Bienvenue sur ce blog !

Ce blog voudrait vous permettre de vivre un chemin spirituel au rythme de la liturgie de l'Eglise catholique.

Les méditations s'appuient soit sur les textes bibliques quotidiens, soit sur la prière de l'Eglise.

Puisque nous sommes tous responsables de la foi des autres, n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Nous pourrons ainsi nous enrichir de la réflexion des autres.







samedi 15 décembre 2018

03ème dimanche de l'Avent C - 16 décembre 2018

Que devons-nous faire ?





Dans notre vie, nous rencontrons quelquefois des hommes et des femmes qui ont sur nous une influence réelle. Nous aimons les écouter, leur demander conseil. Ils sont même parfois à l’origine de choix radicaux qui ont réorienté toute notre vie. Jean Baptiste était de ceux-là. Les foules nombreuses qui l’ont rencontré, celles et ceux qui l’interrogeaient en témoignent. De cet homme émanait un je-ne-sais-quoi qui ne laissait personne indifférent, qui transformait une vie. Pas étonnant alors qu’ils venaient nombreux vers lui. Pas étonnant qu’ils l’interrogeaient ainsi : Que devons-nous faire ? Son bon sens, sa connaissance de l’homme, sa proximité avec Dieu lui permettaient de répondre en trois verbes : partagez, faites votre devoir d’état, recherchez le Christ. 

Partager : un mot à la mode de nos jours. Plus que jamais nous sommes sollicités pour venir en aide aux nécessiteux de toutes sortes. En ces fêtes de fin d’année, nos boites aux lettres sont inondées de demande d’organismes respectables, qui attendent notre soutien. Deux attitudes sont possibles : classer verticalement (pourquoi vais-je aider des gens que je ne connais pas ou qui ne m’aident pas ?) ou choisir entre différentes possibilités, parce qu’on ne peut pas aider tout le monde). Cette invitation au partage est toujours d’actualité. St Jean-Paul II nous a souvent rappelé que la charité couvrait une multitude de péchés, et qu’elle était donc un bon moyen de se réconcilier avec Dieu. L’acte de partage avec les plus pauvres est un moyen d’exprimer notre volonté de répondre à l’amour de Dieu en faisant preuve d’amour envers celles et ceux qui n’ont pas autant de chance que nous. Quand nous parlons de partage, souvenons-nous aussi qu’il n’y a pas que l’argent à partager : nous pouvons et devons aussi partager notre temps avec ceux et celles qui ont besoin d’être écoutés, accompagnés. Nous pouvons et devons partager notre travail pour faire reculer le spectre du chômage. Nous pouvons et devons partager nos responsabilités pour éviter de cumuler les engagements : à vouloir trop faire, on ne fait plus rien de bien ! Les occasions de partage et les choses à partager ne manquent pas, pour que chacun puisse apporter un peu de sa richesse humaine à qui en a besoin. 

Faire son devoir d’état : c’est ainsi que je comprends la réponse de Jean le Baptiste aux soldats qui l’interrogeaient. En les invitant à refuser la violence gratuite, en les invitant à se contenter de leur solde et donc à ne pas se livrer au pillage, il leur indique une voie honnête pour accomplir le métier difficile qui est le leur. Soldats, ils auront à se battre ; mais cela ne comprend pas les exactions auxquelles ils se livraient parfois. Faire son devoir d’état, c’est donc faire simplement, et de notre mieux, ce que nous avons à faire chaque jour. Que ce soit au travail, en famille, à l’école, dans nos loisirs. Faire son devoir d’état, c’est-à-dire faire simplement ce que j’ai à faire, sans en rajouter pour en imposer aux autres, sans rien retrancher pour ne pas écraser les autres de tout ce que je ne veux pas faire. La liturgie a un adage qui correspond bien à cela : Que chacun fasse seulement, mais totalement, ce qui lui revient ! Pour un chrétien, cela va au-delà de bien mener sa vie. Pour un chrétien, cela comprend bien sûr le respect des commandements de Dieu (aime Dieu, aime l’autre, aime-toi comme je t’aime !) mais aussi une recherche toujours plus grande de la sainteté à laquelle nous sommes appelés. En nous regardant vivre, ceux qui ne nous connaissent pas devraient reconnaître notre qualité de chrétien. Ils devraient voir briller en nous la lumière que le Christ est venu apporter au monde.

Rechercher le Christ : autrement dit : ne pas confondre le messager avec celui qui est annoncé. Je ne suis pas le Messie, répète Jean le Baptiste à qui veut l’entendre. Il n’est que celui qui précède le Messie, celui qui le montre, celui qui nous prépare à l’accueillir. Parce que la réponse ultime à la question de la foule est bien celle-ci : préparez-vous à accueillir le Messie que Dieu envoie ! Le partage, la réalisation du devoir d’état ne sont que des moyens de se préparer à cet accueil. Il faut travailler notre regard sur le monde, notre regard sur les hommes qui nous entourent pour découvrir la trace du passage de Dieu au cœur de notre vie. Nos années liturgiques nous sont données pour redécouvrir toujours mieux ce Sauveur que Dieu a envoyé dans le monde. Loin de revivre toujours les mêmes fêtes, les mêmes temps, nous avons une année de plus pour approfondir nos motifs de croire, d’espérer et d’avancer à la rencontre du Christ, le même hier, aujourd’hui et toujours. Une année entière pour redire : Je crois Jésus que tu es mon Sauveur, que tu donnes ta vie pour racheter la mienne ; je crois que tu me donnes ton Esprit pour reconnaître en Dieu, mon Père, et en chaque homme, mon frère.

En ces temps troublés, qui ont une fois de plus été marqués dans notre région par la violence aveugle et la folie meurtrière d’une idéologie nauséabonde, ce sont ces mêmes conseils qui nous sont donnés pour parvenir à la joie du salut. Il peut sembler paradoxal de parler de joie alors que notre semaine a commencé dans la souffrance et les larmes. Et pourtant, n’est-ce pas là le vrai remède pour changer le cœur des hommes ? Apporter la joie du salut : non pas une joie béate, mais la joie véritable que seule donne la foi en Dieu qui veut le meilleur pour l’homme ; la joie véritable qui ne se réjouit pas de la mort du coupable, mais qui toujours cherche, avec tous les hommes, des chemins d’entente et de paix, pour que jamais plus quelqu’un puisse profaner le nom de Dieu en semant la mort. 

Que devons-nous faire ? Prier me semble une autre réponse adéquate pour que le Seigneur lui-même nous montre le chemin du salut et de la paix pour tous. Prier, pour remettre notre vie entre les mains de Dieu. Lui seul peut donner sens à notre existence ; lui seul peut donner la joie parfaite ; lui seul peut faire advenir la paix entre tous ceux qui se réclament de lui. Plus nous lui serons proche, plus nous leur serons proches. Plus nous recevrons de lui la paix et la joie, plus nous pourrons les vivre et les partager avec tous nos frères et sœurs en humanité. Que notre liturgie, en ce temps de l’Avent, nous tourne vers lui et nous donne de l’accueillir vraiment. Amen.

(Gustave DORE, Jean le Baptiste prêchant dans le désert)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire