père qui appelle. C’est là tout le drame de tant de croyants, le drame de chacun de nous à un moment de notre vie de foi : il nous faut découvrir que la vie de foi n’est pas d’abord obéissance servile à quelques préceptes moraux, mais d’abord amour accepté et amour donné. Dieu n’attend pas de nous que nous soyons des serpillières absorbant des principes de vie, mais des hommes et des femmes debouts, libres, aimés et aimant en retour.

La mise en parallèle de l’Evangile avec le passage du prophète Ezéchiel vient renforcer ma certitude. Le prophète annonce clairement que chaque homme sera jugé sur ses actes (ceux de toute une vie) et non sur une décision prise à un moment donné de sa vie. Ainsi « si le juste se détourne de sa justice, se pervertit, et meurt dans cet état, c’est à cause de sa perversité qu’il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. »

Donc, si Dieu appelle chaque homme à la vie, si chaque homme est libre de sa réponse initiale, Dieu attend de l’homme qu’il se convertisse et l’homme est sans cesse libre et capable de modifier sa réponse initiale. Si la réponse initiale de l’homme est « Oui » au projet de Dieu, il lui faudra toute sa vie pour ratifier ce OUI par des actes qui vont dans le sens de plus de vie, plus de fraternité, plus de charité. Si la réponse initiale est « Non », il aura toujours la possibilité de se reprendre et de réorienter sa vie dans le sens de LA VIE et répondre ainsi au projet d’amour de Dieu pour lui. Magnifique patience de Dieu qui ne se résout pas à enfermer l’homme dans sa misère et son péché, mais qui lui offre toujours et encore de reprendre pied et de choisir la vie.

Paul appuie cette nécessité de cohérence sur l’exemple du Christ lui-même qui s’est abaissé par amour et qui est allé jusqu’au bout de son chemin de croix. Il ne s’est pas contenté de dire Oui au projet de Dieu au moment de l’incarnation, quand les anges chantaient la gloire de Dieu et que les nations se prosternaient devant lui ; il n’a pas seulement donné son accord au projet de Dieu quand, entrant dans Jérusalem, il est accueilli tel le Messie venu libérer son peuple. Il a aussi donné son Oui à Dieu lorsque le fouet lacérait son dos, lorsque les clous traversaient sa chair et que, pendu à la croix, son souffle l’abandonnait, l’entrainant dans la mort. Il s’est abaissé, et dans son obéissance, il est allé jusqu’à la mort, et la mort sur une croix. Jésus devient véritablement le Christ dans cet acte ultime, acte consacré par le Père au moment de la résurrection. Son Oui devient définitif sur la croix ; après cet acte inouï, plus aucun Oui ne saurait être approximatif ou passager.

Pour le croyant, rien n’est donc jamais acquis. Le baptême ne donne pas de droit au Royaume : il en ouvre le chemin et en rappelle les exigences. Il nous donne une responsabilité supplémentaire vis-à-vis de ceux qui ne sont pas baptisés : nous devons témoigner de notre foi, càd leur donner envie de découvrir à leur tour ce Dieu qui les appelle et les attend, leur donner envie de rejoindre cette communauté faite de frères et de sœurs à aimer parce qu’aimés de Dieu. Puissions-nous être suffisamment ouverts à l’Esprit Saint pour entendre l’appel de Dieu et trouver le chemin d’une conversion vraie, qui nous fera répondre, positivement et durablement, au projet d’amour qu’il a pour nous. Pour y parvenir, nous pouvons prier avec le psalmiste : Seigneur, fais-moi connaître tes chemins, enseigne-moi tes sentiers. Dirige-moi dans ta vérité : enseigne-moi, tu es le Dieu qui me sauve. AMEN.

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